En venant ce matin au travail, j'ai croisé une dizaine de cortèges de pèlerins de retour des Lieux Saints...
Je ne pouvais pas me tromper... les véhicules transportant les croyants aux os lavés arboraient tous un drapeau algérien sur les capots...
Je me suis dit qu'il a eu une bonne idée, le premier qui a lancé cette mode du drapeau algérien, comme a eu la bonne idée, celui qui a décoré le premier capot de mariée kabyle à l'aide d'une fouta...
Les modes ne sont pas seulement dans les fringues, elles s’imposent aussi aux plus insoupçonnables pratiques…
Rendez vous compte qu'on aurait pu avoir, à la place de l'étendard croissanté et étoilé, celui officiel des Al Saoud avec le sabre rédempteur et la profession de foi ou pire, celui de leurs protégés de l'E.I avec le nom du Prophète dominant celui du Créateur !
Aujourd'hui cette mode du drapeau Algérien sur le capot est trop bien établie pour que sa transgression ne soit pas considérée comme hérésie par la population et peut être comme infraction par les gendarmes et c'est tant mieux !
M'étant rassuré de ce point de vue là, j'ai commencé une autre réflexion relative celle-la, aux buts et à l'opportunité du pèlerinage...
Des milliers de nos concitoyens ont été admis à aller se faire absoudre leurs péchés en payant une dîme ailleurs, alors que la logique aurait voulu qu'ils expiassent ici même leurs pêchés (parce que c'est ici qu'ils les ont commis) en dédommageant le pays et les hommes qui en ont souffert, c'est à dire l'Algérie et ses algériens d’habitants...
Tu voles le trésor public algérien et tu t'en vas faire pénitence en Arabie... tu trompes un algérien et tu vas te faire pardonner en Saoudie... la belle affaire pour les Arabes !...
Moi si j'étais Ghoulamallah et que j'avais été désigné président du Haut Conseil Islamique, j'aurais demandé à Aïssa Mohamed de mobiliser ses troupes "mosquovites" pour diffuser à grands renforts de décibels, à travers tous les lieux de culte, une fatwa obligeant tout candidat au pèlerinage à restituer tout ce qu'il aura indûment subtilisé aux citoyens et au trésor public de son pays et à réparer les injustices qu’il aurait commises pour espérer voir son pèlerinage l’absoudre de ses fautes…
Ce serait en effet trop commode de consentir seulement la dépense de 50 millions de nos centimes pour se faire pardonner la villa construite à l’aide de l’argent de la corruption et de la fraude fiscale, la voiture de luxe acquise par la tromperie sur la qualité et les surfacturations, la blonde épousée en secondes, troisièmes ou quatrièmes noces grâce à l’usure et au change au noir…
Gageons que si les Imams de M. Aïssa Mohamed devaient expliquer aux croyants si fervents et si pressés d’aller lapider Satan que le pèlerinage n’absout rien des péchés commis par le croyant et qu’il ne doit être exclusivement interprété que comme une preuve d’amour désintéressé de Dieu, nous ne verrons plus le spectacle de ces pécheurs impénitents qui se bousculent pour aller quérir à moindre frais le pardon divin pour des turpitudes qu’ils ont commises mais qu’ils n’ont même pas réparées…
Je vous ai dit ça mais gardez le pour vous et si ça vous courrouce, dirou belli ma goult walou…
29/9/2016
