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mardi 9 février 2021

LE JOUR DU GAROU

 Nous sommes le 10 février. Il fait doux et on n'a même pas l'impression que le calme climatique précéderait un orage... tout le contraire du climat social et politique où nous rassemblons avec une masochiste délectation les ingrédients de la tempête annoncée...



Le 10 février est le jour du garou... il ne s'agit ni de cigarette ni de bête monstrueuse mais d'un arbuste à baies rouges nommé "lazzaz" qui n'a aucun mérite particulier pour mériter qu'on lui dédiât un jour de l'année...
C'est un 10 février, en 1258 que Houlagou s'est emparé de Baghdad, pauvre ville martyre qui connaîtra plusieurs siècles plus tard une ignoble busherie, variante de la fable du loup et de l'agneau jouée par d'autres mongols qui détruisirent ses bâtis et surtout la cohésion de sa composante humaine en y introduisant les germes des irréductibles discordes qui se concluent souvent par les plus tragiques des partitions...
La vilaine entreprise fut menée au nom de l'instauration de la "démocratie", terme fourre-tout et alibi facile d'une coalition qui comptait même les frères musulmans d'Arabie Saoudite qui eux, étaient si férus de démocratie et de respect des droits de l'homme qu'ils ne consentirent à faire élire leurs édiles qu'en 2005... un 10 février...
C'est un 10 février, en 1943 qu'en ces terres meurtries elles aussi par les "civilisateurs" venus d'ailleurs se manifesta de manière civilisée le ras le bol indigène par l'entremise de Ferhat Abbas, un homme de courage et de conviction qui en 1943 publia le "manifeste du peuple algérien" alors que la sauvagerie faisait rage entre pays "civilisés"...

Le 10 février fut aussi un jour mémorable pour la littérature puisqu'il vit naître la solennelle Académie Française en 1635... et qu'on y enregistra la naissance de Pasternak en 1890, celle de Brecht et Kessel en 1898 et la mort de Montesquieu en 1755 et celle de Pouchkine en 1837...
Pour clore cette chronique matinale, il nous reste à dire que c'est le 10 février 1879 que mourut Daumier, caricaturiste de talent qui croqua les hommes politiques de son temps avec un bel enthousiasme, ce qui lui valut de passer 6 mois à l'ombre quand le roi se vit en Gargantua dans la revue "La caricature" qui fut comme de bien entendu interdite de parution...
Daumier qui aurait trouvé dans les saidaneries les sellaleries, les islamisteries et les contorsions de Ghoul et Benyounes et dans les gesticulations de ceux qui veulent nous présider, et leur fébrilité loufoque, de quoi être vraiment inspiré...
Dans l' expectative et l'immobilisme de celui qui nous préside(rait) aussi...
10/2/2014

LE MYSTÈRE DE L'ATELIER N°12...

 LE MYSTÈRE DE L'ATELIER N°12...

Mon ami B*** est un jeune retraité comme il s’en trouve en ce pays.
Il était cadre dans une entreprise publique aujourd’hui en perdition en attendant d’être vendue à un de ces canassons d’industrie qui ont fait fortune grâce à la fraude en tous genres: administrative, immobilière, douanière, fiscale etc. pour qu’elle soit désarticulée et que le terrain d’assiette soit cédé à des maquignons des affaires qui stockent l’argent en billets de 200 Da dans leurs caves comme on stockerait des bottes de foin, d’où l état de ces billets...
Mon ami B*** avait un amour de jeunesse: la terre. Il a renoué avec elle dans un deal très simple: il la travaille, elle le récompense.
L'union dure depuis 3 ans et les contractants ne semblent pas rencontrer d’anicroches.
B*** a refusé de faire comme ses collègues. Certains d’entre eux ont élu domicile au café qui fait face à la poste et jouent aux dominos ou s’assoient sur les chaises métalliques, mentons sur le dossier et regardent passer les voitures; d’autres se sont réglés sur les appels aux prières. Ils font provision de pêchés après une prière en médisant de leurs semblables puis rejoignent la mosquée à la prochaine prière pour effacer ces pêchés et reprendre à zéro...
Mon ami B*** est descendu à la ville le mardi passé. Le mardi est jour de marché à la ville. C est vrai que mon ami B*** n’aime pas la ville, mais il aime bien le marché où il peut trouver les outils, les produits divers et les plants et semences pour son jardin...
Et quand il marche entre les étals du souk, mon ami B*** ne lève jamais la tête; vous devinez que c’est pour éviter de se faire interpeller par un de ses anciens collègues car il sait qu’ ils ont soif de parlote et qu’ il risque de perdre tout son temps à écouter des histoires de boulot qu’il connaît par cœur pour les avoir vécues ou à force de les avoir entendues…
Alors qu'il négociait le prix des semences de petits pois, accroupi devant les sacs de jute à lèvres retournées, deux mains rugueuses vinrent lui fermer les yeux. C est ainsi que chez nous on fait la surprise à quelqu'un qu'on n'a pas vu depuis trop longtemps.
B*** essaya de deviner qui se trouvait au bout des deux bras mais c'était chose difficile car il connaissait au moins une trentaine de ses amis qui aimaient s'annoncer de cette manière. Il regretta de ne pas avoir mis ses lunettes pour s’éviter ce geste qui lui déplaisait fort, surtout depuis qu’un de ses amis lui avait blessé le haut du nez avec un bague rugueuse qu'il portait.
Il essaya un nom: Moussa El Mahboul... Sa tête fut secouée énergiquement de droite à gauche... Un autre: Salem la Sieste (celui là portait ce surnom pour son habitude de ne jamais rater sa ronflante méridienne au bureau)... Encore obligé de faire non de sa tête... Il allait dire Hamid el Fellous mais il pensa que les mains qui lui cernaient la tête à hauteur des yeux ne pouvaient être celles de Hamid qui étaient trop petites...
Il osa: Rabah el Qarnit et vit s'ouvrir les mains, tournant la tête, il se retrouva face à la tête de lune de Rabah qui arborait un sourire immense. Ils s'embrassèrent en se tapant sur les épaules, puis Rabah prit B*** par la main et ils se dirigèrent vers le café...
Ils se firent servir des Ben Haroun fraîches et s'échangèrent quelques souvenirs du bon vieux temps, quand l'usine tournait à plein régime, que les salaires étaient virés à échéance fixe et que les travailleurs. avaient droit à deux sachets de lait qui étaient sensés les protéger contre les affections pulmonaires que pouvaient leur causer les gaz et poudres des produits qu'ils mélangeaient... des sachets de lait qu'ils prenaient comme de bien entendu à leurs enfants...
Au détour de la discussion B*** qui s'était souvenu du jour de la venue de Tayeb Bellakhdar, le SG de l'UGTA, rappela à son ami Amar El Gountass qui intervint devant l'illustre visiteur et les pontes de l'autorité locale, en commençant son discours," bismi el hizb, bismi el ittihad el 3am, bismi el intadj wel intadjia" et qui continua sur sa lancée par "bismi el hilf el atlassi" parce que ça sonnait si bien... Mais B*** fut surpris par le rire figé sous un air triste comme un lendemain de défaite de l'EN qui s'était dessiné sur le visage d'El Qarnit...
El Gountass... Allah yerahmou !...
B*** faillit s'étrangler en avalant de travers une gorgée de Ben Haroun... -Kifech ? El Gountass mat ? Je l'ai rencontré ici même et on a pris un Ben Haroun ensemble le mardi passé ! C’est impossible ! Heblett hadh el mout walla !...
El Qarnit, l'air grave lui répondit que le malheureux avait succombé en deux jours, le dimanche à une maladie foudroyante... il n'est pas le premier des retraités à avoir tire sa révérence... depuis 5 a 6 ans ils sont 50 sur 200 à être partis et très souvent entre 60 et 70 ans...
Bacha ne se contrôlant plus: "et personne ne s'est inquiété devant cette hécatombe ?"... "chkoun yendebb 3la des retraités..." répondit avec lassitude El Qarnit... Je peux même te dire que sur ces décès on compte 20 à 25 du seul atelier Nomro Thnach (N°12)...
Je ne vais pas raconter le reste de la discussion. C'est à ce niveau que la narration que m’en a faite B*** s'est arrêtée...
Je l’ai exhorté à voir les medias afin qu'ils parlent de ce triste phénomène de disparitions prématurées de travailleurs ayant tous opéré dans la même usine pour découvrir l'éventuel lien de cause à effet entre les produits manipulés et les morts constatées.
Je suis certain que ce lien existe et qu'une étude approfondie de tous les cas permettra d'identifier le produit tueur et d'imposer sa substitution par un autre produit, ou du moins par la sensibilisation sur le risque qu'il fait courir à ceux qui le manipulent peut être sans EPI adéquats...
Cela ne fera pas revivre les morts mais cela permettra d'empêcher que les actuels travailleurs ne soient minés dans leur santé comme leurs aînés.
Et si par bonheur on découvre que les morts étaient fortuites, cela permettra au moins de désangoisser les retraités survivants...
Si j’ai raconté cette histoire en usant de ce style de narration, c'est pour dénoncer la désinvolture avec laquelle nous passons devant des situations éminemment éloquentes mais dont nous n’entendons et ne lisons aucun des signes qu'elles nous lancent pour nous alerter.
Cela va des pathologies cancéreuses qui ravagent certaines régions précises aux maladies mentales qui touchent certaines localités ou groupes sociaux... Ça va de l incinération à ciel ouvert des décharges publiques et de son rapport avec les pathologies pulmonaires... Ça va de la recrudescence vertigineuse des myopies, du diabète de l enfant, de l hypertension précoce à l usage sauvage et inconsidéré de l'antibiothérapie...
Ça va du rapport du lait impropre qu’on nous fourgue au cancer du sein qui fait des ravages...
je vous laisse faire l’inventaire interminable de certains effets dont une bonne gouvernance se sentirait obligée d’étudier le rapport avec certaines causes pour échapper au crime de non assistance à peuple en danger.
Non assistance à peuple en danger de la part aussi de ces associations politiques, syndicales, scientifiques, caritatives, religieuses, corporatistes, sociales etc. qui ne savent qu’ ouvrir leurs g… pour exiger des strapontins, demander des avantages ou engloutir des subventions.
J’ose réaffirmer pour ma part que si on se mobilisait pour ces petites causes ignorées ou occultées qui font insidieusement de grands ravages, le pays et le peuple gagneraient bien plus que ce qu'ils tirent de ces grosses mobilisations médiatiques pour des grandes causes dont la finalité est toujours bien plus politique qu’humanitaire...
Khlasset el hikaya et que mes ami(e)s qui voient grand et qui ont découvert que le gaz de schiste est plus catastrophique que l'attaque de la couche d’ozone par les CFC considèrent que ma goult walou...
10/2/2015

UNE INTUITION DE CATASTROPHE

 Depuis le matin d'hier, j'ai une très désagréable sensation... Celle d'avoir oublié quelque chose ou de l'imminence d'une catastrophe: séisme, éruption volcanique, ras de marée, chute de météorite, crash ou naufrage, accident majeur, décès d'une éminente personnalité, rupture d'un barrage, gros incendie...

Je vous le dis, parce que j'ai appris depuis ma prime jeunesse qu'il faut raconter ses prémonitions pour les empêcher de se réaliser...
Cette inquiétude diffuse me poursuit partout... A mon réveil, durant ma toilette, pendant mon petit déjeuner, quand je lis, quand j'arrose mes plantes ou quand je conduis...
Elle est si oppressante que j'en arrive à espérer que mon appréhension se manifeste pour ne plus la supporter...
Je viens de voir sur Ennahar que Bouteflila a décidé de jouer sa sixième et dernière carte...
J'avais espéré qu'il s'en abstiendrait...
Je crois que la catastrophe que j'attendais s'est enfin matérialisee par cette annonce car j'ai retrouvé brusquement mon tonus et sans le vouloir, je me suis retrouvé à enfiler mes bottes pour rejoindre notre terre de Remada avec mes petits enfants...
10/2/2019

LA RELIGION DU TAWAKKOUL

 LA RELIGION DU TAWAKKOUL

Il y a une campagne soutenue de conditionnement qui se pratique tous azimuts pour ankyloser les esprits et leur faire admettre que la félicité est au bout de la langue et non le fruit de l'effort...
Sur ce fourgon réservé peut-être à toutes les transactions louches on lit cette sentence.



Les biens et les bienfaits, ne dureraient pas par l'effort honnête qu'on consent afin de les acquérir, de les préserver et de les développer et fructifier mais juste par...les incantations du bout de la langue qu'on adresse a Dieu pour le remercier de nous les avoir accordés. Un peu comme le faisaient nos ancêtres païens qui sacrifiaient à l'idole et au totem pour ne pas perdre ce dont cette idole ou ce totem les ont gratifiés...
C'est tout l'esprit de l'Islam qui se trouve malmené par ces résurgences dogmatiques de croyances révolues qui imputaient à la divinité en pierre tout ce que la créature subit en bien ou en mal, alors que l'Islam (et le monothéisme dans son ensemble) est venu dire à l'homme qu'il a été crée à l'image de Dieu: bon, fort, entreprenant, créateur, persévérant, juste et responsable...
On ne mesure pas tout l'impact socio-psychologique de ces slogans castrateurs sur ceux qui les reçoivent en matraquage incessant... et quand cette religion du tawakkoul 3ala Allah et non de l'ittikal (d'abord) 3ala ennefs se conjugue avec la politique paternaliste du tout état et ses slogans tels que "le travail est un droit" (et non un devoir), on comprend que ça ne mènera que vers la formation de hordes qui ne sortent des lieux de culte que pour dresser les barricades de la revendication..
Nous y sommes !
10/2/2016

EL MOURADIA N'EST PAS SAMIRA TV

  CONSECRATIONS SANS MERITES... Je n'ai pas l'honneur de connaître tous les sénateurs, heureux élus du tiers présidentiels, ni les a...