Nous sommes le 12 novembre et il est 2h 40 du matin….
C’est le jour de l'azerole… pommettes au goût aigrelet qu’on vend en verres sur les bords des routes et qu’on appelle communément zaarour… chez nous le zaarour c’est plutôt la petite baie rouge de l’églantier. l'Azerole est nommée « tfif’ha» (petite pomme).
Mais quels que soient le goût et le nom de ce fruit, il faut reconnaître que sa modestie pour ne pas dire son insignifiance n’aurait pas du lui permettre d’avoir une journée à lui tout seul !
Tout comme l’actualité ne devrait pas être consacrée à une petite lettre transmise par des petits citoyens sans besoins à un président resté trop longtemps aphone et… atone.
Une lettre qui a suscité plein de réponses de la part des journalistes et hommes politiques à qui elle n’est pas destinée et qui, en se faisant porte-paroles d’un président qui ne leur a rien demandé accréditent ainsi la crainte qu’il soit réellement incapable de répondre tout seul et la thèse que d’autres seraient en train de répondre à sa place, ce qui constituait le seul objet de cette lettre !... CQFD…
Nous sommes bien compliqués !
Mais je crois que dans ce vaudeville national que nous aurions dû nous éviter pour ne pas nous faire plus ridicules que ce que nous sommes, chacun trouve son bonheur…
D’abord ceux qui se font avocats d’un président espérant conserver les privilèges indus qu’il leur a octroyés et ensuite ces deux femmes, Louisa et Khalida, qui ont joué à fond la carte de l’entrisme et qui, voyant qu’on les a doublées dans l’obséquiosité cherchent à retrouver leurs images de pasionarias corrompue par la proximité du pouvoir qui leur fut permise…
C’est le 12 novembre 1989 Qu’est morte la vraie pasionaria, Dolorès Ibarruri que Khalida Toumi a essayé d’imiter en lançant à sa manière son no passaran ! face aux islamistes et c’est un 12 novembre (1927) que le père spirituel de Louiza Hanoune, Léon Trotsky connut sa disgrâce en se faisant exclure du parti communiste de l’Union Soviétique…
Et c’est encore un 12 novembre, en 1890, qu’eut lieu ce qu’on a appelé le « toast d’Alger » durant lequel le Cardinal Lavigerie reçut les officiers de la République française et leur annonça le ralliement des catholiques, un peu comme Larbi Tebessi annoncera une soixantaine d’années plus tard le ralliement des Ulémas à la cause du peuple algérien et que Nahnah le fera dans les années 90 en adoptant lui aussi le « soutien critique » des islamistes au pouvoir…
Comme quoi, les redditions et l’entrisme, les compromis et compromissions ne datent pas d’hier; et il nous faut bien comprendre que les gesticulations des uns et des autres ne sont rien d’autre que tentatives d’approche.
Comprendre aussi que les fausses indignations des Saidani et Ouyahia que suivent les répliques enragées de Louiza et Khalida ne sont en réalité que poudre aux yeux et… querelles de courtisans !
Je termine ma matinale en donnant la parole à Mort Shuman, né le 12 Novembre 1936 et mort en ce même mois de l’année 1991.
Lui au moins savait faire un usage agréable de la parole…
…
12/11/2015
