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jeudi 25 février 2021

CORRUPTION ET BUREAUCRATIE

 CORRUPTION ET BUREAUCRATIE

Quand la corruption est endémique, c’est qu’elle est "systémique"…
Personne ne pourra nier que, en notre pays, elle s’est métastasée à toutes les institutions ; aucun secteur ne lui ayant échappé : de l’enseignement à la santé en passant par l’agriculture et l’information pour arriver à la douane et à la justice.
La corruption est une fille légitime du "bureaucratisme". Et le bureaucratisme n’est pas un défaut isolé de notre système de gouvernance mais un de ses principes consacrés.
Quand un de nos responsables, de quelque niveau qu’il soit, parle de « hibet eddawla », ce n’est pas en terme de puissance publique apte à empêcher l’abus et la « hogra » mais en arrogance , en imperméabilité, en force répressive de l’appareil bureaucratique contre un peuple qui n’est plus considéré comme un ensemble d’individus auxquels l’Etat et ses démembrements doivent faciliter les procédures afin qu’ils puissent s’autogérer et s’épanouir mais comme une populace composée exclusivement de deux classes : les incapables et les truands ; les premiers devant être « soutenus » parce que considérés comme impotents et les autres combattus parce que considérés comme fraudeurs ataviques…
Et c’est au nom de cette catégorisation aussi simpliste que dévalorisante que sont établis lois et règlements qui portent intrinsèquement les germes de la corruption : celle du passe-droit pour les premiers, du moyen de se tirer d’affaire pour les seconds…
Qu'y’a-t-il de commun entre la distribution des logements et les retraits du permis de conduire, entre le couffin du Ramadhan et la vignette automobile, entre une ligne de transport et la rectification d’ un nom patronymique, entre la prime de scolarité et un permis de construire ?... des détenteurs de sésames qui monnaient leurs interventions pour la résolution de problèmes qui semblent avoir été posés pour les besoins de la cause !… et pour dissiper tout doute sur les turpitudes individuelles, le recours aux sempiternelles « commissions » de validation des mérites ou d’évaluation des culpabilités qui ont un seul mérite : celui de diluer les responsabilités et de « collectiviser » des décisions intéressées, afin de dédouaner le décideur cupide.
Combien d’avis de commissions sont en effet pris par des hommes d’influence en contrepartie de généreuses rétributions et entérinés pour la forme par des «commissions» siégeant tout juste pour les besoins du PV de l’apparente collégialité…
La commission qui est sensée juguler le passe-droit et les abus et donc prévenir la corruption est d’ailleurs aujourd’hui le paravent inespéré des pratiques les plus douteuses, que ce soit celle qui distribue le logement social ou celle qui sanctionne les écarts de conduite automobile…
De dérive autoritariste en dérive paternaliste, les institutions algériennes, toutes les institutions, conçoivent « hibet eddawla » non pas dans la symbiose qu’elle doit réaliser entre le service public et le citoyen… mais dans la manne qu’elle distribue ou dans la sanction qu’elle prononce.
Les citoyens pour leur part, ont compris que pour bénéficier de « sa part du gâteau » il faut savoir graisser la patte des distributeurs et pour échapper aux rigueurs des sanctions, il faut savoir rétribuer ceux qui les prononcent et le système en entier, gouvernants et gouvernés s’est graduellement fait à cette logique.
Lutter contre la corruption dans ces conditions, est une gageure car c’est détruire cet édifice patiemment mis en place depuis des décennies. Pour y arriver, il faut avoir le courage politique et physique de remettre en question des procédures consacrées, des privilèges trop longtemps entretenus, des réseaux organisés, des principes de gouvernance pervertis.
Les actions sporadiques, limitées dans l’espace et dans le temps ne peuvent arrêter cette gangrène. Les « affaires » qui sont éventées de proche en proche et qui ne constituent qu’une infinitésimale partie de l’iceberg ne peuvent crédibiliser l’idée d’une stratégie de lutte contre ce fléau car elles ne concernent que les lampistes ; et quand elles sont trop grosses, elles se perdent dans les rouages procéduraux pour finir par être inexplicablement classées dès que la fièvre populaire qui entoure leur découverte est retombée et que l’intérêt de la presse s’est estompé par un nouvel os médiatique à ronger qui lui est jeté; quand elles ne finissent pas par des verdicts sur mesure comme ceux qu’ont connus, connaissent ou connaîtront les affaires pourtant gravissimes des walis de Bouira, El Tarf et Blida…


Un phénomène de cette ampleur et de cette gravité ne se combat ni par les incantations des imams, ni par la "scandalisation" exagérément outrée d’une presse elle-même corrompue , ni par les effets théâtre des scandales qu’on sort par intermittence, mais par la simplification des lois, règlements et procédures, la révision du principe du «tout-état» et l’arrêt des velléités de mise au pas du mouvement associatif afin que le contrôle populaire ne soit pas confié aux assemblées croupions dont les membres eux-mêmes n’ont pas hésité à user de corruption pour se faire élire…
21/2/2013

L'HOMME SÉSAME

 L'HOMME SÉSAME

Notre gouvernance n'a pas été totalement stérile.
C'est vrai qu'elle a introduit le culte du cargo et le vaudou puisque notre subsistance est tributaire de l'accostage de bateaux-silos et nos pratiques, de désenvoûtement et de sortilèges.
Mais elle a donné naissance aussi à quelques types de citoyens qui n'existent nulle part ailleurs, tels que: les thuriféraires attitrés auxquels font face les oppositionnistes impénitents.
Les premiers se faisant défenseurs inconditionnels des options et de leurs contraires quand elles viennent du pouvoir du moment, les seconds refusant de donner crédit à toute option décidée par le pouvoir du moment et ses représentants.
Mais la création la plus originale de notre gouvernance, c'est l'Homme-Sésame !...
Cet homme à tout faire est apparu avec les Souk El Fellah et le temps du PAP de l'inénarrable Abdelhamid Brahimi (on peut en parler, aujourd'hui qu'il se trouve parmi nous)...
Cet homme-sésame connaissait tout du programme d'approvisionnement des SEF et pouvait vous ramener sans ratés, votre boîte de tomate en conserve, votre bouteille d'huile de table, votre téléviseur Enièm ou vos piles plates ou rondes même aux pires moments de la pénurie...
Comme de bien entendu, avec l'euphorie pétrolière cet homme a perdu de sa superbe, le marché offrant tout ce qui est nécessaire et même tout le superflu.
Comme il lui fallait bien vivre, l'homme sésame a du se recycler...
Le terrain bureaucratique lui a offert des débouchés inespérés. Et c'est ainsi que, malgré toute l'armada d'auxiliaires de justice que la gouvernance a imposée aux citoyens: notaires, huissiers, avocats, commissaires aux comptes, Experts automobiles, experts comptables... Le citoyen est resté souvent impuissant devant une erreur d état civil, un certificat négatif ou le numéro de châssis mal transcrit de sa vieille 404...
L'homme-sésame a trouvé en cette rigueur administrative un terrain fertile à ses affaires. Il a réussi à se frayer un chemin dans les pires labyrinthes bureaucratiques pour résoudre les équations les plus complexes.
Il eut ses heures de gloire avec le fumeux S12 zerhounien et ne chôma pas avec la pénurie de vignettes automobiles et autres sournoiseries administratives que notre gouvernance impose aux citoyens en usant de son nouveau code de l'indigénat...


Avec l’avènement de l'administration électronique qui ne pouvait plus être retardée, notre homme a dû s'adapter à nouveau aux impératifs de l'heure.
Notre gouvernance qui n'est jamais en panne d'idées de coercition et de volonté de bureaucratisation va lui donner l'occasion d'une grosse montée en puissance.
Le petit homme-sésame de l'ère brahimienne qui faisait le pied de grue devant les souk el fellah faméliques va porter costume-cravate à l’ère sellalienne pour user de son influence à distance grâce à son mobile sur lequel il aura couché les numéros des membres les plus influents des commissions que l'Etat a instaurées à chaque carrefour de décision pour diluer les responsabilités: commission de retrait des permis de conduire, commission d'attribution de logements, de terrains industriels, de licences d'importation, de marchés publics etc. A la faveur de l'oligarchisation de notre gouvernance, l'homme-sésame est même arrivé à négocier les postes de ministres, de sénateurs ou de députés...
26/2/2016

UN JOUR CRAPULEUX

 Nous sommes le 26 Février...

C’est une journée assez crapuleuse si on regarde les éphémérides…
C’est en effet le 26 février 1954 qu’est venu au monde Recep Tayyip Erdoğan et avant lui, Ariel Sharon, le 26 février 1928…
C’est aussi en ce jour de 1956 que Michel Houellebecq, est sorti de l’obscurité utérine, très longtemps après, que Buffalo Bill soit venu faire ses numéros, en 1846…
Date maléfique aussi pour les Sahraouis qui ont vu leur terre partagée par l’Espagne entre le Maroc de Hassan II et la Mauritanie de Ould Daddah le 26 février 1976, ouvrant un des foyers de tension les plus pénibles entre «frères maghrébins» et compromettant pour des années la construction de cet ensemble que tout unit et qui aurait pu tirer son épingle du jeu entre regroupements régionaux…
Pour ne pas quitter le Maroc, c’est le 26 Février 1961 qu’est mort son roi Mohamed V, personnage charismatique qui a donné raison au proverbe régional qui dit que celui qui part est toujours meilleur que celui qui vient puisque sa monarchie médiévale qui se prévalait de hautes valeurs ne sera plus qu’une impitoyable dictature bâtie sur la corruption, la drogue et la brutalité policière sous un Hassan 2 dont l’histoire montre aujourd’hui toute la duplicité et le cynisme alors qu’il se prévalait du titre d’Emir des Croyants, puis sous l’inénarrable Mohamed VI, ses sorties fantasques et ses pernicieuses manœuvres de domestication d’un islamisme qui finira par lui manger la tête…
Le 26 Février fut tragique pour la tolérance religieuse puisque c’est en ce jour de 2001 que furent dynamités les Bouddhas de Bamiyan par les Talibans, devant le regard hypocritement scandalisé d’un occident judéo-chrétien qui devait jubiler intérieurement de voir l’Islam s’opposer au Bouddhisme par cet acte aussi vain que lâche contre des statues en pierre qui ne pouvaient pas se défendre…
Un acte qui se reproduira plus tard dans l’autodafé des reliques de Tombouctou et qu’on perpétrera à grande échelle dans les cités anciennes de Syrie et d’Irak, faisant table rase des vestiges d’une histoire millénaire, après la vandalisation à grande échelle que connurent les musées de Mésopotamie à la faveur de la busherie américaine dont les conséquences ne s’estomperont plus car outre les destructions des hommes et des bâtis, cette ignoble opération avait sans doutes pour objectifs de réveiller les démons des rivalités ethniques et des divisions dogmatiques pour maintenir la sous-région dans la tension permanente, comme l’avait programmé l’Espagne en partageant un territoire usurpé entre deux pays qui ne l’avaient même pas défendu…
Cette journée du 26 Février fut par ailleurs caractérisée par la tristesse et la consternation en 1971 sans pour autant qu’elle connut une tragédie comme celle qui frappa le WTC le 26 février 1993, quand un illuminé s’en vint y poser une bombe qui fit 6 morts et près de mille blessés et sans que le monde ne subisse une catastrophe comme ce séisme du 26 février 1531 qui détruisit Lisbonne et fit des dizaines de milliers de morts… Tristesse et consternation car c’est en effet en ce jour que le rire perdit un de ses maîtres en la personne de Fernandel…
Que dire de plus de cette journée si ce n’est que c’est le 26 février 277 que fut exécuté Mani qui osa poser le manichéisme en concurrence du culte officiel de la Perse à l’époque : le mazdéisme…
Mani qui dut subir un supplice dont seule l’intolérance religieuse est capable, puisqu’il devait mourir lentement sous le poids de ses chaînes, que son agonie durera 26 jours et que son corps fut écorché et sa peau, remplie de paille, suspendue à une entrée de la ville de Gundishapur… on dit aussi que son cadavre fut coupé en deux est exposé à deux autres portes de la ville …



Mais ce n’est pas la mise à mort atroce de Mani qui aura raison de sa doctrine puisque le manichéisme se répandit de Chine en Algérie et il est affirmé que Saint Augustin en fut un adepte avant de le rejeter…
Le culte manichéen se retrouve au jour d’aujourd’hui à quelques différences près dans notre pratique religieuse et ça va du jeûne de 26 jours chez les adeptes de Mani à celui d’un mois lunaire pour notre Ramadhan…
Ça concerne aussi l’aumône imposée par le dogme manichéen et la zakat que nous prescrit l’Islam… jusqu’à la prière quotidienne qui chez les manichéens est de 7 alors qu’elle n’est que de 5 pour nous autres… et ça se rejoint sur le jeûne du lundi et sur d’autres pratiques…
Mais nous n’allons pas donner encore des soucis à notre ministère des Tabous qui a déjà fort à faire avec les Ahmadites et les karkaristes pour se permettre d’ouvrir un autre front avec les éventuels Manichéens qui viendraient pervertir son malékisme ancestral…

26/2/2017

IMPROVISATIONS

 COMMENT TAIRE ?

Nous avons toujours improvisé... et très mal improvisé...



D'abord en 1954... goulna on fait sortir França et puis on verra... On a fait sortir França et on a vu...des vertes et des pas mûres...
Il y avait fort (mal)heureusement une force organisée qui a mis tout le monde d'accord en prenant le pouvoir manu militari...
Arrive la crise qui a suivi la mort de Boumediene... Gal on désigne wahed ouekhlass... On a désigné Chadli et on a vu que ma khlassech du tout !... them wine b'dat el machakil ! et comme bled bla machakil machi bled (vous connaissez la suite).
Puis vint 88... Gal n'dirou le multipartisme ça va calmer les esprits... Derna le multipartisme et nous avons failli disloquer la nation car personne n'attendait ce qui allait sortir de l'urne, les esprits s'étant surchauffés jusqu'à l'ébullition...
1992... Gal on arrête le processus electoral et on avisera...on a arrêté le processus électoral mais on n'a pas eu le temps d'aviser car il fallait plutôt viser... et bien viser !
Quand Zeroual est arrivé à la fin de sa logique on s'est dit, on appelle Boutef et dans 5 ans on verra... C'était compter sans l'appétit du pouvoir de Bouteflika et de son clan...
20 ans plus tard, on s'est dit, on enlève le clou de Djeha et on installe la 2e république... Bouteflika est sur le point de partir sous la poussée de.la rue ou de la maladie ou...de la trahison de ses fidèles... mais j'ai bien peur que l'euphorie et l'enthousiasme de tous ces nouveaux révoltés ne finisse en tragique cafouillage et que le pauvre peuple ne se retrouve a vérifier bientôt que le pire des ordres vaut bien mieux que le meilleur désordre.
J'espère me tromper.
26/2/2019

LE GHACHI EST DEVENU FREQUENTABLE

 COMMENT TAIRE ?

Ceux qui pensent pouvoir réunir "le peuple" dans une salle pour qu'il désigne les personnalités "propres" qui conduiront la "transition" sont de parfaits rêveurs...


Ce "peuple" qu'on qualifiait de "ghachi" et auquel on vient de découvrir toutes les vertus du monde n'existe que dans la tête de ceux qui croient qu'ils ont à faire à un bloc monolithique alors que dans la réalité il existe une population de toutes classes et tendances, traversée par toutes les idéologies et qui ne renferme pas que des nationalistes travailleurs, intègres, patriotes, honnêtes, non-violents etc..
Et cette population ne sera jamais disposée à reconnaître l'autorité d'une personne ou d'un groupe de personnes sur lesquelles les "sages" (à trouver) donneront leur accord...
Le ferait -elle que nous nous retrouverons à la case départ avec l'unanimisme de façade qui faisait le parti unique...
Il faut s'attendre aux plus grosses désillusions... peut-être aux plus cruelles et aux plus tragiques !
J'espère me tromper...
26/2/2019

EL MOURADIA N'EST PAS SAMIRA TV

  CONSECRATIONS SANS MERITES... Je n'ai pas l'honneur de connaître tous les sénateurs, heureux élus du tiers présidentiels, ni les a...