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mardi 24 septembre 2013

PSYCHOSE

 PSYCHOSE

Je me rappelle des colères de mon oncle Si Hamid quand quelqu'un de nous, ses neveux, osait lui ramener une lettre de la poste...


Ces lettres à lui ne pouvaient venir d'une lointaine tante qui lui léguerait un héritage car ses tantes habitaient les montagnes d'alentours et ne pouvaient léguer autre chose que leur misère...
Il ne pouvait attendre une correspondance d'un ami car ses amis, il les rencontrait chaque lundi au marché de Brachma (l'embranchement)...
Il savait donc que les plis sans timbres qu'il recevait ne pouvait provenir que du tribunal, de la recette des contributions diverses ou de l'inspection des impôts... Alors quand on lui tendait sa lettre, il nous rabrouait sèchement en nous criant à la face: "lah etdjib yemmaha ! khallihal'houm ibakhrou biha !" (pour quoi me ramènes-tu cette saleté ! laisse la leur, qu'ils en fassent des fumigations !"...
Les contingences de la vie ont fini par me livrer moi aussi à la Justice de mon pays, moi qui n'ai jamais mis les pieds dans un tribunal et jamais vu un juge et un avocat en robe en dehors des films que je voyais à la télé, et ce, durant plus d'un demi-siècle.
Rattrapé par la perfidie et la bureaucratie, j'ai traversé quatre années d'angoisse au point où quand j'entendais sonner devant ma porte un vendeur de pommes de terre, je pensais immédiatement que c'était un huissier...et je vous jure qu'en rentrant chez moi, j'ai acquis le réflexe de passer inévitablement par le salon pour voir si aucune lettre n' a été déposée par ma femme ou mes enfants sur la table de télévision...
Comme je te comprends Oncle Si Hamid !...
Devant cette justice, cette administration et ce fisc kafkaïens, qui donc peut se targuer aujourd'hui de ne pas vivre cette psychose du pli non affranchi qu'on vous tend au hasard des jours et que vous ouvrez en tremblant car vous savez que rien de bon ne peut venir de ces institutions chargées en principe de vous faciliter la vie...
24/9/2013

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