Le 9 octobre 1967, il me restait 5 jours pour avoir
15 ans... je suivais depuis un certain temps les nouvelles du Che dans le
maquis bolivien et c'est avec consternation que j'appris sa mort...
En ces temps là, la chaîne III de la radio
Algérienne diffusait une émission: "le temps d'une chanson", chaque
jeudi à midi.
Le thème de l'émission, c'était un poème d'un
auditeur suivi d'une chanson (généralement à texte).
Très affecté par la mort du révolutionnaire, je
décidai de lui rendre hommage par quelques vers que j'envoyai à cette chaîne.
Ils furent déclamés par l'animateur et j'eus le
bonheur d'entendre mon nom cité à la radio le jeudi 2 novembre 1967 à
l'occasion d'un grand pont concédé par le "pouvoir révolutionnaire"
au peuple pour le 1er novembre (à l’époque on avait le week-end de tout le
monde)...
Je n'étais pas le seul puisque le surveillant
général du collège, Monsieur Belaid Messaoud (Rabbi yerahmou) suivait lui aussi cette émission...
Le lundi quand je revins à l'internat, il m'appela
à son bureau:
- c'est toi qui as envoyé un poème à la radio ?
- oui M'sieu !
- tu connais Che Guevara ?
- oui M'sieu !
- c'est très bien... mais je te conseille de
t'occuper de tes études au lieu de lire les journaux !... me dit-il avant de me
renvoyer.
Quelques temps plus tard, j'appris que le journal
du Che fut remis aux autorités cubaines par le ministre bolivien de
l'intérieur, Antonio Arguedas (je crois)... la SNED s'empressa de l'éditer et
j'attendis avec impatience l'arrivée du livre à la librairie...
Je l'achetai au prix de 6 DA auquel on le vendit, à
la librairie-papeterie du « square » à Bouira, qui était tenue par un
sympathique vieux monsieur en béret et dans laquelle on trouvait tout... même
des pochettes de timbres postes pour philatélistes…
9/10/2013