LA REPRESSION...FECONDE
Nous sommes le 24 avril…
Le 1er tour des élections présidentielles françaises s’est terminé par la propulsion de l’extrême droite au 2e tour, comme attendu… comme espéré…
La comédie française se poursuit donc en alternant une droite et une gauche juxtaposables et en donnant des illusions aux extrêmes, juste pour gonfler le nombre de votants afin de remplir le cahier de charge de la démocratie en participation citoyenne.
Ne quittons pas le France sans dire que c’est aujourd’hui l’anniversaire de la naissance de Philippe Pétain, né en 1856 et qui symbolise tout ce que les termes « Grandeur et Décadence » peuvent signifier, lui qui fut surnommé le Héros de Verdun et qui finit dans l’indignité dans les geôles de la République pour la plus déshonorante des inculpations, celle de la haute trahison…
Cet homme de guerre ne participa pas, dit-on, à l’entreprise coloniale de la France sauf durant l’épisode où l’Espagne dut faire appel à la France pour mettre fin dans le sang à la République du Rif instaurée par Abdelkrim, afin d’éviter que cette poussée révolutionnaire n’en vienne à contaminer les peuples que la France s’efforçait de « civiliser »…
Cette guerre fut menée avec Franco et la victoire ne put être arrachée que par l’usage du gaz moutarde par l’aviation française sur les villages et les douars sans défense ce qui amena Abdelkrim à se plaindre à la Société des Nations, qui ne fit qu’enregistrer sa plainte et la classer… comme de bien entendu !
Issu de la même promotion de St Cyr que Charles de Foucauld, les deux officiers de l’armée françaises eurent des fins diamétralement opposées, l’un se faisant canoniser malgré sa perfidie et l’autre se faisant vouer au peloton d’exécution, n’était la mansuétude d’un autre général qu’il fit condamner à mort lui aussi : Charles De Gaulle.
Devenu Chef du régime de Vichy de 1940 à 1944, le Maréchal laissa se développer à son profit un fort culte de la personnalité comme le font tous les monarques de droit divin ou républicain qui convoquent leur passé et l’édulcorent, même si leur présent le trahit à mort…
Pratique que nous connaissons très bien sous nos cieux et dont le dernier à l’utiliser est M. Ould Abbas qui, fidèle à la tradition, exhibe sa réelle ou contrefaite condamnation à mort pour occuper un siège auquel ne le prédestinent ni ses œuvres dont personne n’a vent, ni sa cravate et ses chaussettes roses…
Le 24 Avril 1955 nous rappelle la fin de la Conférence de Bandoeng ou un autre homme qui avait de vrais faire-valoir révolutionnaires représenta notre pays qui refusait l’oeuvre «civilisatrice» que voulait lui imposer les Le Pen et consorts à coups de crosses…
Je parle de M. Ait Ahmed qui conduisait la délégation algérienne à cette conférence qui rassemblait des nations libérées du Tiers Monde et qui étaient décidées à aider les autres nations sous le joug à se libérer de «l’oppression féconde» comme on a l'outrecuidance de qualifier aujourd'hui l'oeuvre de piraterie coloniale …
Il y avait là, Nasser, Nehru, Soekarno, Sihanouk, N’Krumah et Chou En Lai et ne manquait que Tito qui ne se fit pas prier pour rejoindre le groupe par la suite…
Que dire de plus de cette journée du 24 avril ?
Que c’est en ce jour de 1954 qu’est né Mumia Abu Jamal qui croupit dans une prison du monde dit libre depuis 35 longues années pour le meurtre d’un policier blanc détenant avec Georges Ibrahim Abdellah et Marwan El Barghouti le cruel privilège des plus longs isolements…
C’est aussi l’anniversaire de la disparition de Daniel de Foe, mort en 1731 et qui ne doit pas sa notoriété à ses activités souterraines d’agent secret de Sa Majesté autant qu’à la description captivante de la vie d’un homme isolé sur une île suite à un naufrage et qui portait le nom de Robinson Crusoé...
De Foe qui recréa subconsciemment peut être la situation de domination de l'homme blanc en donnant à Robinson un providentiel Vendredi noir pour lui permettre de prouver son paternalisme attentionné envers la race "inférieure".
24/4/2017
