Bonjour mes ami(e)s ... quel que soit le couvre-chef que vous portez...
Dans ma prime jeunesse, je portais une chéchia, ma mère un foulard coloré et mon père un turban blanc... et tous nos voisins étaient comme nous...
C'était tellement bien ancré dans nos usages que je ne pouvais pas imaginer Si Tahar Benazzouz ou El Khawni Moussa ou El Hadj Ali (Rabbi yerh'am'houm) les cheveux au vent et que la vieille Hlima Derbal ou Mouzouna ou khalti H'djila (Rabbi yerham'houm) seraient passées pour folles si par malheur elles s'aventuraient dehors le "salef" sur l'épaule...
Cette tradition nous distinguait des occupants et si un homme ou une femme osaient se montrer sans couvre-chef on n'hésitait pas à lui reprocher de mimer le gawri ou la gawriya...
Il n'y'avait rien de religieux dans notre volonté de cacher nos cheveux; ça faisait partie de la pudeur bien plus que de la foi, de la culture bien plus que du culte...
Je me souviens que la première phrase de français que j'eus à ânonner dans l'école coloniale disait, après "Zina fait la vaisselle", "Ali va à l'école tête nue"... d'ailleurs la vaste entreprise civilisatrice de la colonisation a commencé par nous obliger à nous découvrir la tête sans doute parce que les couvre-chefs rendaient nos têtes imperméables aux leçons de bonne éducation occidentale... et nous concevions le port de la chéchia, du foulard et du turban comme acte de résistance...
Aujourd'hui, la société qui a perdu ses repères s'échine à en trouver d'autres...
Elle a adopté le voile ou la calotte d'une foi de pure apparence et qui efface toutes ses spécificités culturelles pour un uniformisme cultuel contraire aux principes mêmes de la religion qui reconnaît que Dieu nous a divisés en peuples et tribus...
Ou s'est mise en casquettes et bérets par mimétisme occidentaliste ou par souci de pure facilité...
Ou s'est découvert la tête pour rejeter culte et culture et se diluer dans l'universalisme tristement uniformiste et pourtant si tragiquement individualiste ...
19/11/2014
