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vendredi 8 janvier 2021

ORNIERE

 La vie poursuit son train train habituel et ce matin en traversant les rues du village, j'ai retrouvé la fuite d'eau d'hier, du mois passé, de l'année passée, qui continue à mouiller l'asphalte pelée et à couler en beau petit ruisseau d'eau pure le long du trottoir défoncé...

Sur l'autoroute, j'ai retrouvé les mêmes travaux sur les mêmes tronçons et j'ai eu l'impression d'avoir croisé le même taxi sétifien tous phares allumés et d'avoir été dépassé par le même mastodonte immatriculé 34 et qui roule à tombeau ouvert...
Et en ville, c'est le même boucher que j'ai trouvé devant ses esses dans son antre aux grands carreaux rouges et blancs et plus bas, le même vieillard en kachabia assis devant la mosquée...


Je n'ai pas voulu acheter les journaux de chez le buraliste qui porte la même calotte d'Astrakan depuis que je l'ai connu dans les années 70 parce que je devine un peu que les unes portent les mêmes gros titres et les mêmes gueules que celles du mardi passé et des jours et des mois et des années passés...
J'en veux pour preuve de cette stagnation ce billet que je vous offre en cette si banale et si habituelle matinée en l'illustrant par ce tag mural si habituel lui aussi qu'on pourrait le lire sur n'importe quel mur du pays tant ces murs se ressemblent et tant l'avertissement qu'il porte est valable pour tous les murs...
Aya je vous dis bonne journée...
Comme je vous le dis depuis toujours...
Djébahistan le 8 Janvier... de toutes les années passées et à venir.

PEUPLE MATURE OU DEMISSIONNAIRE ?

PEUPLE MATURE OU DEMISSIONNAIRE ?



Nous sommes le 8 janvier... la nuit fut d'un calme lourd et froid qui ne semblait même pas précéder une quelconque tempête...
Normal !... le 8 janvier n'est il pas consacré au marbre ?
Le projet de révision constitutionnelle laisse le peuple de marbre malgré les coups de gueules de quelques grandes gueules politiques qui veulent à tout prix en faire, un événement et les animateurs de duels télévisés qui poussent vainement aux empoignades des hurluberlus qu'ils choisissent généralement non pas pour leur érudition ou leurs connaissances mais pour leurs inféodations complaisantes, leur effronterie, leur impertinence et leur outrecuidance... "qualités" qui sont devenues les plus payantes en ces temps de chèvres volantes...
Mais on constate parfaitement que l'esprit est ailleurs et ce projet, présenté comme planche de salut comme à chaque fois, ne suscite que quelques vagues de surface, l'opinion étant préoccupée plutôt par les soucis vitaux immédiats que par les plans sur la comète et par la bouilloire externe bien plus que par les salades internes.
Cette bouilloire savamment chauffée par les haines séculaires imbéciles risque bientôt de faire entendre son bouillonnement jusqu'en notre pays pour nous imposer de choisir entre Zeid et El Hocine et ce sera une aubaine pour nos gouvernants qui adorent nous offrir de grosses controverses pour nous occuper, et pour tous les diviseurs qui n'arrêtent pas d'amplifier nos petites différences pour en faire de grosses divergences...
L'atonie, l'aphonie et l'inertie du peuple devenu ghachi et qui préfère couper les routes de son quartier pour exiger ses droits immédiats que se mobiliser dans des actions de masse pour imposer ses droits fondamentaux est pour certains un signe de maturité, pour d'autres une preuve de démission...
En réalité ce peuple qui a enfourché toutes les causes a été désorienté par ses élites qui ont réussi une seule chose: celle d'implanter en son esprit un incurable scepticisme à force de lui inventer à chaque virage de son histoire un paradis qui s'avère infernal à l'usage...
Un scepticisme qui le fait réagir par une moue d'indifférence même aux grosses insultes qu'il reçoit d'un Amara Benyounes, mal aimé de tous et qui insulte les pères de ceux qui ne l'aiment pas, lui et son clan... ou d'un Sidi Said qui blasphème impunément en public sans générer autre chose qu'un sourire amusé ou une feinte consternation... insulte sans suites aussi, d'un Belkhalfa qui, dans un rictus sadique promet aux Algériens qu'ils vont devoir payer pour une dolce vita accordée aux VIP cooptés et qui leur est imputée alors qu'ils n'ont jamais cessé de la dénoncer et de dénoncer toute la gabegie organisée de leurs dispendieux gouvernants...
Insulte d'un président qui ne parle plus à son peuple que par procuration et qui refuse même de recevoir un aréopage de personnalités pour leur démontrer seulement qu'il est toujours maître de ses décisions...
Aya yen3al bou elli ma ihebbnach et bonne journée !
8/1/2016

C'EST ICI QUE KACI MOURRA !

 Moi ça me fait peur...



Je me suis toujours dit que si ça devait tourner trop mal pour moi, il me resterait les jupes de Marianne... là bas au moins je sais que je serai à l'abri et que je pourrai continuer à vaquer librement à mes activités, me promener, boire, lire, manger sans surveiller mon ombre qui pourrait cacher un agent du DRS ni les passants parmi lesquels pourrait se trouver mon égorgeur islamiste...
Avec la tragédie de Charlie Hebdo, je commence à douter que les jupons de Marianne puissent me servir de gilet pare-balles...
Depuis quelques jours je vois par ailleurs revenir régulièrement des compatriotes en cercueils... Moi, ça me rassurait de savoir que je pouvais en cas de sérieuse alerte me faire soigner là bas parce que les hôpitaux d'ici, la compétence des médecins d'ici... je préfère ne pas trop m'y fier...
Ce que je constate, hélas, c'est que leurs hôpitaux et leurs compétences eux aussi ne sont pas irréprochables puisqu'ils ne peuvent empêcher les gens de mourir...
Vous comprenez que ça me fout les chocottes... wine el harba ya djeddkoum ?
Si même chez la douce Fafa on peut mourir fusillé dans une salle de rédaction ou trépasser sur un lit d'hôpital, wine rayhine biha ?
Je crois qu'il me reste à me faire une raison en donnant raison au fatalisme de nos parents qui reconnaissait que personne ne pouvait échapper à son destin et me dire en tapant du talon sur le sol de mon pays: "h'na imout Kaci... h'na yend'bou 3lih !"...
8/1/2015

L'ORPHELIN

 Aissa Errifi est un montagnard chenu qui habite là haut, du côté d'El Bargouga.




C'est une sorte de trappeur ; à l'occasion il m'appelle pour m'offrir un lièvre ou une perdrix qu'il prend au collet.
Aissa Errifi est orphelin de père et de mère depuis sa plus tendre enfance... Il a poussé tout seul...
Il m'a avoué pourtant que ce n'est qu'en 1978 qu'il s'est rendu compte qu'il était vraiment orphelin.
Quand Boumediène vivait m’a t’il dit, j'avais toujours en tête qu'en cas de hogra suprême, il me restait bien sûr le Bon Dieu dans l'Au-delà mais le président ici-bas... et j'étais persuadé que si je pouvais connaître des abus, ils n'iraient pas au delà d'une certaine limite car il me resterait à me plaindre au Rais et je sais qu'il m'écouterait et qu'il interviendrait pour moi dès qu'il aurait vent de la hogra que je subissais...
De ce fait, je n'avais peur ni de l'autorité civile, qu'elle soit administrative ou judiciaire, ni de l'autorité militaire qu'elle soit visible ou cachée... quant aux abus que je pourrais subir de la part de ceux qui n'ont aucune autorité, je pouvais les régler d'homme à homme et je sais qu'aucun fils de sa mère n'oserait piétiner mes plates bandes comme je me fais un point d'honneur à respecter scrupuleusement les clôtures des autres...
Le jour où Boumediène est mort, je me suis demandé s'il restait une branche solide à laquelle m'accrocher... J'ai eu beau chercher je n'ai pas trouvé l'homme ou l'autorité capable d'imposer le droit et la justice en faveur de ceux qui pourraient en être dépouillés...
Au fur et à mesure que s'installait la démocratie en ce pays, le sentiment d'être orphelin s'accentuait en moi et aujourd'hui je me sens livré sans aucune possibilité de recours à n'importe quel abus et ma peur est devenue sagesse... je n'ose plus m'opposer à quiconque et tous les uniformes, de celui du juge à celui du pompier, de celui du garde forestier à celui du policier me font peur et quand il m'arrive de passer à côté de l'un d'eux, je formule un vœu... un seul... "Allah la içaltek 3liya !"(1)... et je passe mon chemin.
1- Fasse Dieu que je ne sois pas l'objet de ta vindicte.
8/1/2015

ON SE REPERE COMME ON PEUT

 Moi et Bacha nous avons un ami commun d'une rare sympathie...

En réalité ce n'est pas notre ami car c'est l'ami de tout le monde et nul villageois ne pourrait prétendre avoir eu à entendre de sa bouche une parole déplacée ou même l'avoir vu en colère comme nul ne peut se dire qu'il lui devrait quelque chose ou qu'il connaîtrait en lui le moindre défaut.
Appelons le Said.
Said a un gendre que le mektoub a ramené de Msila, Djelfa ou Biskra pour demander la main de sa fille...
Said visite rarement sa fille. Elle habite si loin et il ne peut se permettre de quitter le village même pour une journée car ses bêtes doivent être entretenues et c'est à lui et à lui seul qu'incombe cette mission.
Il lui est quand même arrivé de faire le long voyage pour on ne sait quel impérieux motif...
Il y'avait à l'époque une seule route nationale et elle traversait sans évitement tous les lieux dits, les bourgs, les villages et les villes du long itinéraire qui menait à la maison de sa fille...
Il n'avait retenu de tous les noms de lieux qu'il voyait défiler sur les panneaux que celui de Oued Khermame.
Quand il se dota d'un téléphone portable comme tout le monde, longtemps après son voyage, et qu'il lui arrivait d'apprendre qu'un villageois avait pris la RN 8 pour rejoindre sa caserne, son université ou son marché, Said se faisait un devoir de l'appeler pour savoir si son voyage de l'aller ou du retour se déroulait convenablement...


Et c'était toujours toujours avec son air sérieux qu'il s’enquerrait de la position de son interlocuteur:
- Yaw wine rakoum ?
- Rana fettrig !
- Fettou Khermane oualla mazal ?...
Je me rappelle toujours le brave Ammi Said en parcourant cette route...
Et comme par réflexe conditionné, je ne peux traverser ce bourg, à l'aller comme au retour sans appeler Bacha pour lui dire:
- Yaw hadha ouine fetna Khermame !...
Avec le temps, ce village est devenu pour nous et grâce à Ammi Said une balise spatio-mémorielle que nous ne pouvons traverser dans l'indifférence.

8/1/2020



EL MOURADIA N'EST PAS SAMIRA TV

  CONSECRATIONS SANS MERITES... Je n'ai pas l'honneur de connaître tous les sénateurs, heureux élus du tiers présidentiels, ni les a...