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jeudi 6 janvier 2022

EL MAKNINE EZZINE

 C'est le plus beau représentant de l'ornithologie locale; le meilleur chanteur aussi.

A Alger on l'appelle "Moknine", un peu comme on appelle Karnoune notre Garnoune ou Selk notre Selg...
Mais force est de constater que l'algérois a fini par avoir raison de nos spécificités linguistiques, tant pour les légumes que pour les oiseaux et que déjà une bonne partie des villageois appellent "taka" la fenêtre que nous avons toujours appelée "tagua"...
Je doute d'ailleurs très fort que nous puissions faire quelque chose contre cette perversion linguistique... il nous restera l'histoire du "magramane" (inule visqueuse) à nous raconter pour « dérisionner » sur notre propension à faire les perroquets...
Les chardonnerets, c'était la deuxième force ornithologique de chez nous, après le vulgaire zaouech (moineau)... On en rencontrait partout ! et particulièrement sur le "chouk h'mar" (chardon-marie) qui borde nos rues.
Il y'a deux dizaines d'années, en me promenant dans les poiriers d'El Madjen, j'avais remarqué que sur pratiquement chaque arbre il y'avait deux nids de chardonnerets.
Aujourd'hui on n'en trouve pas un seul !... et il ne vous arrivera plus de voir leur vol espiègle et leurs chants vous accompagner quand vous descendrez en voiture la route qui vous mène en roue libre à Brachma ou vous fait monter en cahotant vers Ben Haroun...
Cet oiseau sacré chez les autres, qui disent que le rouge de sa tête vient du sang du Messie et que le chardon dont il se nourrit est lui même nourri du lait de la Vierge Marie (vous pouvez le remarquer aux trainées blanches qui parcourent ses feuilles), est chez nous l'objet d'une indigne traite...


L'oiseau est fait prisonnier dans sa prime jeunesse et c'est en captivité qu'il obtient ses couleurs... plus les couleurs sont prononcées plus vous pouvez comprendre le supplice qu'il a enduré en cage même dorée car sa liberté, un oiseau ne l'échangerait ni contre l'argent ni contre l'or, ni contre un grade ou une considération dont il n'a que faire.
Le drame en ce pays, c'est que l'oiseau a, au même titre que d'autres animaux menacés, un décret qui le protège; mais si vous faites un tour chez les vendeurs d'oiseaux, vous pourrez vous en acheter et vous faire même emballer le millet qui doit le nourrir, dans la page du Journal Officiel de la République Algérienne Démocratique et Populaire contenant ledit décret sans que ni hommes en uniformes, ni élus en costumes-cravates, ni juges en robes n'inquiètent ceux qui font fi de la Loi...
Et il est même certain que tous ces "représentants de l'ordre" ont des chardonnerets en cage pour les distraire de leur ramage...
Ils ne savent pas, comme tous les geôliers de ces oiseaux, que le chant du chardonneret est peut-être, contrairement à ce qu'ils croient, une litanie et des pleurs sur son sort plutôt qu'un hymne à la vie !
6/1/2013

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