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lundi 25 février 2013

LA CORRUPTION EST SYSTEMIQUE

 COMMENT TAIRE ?

Quand la corruption est endémique, c’est qu’elle est "systémique"…
Personne ne pourra nier que, en notre pays, elle s’est métastasée à toutes les institutions ; aucun secteur ne lui ayant échappé : de l’enseignement à la santé en passant par l’agriculture et l’information pour arriver à la douane et à la justice.
La corruption est une fille légitime du "bureaucratisme". Et le bureaucratisme n’est pas un défaut isolé de notre système de gouvernance mais un de ses principes consacrés.
Quand un de nos responsables, de quelque niveau qu’il soit, parle de « hibet eddawla », ce n’est pas en terme de puissance publique apte à empêcher l’abus et la « hogra » mais en arrogance , en imperméabilité, en force répressive de l’appareil bureaucratique contre un peuple qui n’est plus considéré comme un ensemble d’individus auxquels l’Etat et ses démembrements doivent faciliter les procédures afin qu’il puisse s’autogérer et s’épanouir mais comme une populace composée exclusivement de deux classes : les incapables et les truands ; les premiers devant être « soutenus » parce que considérés comme impotents et les autres combattus parce que considérés comme fraudeurs ataviques …
Et c’est au nom de cette catégorisation aussi simpliste que dévalorisante que sont établis lois et règlements qui portent intrinsèquement les germes de la corruption : celle du passe-droit pour les premiers, du moyen de se tirer d’affaire pour les seconds…
Qu'y’a-t-il de commun entre la distribution des logements et les retraits du permis de conduire, entre le couffin du Ramadhan et la vignette automobile, entre une ligne de transport et la rectification d’un nom patronymique, entre la prime de scolarité et un permis de construire ?... des détenteurs de sésames qui monnaient leurs interventions pour la résolution de problèmes qui semblent avoir été posés pour les besoins de la cause !…
Et pour dissiper tout doute sur les turpitudes individuelles, le recours aux sempiternelles « commissions » de validation des mérites ou d’évaluation des culpabilités qui ont un seul mérite: celui de diluer les responsabilités et de « collectiviser » des décisions intéressées, afin de dédouaner le décideur cupide.
Combien d’avis de commissions sont en effet pris par des hommes d’influence en contrepartie de généreuses rétributions et entérinés pour la forme par des «commissions» siégeant tout juste pour les besoins du PV de l’apparente collégialité…
La commission qui est censée juguler le passe-droit et les abus et donc prévenir la corruption est d’ailleurs aujourd’hui le paravent inespéré des pratiques les plus douteuses, que ce soit celle qui distribue le logement social ou celle qui sanctionne les écarts de conduite automobile…
De dérive autoritariste en dérive paternaliste, les institutions algériennes, toutes les institutions, conçoivent «hibet eddawla» non pas dans la symbiose qu’elle doit réaliser entre le service public et le citoyen… mais dans la manne qu’elle distribue ou dans la sanction qu’elle prononce.
Le citoyens pour sa part, a compris que pour bénéficier de « sa part du gâteau » il faut savoir graisser la patte des distributeurs et pour échapper aux rigueurs des sanctions, il faut savoir rétribuer ceux qui les prononcent et le système en entier, gouvernants et gouvernés s’est graduellement fait à cette logique.
Lutter contre la corruption dans ces conditions, est une gageure car c’est tenter de détruire cet édifice patiemment mis en place depuis des décennies.
Pour y arriver, il faut avoir le courage politique et physique de remettre en question des procédures consacrées, des privilèges trop longtemps entretenus, des réseaux organisés, des principes de gouvernance pervertis .
Les actions sporadiques, limitées dans l’espace et dans le temps ne peuvent arrêter cette gangrène. Les « affaires » qui sont éventrées de proche en proche et qui ne constituent qu’une infinitésimale partie de l’iceberg ne peuvent crédibiliser l’idée d’une stratégie de lutte contre ce fléau car elles ne concernent que les lampistes ; et quand elles sont trop grosses, elles se perdent dans les rouages procéduraux pour finir par être inexplicablement classées dès que la fièvre populaire qui entoure leur découverte est retombée et que l’intérêt de la presse s’est estompé par un nouvel os médiatique à ronger; quand elles ne finissent pas par des verdicts sur mesure comme ceux qu’ont connus, connaissent ou connaîtront les affaires pourtant gravissimes des walis de Bouira, El Tarf et Blida…
Un phénomène de cette ampleur et de cette gravité ne se combat ni par les incantations des imams, ni par la "scandalisation" exagérément outrée d’une presse elle-même corrompue , ni par les effets théâtre des scandales qu’on sort par intermittence...
Il ne peut être terrassé que par la simplification des lois, règlements et procédures, la révision du principe du "tout-état" et l’arrêt des velléités de mise au pas du mouvement associatif afin que le contrôle populaire ne soit pas confié aux assemblées croupions dont les membres eux-mêmes n’ont pas hésité à user de corruption pour se faire élire…
26/02/2013

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