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dimanche 9 janvier 2022

ARABITE ET ARABOPHONIE

 Je republie ce texte qui date du 9 janvier 2016... Il est de circonstance puisque nous vivons ces temps ci les mêmes préparatifs que ceux de cette époque en vue d'une autre trituration de la Constitution pour en faire une bonne monture au cavalier du moment...

Je sais qu'on va encore m'insulter copieusement pour cet "anti-kabylisme" qu'on veut à tout prix déceler dans mes écrits (comme les arabistes y ont décelé un anti-arabisme viscéral et les islamistes un anti-islamisme virulent)... mais je n'en ai cure... Les élections sont encore loin et si je me décide à briguer les voix des électeurs des trois bords, j'ai tout le temps de changer de discours pour me faire BCBG pour tout le monde...
Voici mon texte...
Ne cherchez pas ce livre dans les librairies. Il n'y a qu'un seul exemplaire, il est chez moi. Et c'est moi qui ai compilé patiemment tous les textes et les ai retranscrits et mis en forme.
J'y ai repris la Constitution de 1963 promulguée par Ben Bella, celle de 1976 signée par Boumediene, la révision de 1979 de Chadli. Celle de 1989 de Chadli encore...
Je n'ai pas repris par lassitude et par manque de temps les révisions décidées sous (ou par) Bouteflika...
J'ai décelé dans toutes ces constitutions une constante: il n'est jamais affirmé que l'Algérie est un pays "génétiquement" arabe...
On a toujours parlé de "langue arabe' et non de "race arabe"...
Je vous en donne la preuve dans ce qui suit:
- Constitution de 1963: Article 2: Elle (l'Algérie) est partie intégrante du Maghreb Arabe, du monde Arabe et de l'Afrique.
(on peut comprendre ces espaces comme étant des profondeurs linguistiques ou géographiques et non raciales) … Article 5: la langue arabe est la langue nationale et officielle de l'Etat...
- Constitution de 1976: Article 3: l'arabe est la langue nationale et officielle. l'Etat oeuvre à généraliser l'utilisation de la langue nationale au plan officiel. (notez la précision: "au plan officiel).
- Constitution de 1989: Article 3: l'arabe est la langue nationale et officielle.
Je n'ai pas trouvé en ces textes fondamentaux une seule allusion à l'arabité de l'Etat... tous les articles parlant de l'arabe précisent qu'il s'agit de "langue" et aucun article n'a remis en cause l'identité des Algériens qu'on peut considérer comme implicite et qui n'a pas besoin d'être réaffirmée car personne ne doit en douter... Il ne s'est donc jamais agi d'arabité au sens génétique mais d'arabophonie "officielle" de l'Etat...


Ceux qui veulent à tout prix que la Constitution affirme l'amazighité de l'Algérie doivent penser un peu au ridicule d'une constitution française qui irait mentionner en noir sur blanc la "gauloiserie" du peuple français, d'une constitution italienne qui parlerait de "romanerie" des italiens ou d'une constitution allemande qui préciserait la "teutonnerie" des boches...
Il y'a juste un tout petit hic, c'est qu'on distingue toujours le français du francophone, l'anglais de l'anglophone mais jamais l'arabe de l'arabophone qu'on amalgame pernicieusement dans le même creuset racial... particulièrement quand on le dit en arabe !
Je pense que tout le monde devrait s'opposer à ce que la Constitution nouvelle fasse allusion à l'amazighité de l'Algérie et qu'elle se suffise (et encore !) de préciser le caractère national de la langue amazighe dans toutes ses nuances...
Et que ceux qui craindraient de grincer des dents à me lire s'en abstiennent ou se disent que "ma goult walou"...
NB. Les constitutionnalistes tebbouniens doivent surtout s'interdire le zèle qui consisterait à écrire des articles racistes qui rendraient inconstitutionnel tout octroi de nationalité algérienne sans présentation d'une analyse ADN...
Je pense qu'avec toutes les surenchères que nous vivons, ce risque n'est pas du tout une vue de l'esprit.
9/1/2020

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