Nous sommes le 25 Avril 2014...
Tout a été tenté pour soulever le peuple afin qu'il réalise son énième printemps depuis l'été 1962...
On a crée et entretenu le feu d'une vilaine fitna à Ghardaia, accusé, youtube à l'appui, la police d'y faire la ségrégation entre ethnies; dénoncé un éthnocide...
Le feu est resté circonscrit à quelques quartiers et la grande mêlée tant espérée s'est confinée à des escarmouches entre loubars; et l'animosité Mozabites-Chaambas n'a pas voulu devenir, comme on l'a souhaité et travaillé pour que ça le devienne, une guerre de religion ibado-malékite...
On a ensuite réinvesti le printemps Amazigh en poussant perfidement à la confrontation... Il y'eut quelques abus pour ne pas dire "bavures" mais en dépit des grands cris et gestes qu'on voulait rendre visibles d'outre-méditerranée, on n'a pas pu re-ghettoiser toute une région et malgré les escarmouches des soldats de la 25e heure, la sagesse a prédominé et le calme s'en est revenu, laissant les cantonniers balayer les théâtres des émeutes où vocifèrent tous seuls quelques crieurs que la foule regarde avec amusement en passant son chemin...
On est allé, suprême lâcheté, jusqu'à mitrailler un bus d'hommes de troupe, tuant et blessant nombre de jeunes soldats pour ranimer un feu qui, à l'évidence, n'est plus que cendres... la perfidie accomplie, on a continué à tirer sur l'institution militaire en faisant semblant de se désoler pour les morts, mais sans condamner les assassins...
On a essayé de créer une division Est-Ouest en exploitant les galéjades de mauvais goût d'un clown nommé Sellal puis en analysant les résultats d'un vote qu'on a pourtant contesté dans la forme et dans le fond...
On a construit des ponts de fortune entre forces habituellement irréductibles pour des stratégies de luttes communes qui ne seront jamais menées... Des attelages disparates ont été constitués mais ne pourront jamais s'ébranler car les cochers crient à hue et à dia, les uns tirant les rênes à gauche, les autres à droite...
Se rendant compte qu'ils "poussent un âne mort", ceux qui voulaient se faire porter par la foule pour investir les podiums faute de le faire par l'urne, vont devoir bientôt remiser leurs slogans et leurs banderoles, ravaler leur salives, refréner leurs ambitions et quitter les tribunes...
Le pouvoir qui en a terminé avec les questions de forme devrait commencer bientôt à se recomposer... Connaissant sa manière d'agir et les moyens dont il dispose pour calmer les ardeurs de ses pourfendeurs, nous devons nous préparer à le voir vider sans ménagements ceux qui l'ont soutenu afin de bien montrer qu'il ne leur doit rien et caresser dans le sens du poil ceux qui l'ont combattu afin de montrer ses faux principes de magnanimité...
Ce sera loufoque ! Du quai de nos partances reportées, nous verrons alors babor Dzair rejeter son ancre en se résignant à rester en rade pour 5 autres années et sur la passerelle, les Saadani se faire débarquer en se débattant en croisant les Mokri qui se feront embarquer en saluant...
Ils n'ont pas vraiment tort ceux qui affirment que tout ça; c'est un jeu de rôles et que ce n'est que du cinéma dans lequel le peuple fait de la simple figuration, au bon gré des distributeurs de rôles...
25/4/2014
