Bonjour... Nous sommes le 7 décembre 2015... il est 7H30…
Les résultats du vote de la peur en France donnent le FN gagnant... c 'était attendu... la campagne visant à démontrer que le seul péril menaçant le monde dit « libre » dont la douce France fait partie, avait la couleur verte a été trop soutenue pour ne pas générer un sentiment de panique qui a incité les français à se masser sous les jupons de Marine... heu... de Marianne !...
On ne sait pas ce que ce vote changera pour la France, pour nous et pour le monde... je trouve pour ma part que ce sont la droite et la gauche qui sont sorties victorieuses de leur défaite devant l'extrême droite car elles vont voir s'appliquer plus brutalement mais par procuration une politique d'intolérance qu'elles ont toujours prônée, avec seulement un peu moins de franchise... un peu plus d'hypocrisie...
Ici, c'est toujours la cacophonie. On accuse les députés du FLN de trahison envers le peuple alors qu'on sait qu'il ne les a pas élus ou envers les principes de la Révolution alors que ce parti ne tient du glorieux FLN que par ses trois lettres...
On ne sait pas qu’en insistant sur l’idée de trahison on accrédite celle de la représentativité de ce parlement croupion qui fut concocté par la police politique faiseuse de rois, que le roi vient de trahir, rompant le deal d’une cohabitation en chiens de faïence mais qui avait le mérite si mérite il y’a dans le machiavélisme, de stabiliser même précairement le socle institutionnel…
Un roi qui n’a accordé à cette assemblée que mépris, ne se présentant jamais dans son hémicycle pour y discourir même quand il pouvait se tenir debout et savait parler, mais sans pour autant être privé de son soutien et de celui de ses thuriféraires, ce qui lui a permis de mieux croire à son absolutisme et de le parfaire avec le paternalisme arrogant d’un empereur…
Devant les développements que connaissent l’Algérie et la France unies pour le pire et pour le pire et les brouillards qui ne permettent encore aucune visibilité, nous devrions nous féliciter de l’arrivée au summum de nos crises en nous disant comme Tristan Bernard, mort en 1947… le 7 Décembre et qui au moment où il se faisait déporter par les nazis lançait à son épouse: « Jusqu'à présent nous vivions dans l'angoisse, désormais, nous vivrons dans l'espoir. »
Car il faut bien qu’une décantation s’opère maintenant que l’Assemblée a montré les limites de sa représentativité du peuple et que la Justice est contestée de façon si franche dans ses jugements qu’elle prétend rendre au nom de ce même peuple…
Il reste au président qui fait le roi de continuer dans sa monarchisation du régime en organisant un « lit de justice » comme celui qu’a dû convoquer le roi Louis XV le 7 décembre 1770 pour remettre l’Assemblée et la Justice dans les limites qu’elles n’auraient pas dû outrepasser, en y enregistrant son fameux « édit de discipline »…
Il ne lui sera pas difficile de respecter le rituel qui impose le principe de « Adveniente principe, cessat magistratus » qui veut dire pour ceux qui ont perdu leur latin, et il y’a de quoi le perdre même quand on ne le maîtrise pas : « Quand le prince arrive, les magistrats se taisent »…
Un rituel qui l’arrange bien puisqu’il n’aura qu’à prendre la parole juste en deux mots, même inaudibles, pour la passer au chancelier par la formule consacrée : « mon chancelier dira le reste », pour laisser Ouyahia qui a un pied au DRS, un autre à l’APN, une main à la Justice (il en fut ministre) et une autre à la présidence et qui fait la tour de l’échiquier en siégeant politiquement à côté de Saidani, le fou du roi, développer comme il sait si bien le faire un discours des amalgames pour réconcilier tout ce beau monde sur… le dos de la République !…
En attendant ce que nous réservera cette journée en rebondissements, je vous la souhaite bien bonne…
7/12/2015
