FIERTÉS MAL PLACÉES

 FIERTÉS MAL PLACÉES

Nous sommes le 5 mars et il est 3h20 et moi, comme ça, au moment où tout le monde dort et que seuls s'affairent les chats errants dans les poubelles et les voleurs sur les voitures, je me retrouve à penser fierté et à me dire que toute fierté est mal placée.

On tire fierté du legs spirituel ou matériel de ses géniteurs en arborant sa foi en bandana ou ses richesses en bagues aux doigts.

On tire fierté de sa race en la criant sous tous les toits

On tire fierté de son Histoire en la chantant à tous les temps...

On tire fierté de sa langue en ne sachant même pas la parler,

Mais il est une vérité que personne ne peut nier, c'est que ce sont ceux qui doutent le plus de la légitimité de leur héritage, ceux qui ont trahi leur race, ceux qui ne connaissent pas grand chose de leur histoire et ceux qui ont perdu l'usage de leur langue qui étalent le plus leur fierté au nom du principe qui régit le bon usage de la confiture...

En vérité tout le monde comprend que l'homme n'a aucun mérite et aucun reproche à se faire dans les richesses amassées par ses parents ou les misères qu'ils ont vécues, la race noble ou roturière de laquelle ils descendent, les héroïsmes ou les lâchetés dont ils furent capables ou coupables et la langue qu'ils parlaient ou ignoraient et il ne doit en tirer ni excès d'honneur ni indignité...

Et il serait de très bon aloi que la fierté de l'homme s'arrête a ses propres œuvres; celles qu'il accomplit en direction et en faveur stricte de la vie; le bonheur qu’il procure à ses semblables et sa participation à la perpétuation de la vie.

Moi je vous avoue que je comprends mieux la fierté d'un homme qui plante un arbre que celle d'un autre qui arbore un dieu, un slogan, un lexique, un testament ou un faciès...

5/3/2015