TEL L'ANE, TEL L'ANIER
KI L'HMAR KI SAYGOU
Sur les réseaux sociaux comme dans les journaux et sur les plateaux des chaînes de télé du Golfe ou d'ailleurs se démènent des analystes et autres "opposants" en reprenant la ritournelle d'un pouvoir cynique, caché derrière des "étoiles" et d'une opposition angélique couverte du kamis immaculé de la foi, exilée sur les rives du Léman ou prenant ses aises dans les salons d'Alger...
Cette catégorisation des acteurs politiques du pays en anges et démons est un fonds de commerce qui ne profite qu'à ceux qui l'entretiennent et qui prétendent défendre le peuple alors qu'ils le placent dans l'inclassable rang des "bah'aïm" occupés à se vautrer dans leur soue ou à manger dans les mains de leurs maîtres du moment, donnant de lui la dégradante image d'un conglomérat de portefaix, de quémandeurs et de vilains obséquieux, lui qui, au long de l'Histoire a montré au monde son amour de la Liberté et sa combativité pour se l'arracher...
En réalité tout est préfabriqué pour cultiver les irréductibilités et empêcher les confluences. Le FIS dont ils parlent n'existe pas... Je le sais, j'ai connu ses militants et suivi les gesticulations de ses cadres... Ce fut une arnaque !
Le FIS n'a jamais été ce bloc monolithique détenteur d'une vision claire de la gouvernance et possédant une stratégie de substitution à l'absence de stratégie du "pouvoir-régime-système" qu'il veut remplacer...
En ce parti comme en tous les autres se rencontrent revanchards, aigris, opportunistes, embusqués, fougueux va-t-en-guerre, tireurs de plans sur la comète, idéalistes, chercheurs de gloire, passionnés ou ingénus rêveurs...
Curieusement, ce sont ses thuriféraires autant que ses adversaires qui ont en fait ce qu'il est, c'est à dire un ballon de baudruche gonflé de gaz détonnant pour les uns, d'ambre et de musc pour d'autres...
Il en est de même de ces autres partis dits "d'opposition" qui ne tiennent qu'au charisme et aux dons discursifs de leurs chefs de files pour ne pas dire de leurs gourous...
Ces partis n'existent pas par leur vision de la société, par les modèles de gouvernance qu'ils préconisent, par les luttes sociales qu'ils mènent, mais seulement par le tintamarre qu'ils font en regardant outre-mer et en fustigeant cet ennemi commode dans lequel ils peuvent mettre la chose et son contraire et qui a pour nom: Pouvoir-Régime-Système...
Le Pouvoir-Régime-Système tant décrié n'existe pas !...
C'est une nébuleuse dont l'opacité recherchée permet à tout un chacun de culpabiliser le néant sans risque de se mouiller dans l'identification précise de ses présumés hommes de l'ombre qu'on a crées uniquement pour se trouver boucs émissaires, têtes à claques et exutoires commodes parce qu'immatériels...
L'entretien de cette image du cabinet secret n'est pas seulement le fait des opposants systémiques qui tirent leur aura de sa fustigation, il est aussi celui de tous les commis en déchéance qui, dès qu'ils se retrouvent écartés de la table à festin, mordent la main de ce "régime" qui les a faits rois et se posent en nouveaux opposants, de Benflis à Benbitour en passant par Aboudjerra et peut être bientôt, Ouyahia et Belkhadem...
Ingratitude de ces citoyens lambda devenus figure de proue grâce à son tremplin et qui crucifient sans gêne un "système" dans lequel ils se sont vautrés à leur guise pendant des décennies...
Absurde mécanique d'une centrifugeuse qui dès qu'elle évacue un homme le voit se redresser en pestant contre elle car à force de le faire tourner, elle lui aura donné, non pas l'humilité du devoir accompli mais le vertige des fausses grandeurs...
6/2/2013
