PROCRASTINONS !....
Nous sommes le 25 mars et il est 2h du matin. Il fait doux, il fait noir, il fait silence et, dans le confort de son propre lit, chacun de nous, citoyens de seconde zone qui n'avons ni fortune, ni pouvoir ni influence, ni passé ni avenir, doit remercier Dieu de ne pas lui avoir donné des ambitions présidentielles car, il se serait retrouvé à la place de l'un des 6, à compter les insultes, à voir son passé remué, à préparer les coups à donner et à contrer ceux à venir, à peaufiner ses mensonges, à mettre en mémoire des promesses qu'il sait ne pas pouvoir tenir...
Devant l'indigence de leurs programmes et le désintérêt qui a appris au citoyen à ne plus accorder le moindre crédit à la parole politicienne, nos candidats redoublent de simagrées et d'emphase pour se faire remarquer, mais on sent le peu d'enthousiasme réel qui les anime dans cette bataille où l'enjeu n'est ni le pays ni le peuple mais seulement l'ego...
Désintérêt aussi de l'Occident face aux gesticulations de nos "opposants" qui réussissent la gageure d'être à chaque fois moins nombreux que les policiers dont ils espèrent la répression pour mieux se faire médiatiser mais que ces derniers laissent faire sans charger, ce qui effiloche leurs rangs de jour en jour, prouvant ainsi que là aussi, c'est une autre histoire d'ego qui se joue en prenant prétexte de sauver la patrie de l'absolutisme bouteflikien...
Mais l'Occident d'habitude si prompt à réagir a les yeux tournés vers un autre foyer de tension... La France et la Grande Bretagne qui se sont toujours unies pour le pire et pour le pire aimeraient bien déclarer une autre "guerre de Crimée" à la Russie comme elles le firent le 25 mars 1854 mais le morceau est plus difficile à avaler que la Libye, alors on se contente de condamner et de menacer un Poutine qui, en ours impassible, n'en a cure des cris d'orfraie de ces dirigeants qu'il sait sans principes ni consistance et surtout sans courage et sans suites dans les idées...
Un peu comme l'ukrainien Khroutchev n'eut cure du rappel par la France de son ambassadeur en URSS le 25 mars 1962 suite à la reconnaissance du GPRA par Moscou.
Une autre histoire d'ego que la seconde sortie médiatique de Hamrouche, Tarzan de pacotille, qui se déclare, quand les jeux sont faits, disposé, non pas à assumer un rôle actif dans une alternative algérienne à l'inextricable situation dans laquelle l'ont placée les ambitions mal placées mais... à convaincre les algériens de la nécessité du changement !!!!... épreuve des plus faciles si ça se trouve puisqu'il prêchera à des gens hyper-convaincus !
Le Tarzan de cinéma, pour rappel, fut campé la première fois le 25 mars 1930 par Johnny Weissmuller qui joua certaines scènes au jardin d'essais d'Alger... Un jardin d'essais qui constitue pour notre pays un des rares butins de guerre de valeur... 1930... c'était le centenaire d'une occupation dont nous ne pûmes nous libérer qu'après trente deux autres années, au prix que l'on sait et que nous avons oublié, puisque les principes d'unité, d'égalité, de fraternité et de liberté sont battus en brèche par toute une faune de pyromanes et de mégalomanes dont certains se réclament toute honte bue, de la famille révolutionnaire !
Le 25 mars 1969, sept années après notre indépendance, le président pakistanais Ayoub Khan, après 11 ans d'exercice du pouvoir, le remit à l'armée... A voir l'imprécision qui caractérise notre devenir, ce serait un moindre mal si M. Bouteflika décidait lui aussi d'en faire de même, à charge pour la grande muette de libérer ses retraitables, trop vieux pour être honnêtes et d'organiser vite fait des états généraux où seraient invités Hamrouche, Zeroual, Sadi, Boukrouh, Ghozali et tous ceux qui pensent qu'ils ont quelque chose à dire afin que de leurs concertations sorte enfin un autre projet de société qui ne mettrait plus notre pays devant le risque de dislocation à chaque fois qu'il ose organiser une consultation électorale...
Il est certain que s'il envisageait pareille sortie, Bouteflika serait applaudi même par Benflis et les autres concurrents qui savent qu'en bout de parcours et quels que soient les résultats du scrutin, il n'y'aura que des perdants... le malheureux élu et ses adversaires mais aussi le pays et son peuple...
S'il le fait en ce 25 mars, nous le consacrerons à nouveau jour de l"An Algérien comme il le fut jusqu'en 1581 avant de se faire supplanter par le 1er Janvier avec l'entrée en vigueur du calendrier grégorien...
Que dire de plus de ce 25 mars si ce n'est qu'il est l'anniversaire de l'assassinat en 1975 du roi Fayçal par son propre neveu pour ne pas faillir à la tradition arabe... et que dans un tout autre domaine, c'est le 25 mars 1896 que furent ouverts les premiers jeux olympiques modernes à l'initiative de Pierre de Coubertin à Athènes... Des jeux dédiés aux Dieux de l'Olympe et qui, curieusement, n'ont pas connu une fatwa d'El Qardhaoui, les proscrivant pour avoir été crées en l'honneur d'idoles en pierre...
Des jeux qui sont par ailleurs symbolisés par les fameux anneaux entrelacés symbolisant une union qui n'a jamais été autant menacée chez nous et une devise "Citius, Altius, Fortius » ( plus vite, plus haut, plus fort ) dont nous n'avons retenu que l'Altius pour illustrer notre folie des grandeurs... je veux dire des hauteurs !
Le 25 mars est par ailleurs consacrée journée mondiale de la procrastination... On peut, si vous voulez, faire le serment aujourd'hui même, de nous faire procrastinateurs pour un mois... pour un mois seulement... ça nous permettra de reporter au 18 avril ce que nous sommes appelés à faire le 17... Ce ne seront certainement pas les partisans de Mokri, Djillali, Belhadj, Djaballah et Benabbas qui iront manifester à Harcha, main dans la main, contre ce report puisqu'ils n'arrêtent pas de défendre l'idée du report des élections... pour leur report... car ils ne disent pas ce qu'ils comptent faire après ce report !...
25/3/2014
