COMMENT TAIRE ?
LES DÉRIVES DU VIEUX GUERRIER...
J’avais envie d’écrire ce texte depuis la « sortie » de Bouregaa… la chaleur ne me l’a pas permis… j’ai décidé de l’affronter aujourd’hui pour placer mon mot moi aussi, dans ce débat … et un mot qui pourrait me faire perdre quelques centaines d’ami(e)s mais tant pis !... je n’ai jamais écrit par complaisance, ce n’est pas maintenant que je le ferais !
Monsieur Bouregaa, grisé par l’honneur de s’être fait inviter, par la scansion de son nom dans quelques marches du hirak, par la revanche historique qu’il pensait enfin arrivée, avec la place que se sont faits ses « amis politiques » du FFS, et sachant pertinemment ce que l’auditoire attendait de lui, s’est dit qu’il serait idiot de perdre cette opportunité et qu’il devait la saisir quoi qu’elle lui en coûterait …
Et c’est ainsi qu’ il a repris le vieux leitmotiv du distinguo entre « son » ALN et l’ANP des autres… Et pour faire plaisir à un auditoire qui n’attendait que ça, il a même osé traiter l’ANP d’armée de miliciens !
Je ne commettrai pas l’insulte de dire au vieux guerrier qu’il ignore la définition d’une milice… quoique… je considérerais qu’il devrait invoquer cette ignorance pour se faire excuser sa sortie totalement loufoque pour ne pas dire très aventureuse…
Je dis loufoque parce qu’en dépit de son grade de commandant, c’est M. Bouregaa qui était « milicien » (sans idée péjorative) et non l’ALN des frontières puis l’ANP du coup de force, qui elle, était structurée en armée moderne, hiérarchisée et disciplinée et formée de vrais militaires stationnés dans leurs campements, se formant et s’entraînant aux techniques de guerre et attendant les ordres pour les exécuter
Cette armée n’opérait pas dans la région de naissance ou de résidence de son chef … et son chef ne s’était pas autoproclamé « zaims » et ses cadres n’étaient pas nommés par népotisme…
Elle comptait des éléments de toutes les conditions sociales et de toutes les régions et ne défendait ni un homme ni un pouvoir ni un statut… mais une cause !
Ceux qui ont réussi par temps de guerre à préparer cette armée n’étaient pas des « historiques » que les soldats suivaient pas affinité régionale, par culte de la personnalité, pour leur carte de visite, pour leur programme politique ou pour les beaux discours qu’ils savaient faire…
Et c’est cette armée qui, à l’indépendance, a sauvé le pays des milices qui commençaient à se former autour d’hommes qui se considéraient comme providentiels…
Et c’est grâce à elle que les chefs de guerre sont rentrés dans le rang et n’ont pas eu la tentation de se choisir des fiefs et des hommes de leurs clans pour créer chacun sa milice… ou son maquis.
Bouregaa ne réalise pas qu’en sa qualité de commandant, s’il avait l’esprit militaire et non « milicien », il aurait suivi les cadres de l’ALN, et respecté et obéi à sa hiérarchie au lieu de se coltiner avec un chef de parti pour s’opposer à son propre chef d’état major en ignorant que la désobéissance en droit militaire s’appelle mutinerie…
La milice est définie comme « force supplétive » à une armée… je ne sais pas à quelle armée l’ANP était supplétive pour être traitée de milice… et si elle se faisait supplétive d’elle-même, elle démontre ce que tout le monde lui reconnaissait, qu’elle était une armée professionnelle qui n’avait rien à envier aux armées des pays depuis longtemps indépendants…
Monsieur Bouregaa devrait faire son mea culpa et avouer qu’il a utilisé un terme dont il ne connaissait pas le sens et reconnaître que c’est l’ANP qui a évité au pays la « milicisation » que voulaient certains historiques et chef militaires dont il faisait partie…
CQFD
5/7/2019