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jeudi 23 juillet 2015

PAVE DANS LA MARE...OU... GALET DANS LE SOULIER...

 PAVE DANS LA MARE...OU... GALET DANS LE SOULIER...

En matière de véracité des faits historiques, on ne peut être catégorique… il faut savoir accepter toutes les versions, même celles qui vont à l’encontre de nos plus tenaces convictions…
Ces témoignages recueillis par un interprète des armées de France, 27 ans seulement après Sidi Ferruch, nous donnent une autre version de ce que nous avons toujours admis ou qu’on a toujours voulu nous faire admettre…
Elle est bien sûr contestable...
Comme est contestable toute autre version…
Gageons que ceux qui la contesteront avec plus de hargne sont ceux dont elle dérange les idées toutes faites… et surtout... les intérêts...
Extraits de ce fascicule qui va me valoir certainement de grosses volées de bois vert:
"...Le premier qui est venu occuper le pays où se trouvent actuellement les Beni Aïci était d'origine arabe, de la tribu des Oulad Sidi Aïça; il fut surnommé EI 'Aïçaoui, du nom de sa tribu. Par euphonie, on supprima le « ouaou », et l'on donna au pays qu'il commandait le nom de Beni 'Aïça.
"La dénomination de Beni 'Aïci s'étend sur les Ma'atkta, les Beni Zemenzar, les Beni Douala et les Beni Mahmoud...''
Et cet autre passage:
"Moins trois tribus, toutes les montagnes de la Kabylie sont occupées par des gens d'origine arabe. Les trois tribus exceptées sont : les Beni Fraoucen, les Beni ldjer et les Beni R'obri.
"Voici ce que la tradition a laissé à leur égard:
"Ces trois tribus sont originaires de l'Orient et sont venues du pays d'EI Fers (la Perse), s'établir dans les montagnes qu'elles occupent actuellement; elles parlaient un langage étranger à la langue arabe et formaient trois K'ebila (confédérations) : la première, d'El-Fers, c'est celle des Beni Fraoucen; la deuxième, des Beni Nedjeran, soit les Beni Idjer, et la troisième, de Beni R'obran, actuellement les Beni R'obri."
Voilà ce qu'il dit sur les Iraten...
"Le premier qui s'est installé dans cette montagne se nommait Ourtaïn: c'était un homme puissant, plein d'énergie et possédant de grandes richesses.
"Des gens de diverses localités vinrent se grouper autour de lui et se mettre sous sa dépendance. Alors, cette nouvelle tribu prit son nom, duquel on supprima le « ouaou » pour cause d'euphonie, ce qui fit Beni Raten.
"Le bey Moh'ammed marcha contre les Beni Raten ; il leur livra bataille et les refoula jusqu'à Tizi Rached. où habitait le cheikh A'arab, qui était chef d'une école dans laquelle il enseignait la jurisprudence.
"Lorsque les soldats du bey atteignirent sa maison, le cheikh sortit sur le seuil de sa porte et étendit ses mains vers les soldats, qui furent à l'instant même culbutés et poursuivis jusqu'à la rivière.
"Après cette intervention du cheikh Aarab, à laquelle ils devaient la victoire, les Beni Raten vouèrent une entière soumission à ce chef et à ses descendants.
"De retour de sa malheureuse expédition, le bey Mohammed écrivit aux Beni Raten qu'ils ne feraient aucune corvée et ne paieraient aucune imposition, si ce n'est une somme annuelle de 50 réaux s'h'ah' pour droit de commerce seulement. C'est tout ce que nous avons appris sur les Beni Raten. »
Je peux citer un passage du livre qui parle du langage parlé par les tribus et qui montre comment les arabes ont été kabylisés... le voici:
"Ces trois tribus (persanes) avaient de grandes quantités (sic) de femmes et de filles ; elles marièrent ces dernières aux habitants des tribus d'origine arabe dont nous avons parlé; les enfants provenant de ces alliances apprirent le langage parlé par leurs mères, c'est-à-dire El adjamia, nom par lequel on désigne toute langue autre que la langue arabe.
"Le grand nombre des alliances contractées entre ces trois tribus et les tribus arabes, jointes aux rapports constants qui existaient entre elles, ont fait accepter leur langage par celles-ci, et toutes les tribus le parlent aujourd'hui.
"Voilà la cause du changement de langage qui a eu lieu dans toutes ces montagnes."
Si ce qu'écrit l'interprète des armées françaises est vrai, la réarabisation des arabes kabylisés n'est qu'un juste retour des choses...
Je note que les témoignages rapportés ne concernent pas toute la Kabylie... ne prétendent pas que toutes les tribus Kabyles étaient d'origine arabe mais seulement quelques unes... que ces témoignages ne concernent pas les tribus berbères éparpillées sur tout le territoire national, du Mzab au Chenoua, des Aurès aux pays des Touaregs...
Ce n'est donc pas une remise en cause de la berbérité des Berbères mais juste de quelques tribus nommément citées...
C'est vrai, c'est faux, je ne vais pas m'aventurer à émettre un avis sur cette question... si c'est vrai, cela ne démontre en aucune manière que ces tribus seraient peu honorables car je ne conçois pas l'arabité comme un déshonneur... si c'est faux, ces tribus ne seraient pas plus méritantes car je ne conçois pas la berbérité comme un mérite...



Je note seulement que l'Amazighité a été très présente à Tamanrasset, Souk Ahras ou Tebessa et que la Kahina, Dihiya, Massinissa, Jugurtha, Saint Augustin ou Taos Amrouche ne sont pas du Djurdjura qui a enfanté des hommes de grand mérite lui aussi: El Mecheddali, El Djerroumi, Mouloud Kacim Nait Belkacem, Krim Belkacem, Ouamrane, Idir et Matoub... Je ne parle pas des Amrouche, ils sont plutôt Gouraya que Beloua...
Notez que ma goult walou... je n'ai fait que reprendre monsieur Alphonse Meyer, interprète de l'armée française dont les propos sont notés en noir sur blanc dans une revue qu'on peut consulter maintenant sur le web et qui date de 1857... comme d’autres reprennent ce qu’a écrit ou dit n’importe qui en ces temps troubles où « tkhalltou lediène » et où il est très difficile à tout « moumène » de se cramponner à son "dine"…

24/7/2015

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