ON NE PEUT PAS SE REFAIRE

 Je suis sorti à 7h de Lakhdaria... J'ai allumé le poste... On diffusait l'hymne national... Je suis vieux jeu. Je considère toujours qu'il est interdit de parler quand retentit cet hymne et qu'on commet un sacrilège si on l'interrompait en éteignant la radio.

Allah ghaleb ya el khawa... Je ne peux pas me refaire ! ... Considérez que ce n'est pas du patriotisme mais du patriotardisme si vous voulez mais je ne peux commander mes sentiments et empêcher quelques fibres de vibrer en moi quand j'entends cet hymne...

Il est vrai qu'il est difficile de continuer à porter ce pays dans son coeur quand on voit ce qu'en ont fait les Saidani, Abassi, Sidi Said, Ghoul, Benbouzid etc... Il est vrai qu'à force d'entendre Belhadj et Hamadache prêcher pour le dissoudre dans une mythique Umma, à force d'entendre Ferhat appeler à son démantèlement et à sa dislocation, à force de lire les pamphlets culpabilisants et dévalorisants de Sansal et KD, à force de compter les assauts des révisionnistes de tous crins, on a tendance à perdre la sensibilité de nos fibres patriotiques..

Mais quand on est un tant soit peu rationnel et logique, on se dit que c'est leur faire un beau cadeau que de ne pas cultiver encore mieux l'amour de cet hymne et son respect puisque ce qu'ils recherchent c'est de nous en dégoûter...

5/3/2018

LE BENM'HIDISME SEUL GAGE DE PÉRENNITÉ DE L'ALGÉRIE...

 LE BENM'HIDISME SEUL GAGE DE PÉRENNITÉ DE L'ALGÉRIE...

Il est temps de dire les choses comme elles doivent être dites...

Et je ne vais pas m'empêcher de le faire, quitte à m'entendre dire les pires choses qu'on risque de s'entendre dire...

Il est vrai que Bouteflika a abusé de son pouvoir et qu'il a été exaspérant par sa morgue, sa suffisance, la fierté haineuse qui se dégage de sa dégaine, de ses propos, de ses gestes, de ses actes et par la légèreté de ses décisions, par le choix provocateur de ses hommes...

Il est vrai que l'issue que connaît son règne ne pouvait être que tragique pour sa personne et que comme une délivrance pour le peuple... Je ne dirais pas "son" peuple car cet homme ne semble connaître que son ego...

Mais il est vrai aussi que la France et d'autres pays étaient dans l'attente de cette période de flottement et d'incertitude pour administrer à notre pays l'estocade de laquelle il pourrait ne jamais se relever...

Il est vrai que la France est moribonde et que son agonie est due en très grande partie à la colonisation et à ses conséquences, et, entre autres conséquences, ses algériens français qui exaspèrent déjà ses pairs et risquent à court terme de faire basculer l'équilibre démographique à leur profit, ce qui isolera ce pays de l'Europe et du monde judéo-chrétien...

Et il est tout autant vrai que c'est ce péril qui presse l'élite française à lui trouver une solution ou une autre, même si ça doit être une "solution finale" à laquelle son extrême droite semble déjà prête...

Il est vrai aussi que cette solution passe obligatoirement par l'Algérie...comme ce fut le cas pour la reconquista dont l'histoire semble se reproduire, car certains parlent déjà d'invasion maure et de nouvelle Andalousie au delà de Poitiers...

Mais ce territoire si vaste et qui est idéal pour servir de déversoir est devenu un pays ombrageusement jaloux de son histoire et de son indépendance récentes et s'impose des références permanentes et tenaces à la Révolution de Novembre, sachant que c'est ce ciment qui est parvenu à réunir les autres "constantes" qui, prises séparément, sont potentiellement déflagrantes et plus implosives qu'inclusives...

Et c'est cet enjeu majeur qui ne laisse pas aux stratèges de cette perspective d'autres choix que de faire triompher la réaction pour tuer définitivement le Benm'hidisme...

La guerre au Benm'hidisme ne date pas d'aujourd'hui et elle est passée par différentes phases dont je citerai dans le désordre:

1- le leit-motriv de la nécessité d'en finir avec la "légitimité révolutionnaire" sans que cette légitimité ne soit ou ne fut revendiquée ou défendue par les pouvoirs qu'on accuse de la soutenir ou d'en être sous-tendus...

2- l'usage sélectif et subversif des archives françaises de la guerre qu'on fait sortir par bribes décontextualisées, aux moments les plus propices...

3- l'activation des réseaux propagandistes pour déculpabiliser les réseaux supplétifs et les traîtres de tous bords (Bengana, Chekkal, Azem...) pour les rendre fréquentables....

4- la focalisation sur les caractéristiques religieuses, régionalistes ou linguistiques en opposition au novembrisme qui les aurait combattues alors qu'il n'a fait que les réunir dans son creuset... Ces grosses opérations subversives dans lesquelles "la main de l'étranger" est un secret de polichinelle sont conduites par, notez l'insistance, des novembristes ou enfants de novembristes: Ferhat Mehenni, Ali Belhadj...

5- la dévalorisation des acteurs de cette Révolution dont on a fait une guerre pour les butins en élargissant à la démesure la "famille révolutionnaire" et en la gratifiant de priorités (emploi, logements, crédits) et de dotations spéciales anticonstitutionnelles car ségrégationnistes: retraite anticipée, avancements...

6- la désignation cynique de responsables administratifs, politiques, sportifs, économiques, culturels, religieux se revendiquant de la Révolution tout en travaillant à miner ses principes par leurs actes et leurs comportements...

7- la reconduction du FLN comme parti politique et la désignation à sa tête de gens qui sont l'antithèse des principes du FLN authentique (Saidani, Oldabes, Belkhadem...) tant dans leurs discours, leur impudence, leur boulimie, leur inféodation, leur concupiscence, leurs fortunes, leurs obédiences...

8- les luttes de cadavres des héros de la guerre de libération relatées sur pages de livres ou pellicules de films par des gens qui évacuent les fourberies des services psychologiques de l'armée d'occupation pour privilégier l' anecdotisme au détriment du fait historique, des contraintes de la clandestinité, du caractère humain de ces héros...

9- la mobilisation des experts es-dévalorisation chargés de faire douter le peuple de toutes ses prouesses en le rabaissant et en l'accusant d'avoir été et d'être toujours un ramassis de vauriens, de jouisseurs, de "bédouins" et de terroristes en mal de civilisations à barbariser...

La finalité, comme vous l'aurez compris, consiste à dépouiller le pays de son novembrisme en vue de le voir se partitionner par l'exacerbation des différences qui se transformeront tout naturellement en divergences...

Le puzzle qu'ils espèrent réaliser à la place de ce grand pays saura concevoir dans chacune de ses enclaves un seul critère de citoyenneté: l'appartenance "raciale" ou l'identité linguistique, l'école confessionnelle ou la région... et il en sera fait de l'exclusion patriotique au grand bonheur de ceux qui veulent extrader les maures des terres de France et de Navarre, créer des enclaves qui s'occuperont durant des siècles de querelles de voisinage et permettre même aux pays frontaliers de récupérer des terres qu'ils revendiquent...

Ce sera tout bonheur pour la France, l'état sioniste et le makhzen...

D... le 5 mars 2019

FIERTÉS MAL PLACÉES

 FIERTÉS MAL PLACÉES

Nous sommes le 5 mars et il est 3h20 et moi, comme ça, au moment où tout le monde dort et que seuls s'affairent les chats errants dans les poubelles et les voleurs sur les voitures, je me retrouve à penser fierté et à me dire que toute fierté est mal placée.

On tire fierté du legs spirituel ou matériel de ses géniteurs en arborant sa foi en bandana ou ses richesses en bagues aux doigts.

On tire fierté de sa race en la criant sous tous les toits

On tire fierté de son Histoire en la chantant à tous les temps...

On tire fierté de sa langue en ne sachant même pas la parler,

Mais il est une vérité que personne ne peut nier, c'est que ce sont ceux qui doutent le plus de la légitimité de leur héritage, ceux qui ont trahi leur race, ceux qui ne connaissent pas grand chose de leur histoire et ceux qui ont perdu l'usage de leur langue qui étalent le plus leur fierté au nom du principe qui régit le bon usage de la confiture...

En vérité tout le monde comprend que l'homme n'a aucun mérite et aucun reproche à se faire dans les richesses amassées par ses parents ou les misères qu'ils ont vécues, la race noble ou roturière de laquelle ils descendent, les héroïsmes ou les lâchetés dont ils furent capables ou coupables et la langue qu'ils parlaient ou ignoraient et il ne doit en tirer ni excès d'honneur ni indignité...

Et il serait de très bon aloi que la fierté de l'homme s'arrête a ses propres œuvres; celles qu'il accomplit en direction et en faveur stricte de la vie; le bonheur qu’il procure à ses semblables et sa participation à la perpétuation de la vie.

Moi je vous avoue que je comprends mieux la fierté d'un homme qui plante un arbre que celle d'un autre qui arbore un dieu, un slogan, un lexique, un testament ou un faciès...

5/3/2015

5 MARS... L'HISTOIRE BAFOUILLE

 Nous sommes le 5 mars ...

La scène politique s'est emballée... Benflis, parfait ballon de baudruche, bélier providentiel s'est déplacé hier chez Medelci pour déposer son dossier de candidature en ne doutant point qu'il soit retenu...

La bipolarisation se redessine à grands traits... triste bipolarisation entre affidés de deux hommes et non de deux programmes, de deux aigreurs et non de deux politiques... une bipolarisation de frileux suivistes qui croient en l'homme-dieu capable de leur perpétuer leur confort relatif ou absolu pour certains, de leur donner la voix au chapitre et l'occasion d'écraser l'arrogance et la suffisance de l'autre pour d'autres...

Dans tout ce souk vociférant, on n'entend plus la voix de la sagesse de Slimane Amirat et de Boudiaf qui criaient avec la sincérité des vrais patriotes: "l'Algérie avant tout !" ...

La raison a foutu l'camp... Tout le monde sait que Bouteflika s'accroche par excès d'orgueil personnel et non par amour du pays alors que son handicap est trop lourd pour lui permettre de continuer à sévir... Tout le monde sait aussi que Benflis n'est revenu à la charge que pour se venger des humiliations personnelles qu'il a subies depuis que Bouteflika l'a renvoyé après qu'il ait trahi, pour le servir, son clan de l'Est pour s'acoquiner avec celui de l'Ouest...

La raison a foutu le camp et les clivages se font trop passionnels pour qu'il y ait la moindre place à la lucidité; la société s'est laissée prendre au jeu de deux hommes et de leurs clans qui vont exacerber les tensions jusqu'au point de rupture en occultant totalement l'objet de leur vraie mission...

Le pays de Ben M'Hidi mérite mieux et il faut espérer, mais c'est illusoire, qu'un homme sage, ou fort, s'il en reste, finisse par mettre fin à ce combat de coqs dans lequel c'est tout le pays qui risque de laisser des plumes et à l'issue duquel les animosités seront si fortes que la gouvernance, quel que soit le vainqueur, constituera une gageure pour tout le quinquennat et bien au delà...

C'est le 5 mars 1946 que l'animosité entre l'Est et l'Ouest s'est exacerbée jusqu'au point de rupture, marquant le début de la guerre froide et de tous les drames que va connaître le monde tout au long de l'après guerre. Le 5 mars 1946 quand Churchill prononça son célèbre discours de Fulton qui introduisit le terme de "rideau de fer" :

« De Stettin sur la Baltique à Trieste sur l'Adriatique, un rideau de fer s'est abattu sur le continent..."

On connaît la suite, non pas sur le continent mais dans toute sa périphérie, de Cuba au Vietnam...

Un "salaud lumineux" fut acteur omniprésent de cette période... Jacques Vergès, né le 5 mars 1925 est lié aussi à tout ce qui s'est fait en notre pays dont il est citoyen... Cet homme au passé trouble a défendu la chose et son contraire... de Klaus Barbie à George Ibrahim Abdallah, de Milosevich à Anis Naccache, de Klaus Croissant à Omar Raddad... il fut même chef de cabinet du prédécesseur de Bouteflika au ministère des affaires étrangères mais son lien le plus fort avec notre pays fut sa défense de Djamila Bouhired qu"il prit pour épouse...

Djamila Bouhired qui semble faire de son opposition à la 4e 3ouhda de Bouteflika une affaire de vie ou de mort ce qui n'est pas pour déranger les amis de Benflis qui voient en elle un soutien inespéré à leurs manoeuvres d'affaiblissement du clan "ennemi" pour ne pas dire adverse car l'adversité a atteint les limites de la décence entre les deux parties ce qui n'est certainement pas pour déplaire à Ferhat Mehenni, leader du Mak né lui aussi le 5 mars 1951 et qui ne porte ni l'un ni l'autre dans son coeur depuis qu'il s'est découvert des amitiés israéliennes plus porteuses en terme de sympathies occidentales...

L'Occident qui a les yeux rivés sur la Crimée semble se désintéresser de notre sort et c'est tant mieux pour nous !...

C'est en effet de Crimée que se joue le bras de fer contre Poutine le nouveau tsar de Russie qui rappelle la fermeté de Staline...

Joseph Vissarionovitch Djougachvili, "le petit père du peuple" comme aurait souhaité se faire appeler Bouteflika, s'est fait surnommer Staline de "stal" qui signifie "acier" en russe. Il ne sévit pas seulement durant 3 mandats mais de 1920 à sa mort en 1953, le... 5 mars.

Autre "petit père du peuple", Hugo Chavez, un homme d'un rare charisme et d'un encore plus rare courage... Il fut élu pour une quatrième 3ouhda en 2012 mais il ne put prêter serment car la mort l'en avait empêché en 2013, le... 5 mars !

Toute allusion avec ce qui se passe chez nous ne peut être que le fruit d'une imagination trop fertile...

Il nous reste juste à savoir qui de Ouyahia, Sellal, Belkhadem ou Saïd Bouteflika fera le Maduro pour nous conduire à l'impasse vénézuélienne du premier anniversaire de sa mort...

5/3/2014