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samedi 11 décembre 2021

LE VRAI BONHEUR C'EST UNE MAIN TENDUE.

 A mon retour de Beni Amrane tout à l’heure, je me suis fait arrêter à la sortie de la ville par un jeune homme… Il portait des bottes vertes boueuses et un anorak d’ancienne fraîcheur dont il s’était couvert la tête du capuchon pour éviter la pluie et se prémunir du froid…

- Eddini m3ak khouya
- Wine t’rouh
- Ammal
- T’khallass… ana « grand destin »
- Ma3lich…
Il monte et je l’invite à mettre la ceinture de sécurité car je vois un gendarme qui me regarde avec l’air d’un oiseleur sentant l’oiseau s’approcher du piège…
- Tu es du coin ?
- Non… plus loin… Souk El Had…
- N’touma B’ni Aicha walla B’ni Khalfoun ?
- Wine 3labali ana… je sais seulement que c’est un village où il ne fait pas bon vivre… ni commerces, ni industries… t’es obligé d’émigrer pour te débrouiller ton pain…
- Que vas-tu faire à Ammal par ce froid ?
- Je vais récupérer 1000 DA de chez quelqu’un… je lui défriche la forêt pour aérer ses oliviers et j’ai besoin d’une petite avance… hier et aujourd’hui je n’ai pas bossé pour cause de pluie…
- 1000 DA… c’est bon… moi je ne suis pas exigeant… ce sera 100 DA seulement pour ma course…
- Ma3lich… mzytek asbak !
Arrivé à Ammal, le jeune homme descend… je lui fourre un billet de 500 DA dans la main…
- Prends le… peut être que ton employeur est absent…
Le jeune homme me regarde… il éprouve des difficultés pour parler… ses yeux se mouillent… il balbutie…
- Yerham waldik ou ikathar khairek… wallah c’est pour une boite de médicaments… ma mère est hypertendue…
Il traverse la route à grandes enjambées, l’épaule courbée, la tête toujours engoncée dans le capuchon de l’ anorak…
Je redémarre et me prends à penser que les gens vont chercher leur bonheur en réveillonnant ou leur salut en « pélerinant » alors que le bonheur et le salut coûtent moins et sont là, à portée de main... tendue…
10/12/2014

EL MOURADIA N'EST PAS SAMIRA TV

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