LES VOLEURS ONT PERDU LEUR NOBLESSE

 Nous sommes le 11 février et il est 6h30...

Je me suis réveillé un peu tôt pour une journée de repos... Mais même s'il y'a un peu de mon horloge biologique, il y'a autre chose... je peux vous avouer que je n'ai presque pas dormi...

Il s'est levé durant la nuit un petit vent qui fait des petits bruits qui, en d'autres circonstances auraient constitué une berceuse... mais pas cette nuit !...

En effet, aux environs de minuit, j'ai dû sortir en pyjama sur mon balcon parce que deux jeunes hommes ivres ou faisant les soûls n'avaient pas trouvé meilleur endroit pour se raconter leur vie que le trottoir où je gare mon véhicule...

Soupçonnant une ruse de voleurs, je me suis mis sur mes garde et j'ai fait la sentinelle pour ne pas avoir à subir ce que mes amis El Bled et Said Erradar ont subi... le premier en se faisant dérober sa voiture neuve et le second le camion que conduit son fils et ceci durant les derniers 10 jours...

C'est vrai que les voleurs ont été pris mais c'est justement pour ça que mon inquiétude a grandi...

J'ai toujours eu quelque respect pour les maraudeurs d'antan qui savaient marauder loin des lieux où rodent leurs connaissances... en apprenant l'identité des voleurs du village, j'ai compris que le peu d'honneur des voleurs a, lui aussi disparu dans la tragédie des pertes générales de nos valeurs que nous vivons...

Ce sont en effet des enfants du village... intimes avec leurs victimes qui ont fait les deux coups...

Et les deux soûlards de minuit ne viennent pas d'un autre village mais sont les enfants du quartier voisin du mien et leurs parents ont toujours vécu en parfait respect avec moi comme leurs grands parents ont échangé avec mes grands parents les périls, misères et bonheurs de cette vie depuis des générations...

Je crois que c'est cela notre plus grand drame: arriver à se méfier à juste raison du voisin !...

Et plus que tout le reste, cette méfiance est la preuve de la faillite générale de notre société et de toutes les institutions que nous avons construites: police, justice, école, mosquée, partis et associations, car nous avons toujours focalisé sur les formes, sans jamais privilégier le fond requis, celui du recouvrement ou de l'instauration et de la préservation des conditions nécessaires à notre cohabitation et à notre sociabilité sans lesquelles il est illusoire de prétendre construire une nation..

11/2/2017

LA FORCE DE BOUTEFLIKA SE SITUE DANS LA FAIBLESSE DE SES OPPOSANTS

 COMMENT TAIRE ?

Pour que nous soyons crédibles, nous devons faire preuve de...crédibilité !

Et pour faire preuve de crédibilité, nous devons faire preuve de réalisme...

Dire que la candidature de Bouteflika ou sa 5e ouh'da menace la stabilité du pays, c'est à mon sens un peu, comment dire, hasardeux comme affirmation...

Bouteflika et ses soutiens ont en effet conduit par petites touches tout un pays à n'être relativement stable que s'ils continuent à s'en servir et c'est leur remplacement qui, en bousculant un ordre établi pour ne pas accepter d'alternance, fera dangereusement vaciller le pays...

Cet ordre a littéralement monarchisé la gouvernance et laminé toutes les oppositions qui se retrouvent engagées dans des luttes suicidaires dans leurs tranchées... Ce n'est plus le pouvoir qui doit être combattu, c'est l'autre opposant...

A voir les animosités que voue le RCD au FFS et réciproquement, Mokri à Abujerra et réciproquement, Tabou à Djaballah et réciproquement, Belabbès à Benflis et réciproquement, Sofiane Djillali à Leghdiri et réciproquement, on est obligé de reconnaître que le pays se déstabiliserait plus sûrement en se libérant de Benhamou, Bouacha et Oldabes qu'en continuant à les supporter et que Bouteflika n'est fort même dans sa faiblesse que parce que ses opposants sont faibles même dans leur force.

11/2/2019