Nous sommes le 23 avril…
C’est le jour de l’aubépine, cet arbuste épineux à très belles et très odorantes fleurs blanches que nous appelons « zaarour »; et puisque l’occasion se présente, pourquoi ne pas se cultiver un peu en lisant ce qui se dit sur cette plante ?
On doit d’abord savoir, même si ça ne nous avancera pas à grand-chose que l’aubépine se nomme scientifiquement Crataegus, que ses baies rouges s’appellent des cenelles et qu’on peut lui greffer des poiriers et des néfliers pour obtenir ses fleurs en plus des poires et nèfles dans un seul arbre qu’on nomme « sulcudus », du nom de M. Miguel Sulcudor, jardinier municipal de la ville de Vigo en Espagne, qui aimait jouer à ces jeux là.
On dira aussi que l’aubépine symbolise l’innocence malgré ses épines et que si ses baies font baisser la tension artérielle, ses feuilles sont tonicardiaques…
On dit aussi que l’arbuste n’est jamais frappé par la foudre et, information utile pour nos amis vétérinaires en ces temps de recours aux sorcelleries en tous genres même par nos scientifiques, que quand on fixe dans la nuit du 30 avril, une branche d’aubépine à l'entrée des écuries et des étables, on empêche certaines intrusions néfastes…
Je n’en dirai pas plus sinon on va me traiter de faire de ma matinale un traité de botanique… ou de sorcellerie.
Le 23 avril c’est aussi la journée du livre et du droit d’auteur…
Mais cela passera inaperçu car le livre, on n’en a plus parlé depuis le discours du président sur l’édition lors de son premier mandat, discours dans lequel il a fustigé les « arabes » pour la faiblesse de leur production littéraire qui, toutes publications confondues n’atteignait pas celle de l’Espagne ou d’Israël…
Nous avions pensé à l’époque qu’avec la manne pétrolière, nous allions devenir l’un des plus gros producteurs de livres du monde… Hélas, en dehors de la création d’un bureau chargé de la promotion de la littérature écrite au ministère de la culture et dont madame Khalida Toumi fit très peu cas, car elle était plutôt tournée vers le « chtih ouerdih », on ne vit rien venir et les bibliothèques municipales qui furent construites dans toutes les communes connurent le sort des «100 locaux du président».
On ne bâtit pas une politique en érigeant seulement des murs!…
Il faut rappeler que la décision de consacrer la journée du 23 avril au livre n’est pas fortuite… le choix de cette date provient de la disparition en ce jour de deux monuments de la littérature; William Shakespeare et Miguel de Cervantès le 23 avril 1616.
Il n’est pas utile de trop s’étendre sur la vie de ces deux hommes car ceux qui les connaissent doivent tout connaître d’eux et ceux qui ne les connaissent pas malgré leur notoriété se sont certainement faits à l’idée de ne jamais les connaître…
Pour l’anecdote, on citera l’épitaphe qui figure sur la pierre tombale de Shakespeare, rédigée par lui-même et qui dit : « Mon ami, pour l’amour du Sauveur, abstiens-toi De creuser la poussière déposée sur moi, Béni soit l’homme qui épargnera ces pierres… Mais maudit soit celui violant mon ossuaire »…
D’aucuns affirment que des œuvres inédites reposent dans la tombe de Shakespeare et qu’elles n’ont pas vu le jour par peur de la malédiction portée par cette épitaphe…
Ca nous fera dire que contrairement à notre bon mot du terroir, le vieux Chikh Zoubir né et mort le 23 avril « aach ou ksebb ou mat ou khalla »
Quant à Cervantès dont tout le monde connaît son séjour algérois et son personnage armé d’une épée et s’en allant réduire des ennemis imaginaires en forme de moulins à vent, il n’a pas d'épitaphe sur sa tombe pour la bonne et simple raison qu'il n'a pas de tombe connue et que cette tombe est en attente de construction car ses restes n’auraient pas encore été retrouvés malgré la mobilisation d’une équipe de 22 chercheurs dotés de moyens modernes d’identification...
Que dire de plus de ce 23 avril ?...
Que c'est en ce jour de l'An 2007 que disparut sans gloire Boris Eltsine, brute avinée qui fut choisie pour terminer la perestroïka de Gorbatchev à un jour près de la célébration de l'anniversaire de la naissance de Lénine, le 22 avril 1870...
Lénine qui aurait pu se retourner dans son cercueil vitré en voyant celui qui a hérité de tous les espoirs nés de sa révolution sans la rigidification apportée à son corps par sa momification et son traitement "thanatopraxique".
Que c’est aussi en ce jour que la France ira voter pour un premier tour de ses élections présidentielles qui lui donneront un président sans charisme ni personnalité comme ceux qu’elle connaît depuis qu’elle eût l’idée de confier les rênes de sa présidence à ce concentré de haine et d’arrogance nommé Sarko qui l’a embarquée dans des aventures d’où elle n’est pas prête de se désembourber…
Un président ou pire, une présidente, 169 ans jour pour jour, après son premier scrutin «masculin» au suffrage universel qui date du 23 avril 1848 et 73 ans seulement, presque à un jour près, après que la France qui est venue nous "civiliser" se soit résignée à reconnaître à ses propres femmes le droit de voter, le 21 avril 1944…
23/4/2017
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