On parle de l'Etat comme si c'était un
homme parfaitement identifié ayant ses moustaches, sa canne, son turban et sa
place au café...
C'est un peu plus complexe que ça, un
Etat...
Ce sont des institutions dirigées par des
hommes nommés par d'autres hommes et opérant selon des lois pensées par des
hommes, votées par des hommes, promulguées par des hommes, appliquées par des
hommes... et il suffit qu'un homme dans un des rouages de ces institutions soit
défaillant pour que la machine grince, fasse mal ou broie d'autres hommes...
Nous n'avons pas et nous nous n'aurons
jamais à faire à des anges... même si dans notre candeur, nous ayons la
tentation de remplacer la loi profane par la loi divine que certains d'entre
nous croient suffisante à elle seule pour faire marcher "el hayya"
comme sur des roulettes...
Faut pas être naifs, l'expérience humaine,
depuis Adam a fini par créer la forme de gouvernance qui se rapproche de la
perfection et c'est celle qui prévaut en Suede, au Japon, en Ethiopie, en
Mongolie ou en... Algérie... C'est à dire la démocratie parlementaire... Il
appartient au peuple de moraliser, de préférence par la voie pacifique les
institutions et d'empêcher que les hommes qui les font tourner ne les
corrompent et ça, ça se fait par le mouvement associatif, les médias et les
élites...
Le pouvoir finit toujours par tomber entre
les mains des groupes d'intérêts s'il n'a pas, en face de lui, ces réels
contre-pouvoir (associations, presse, élite intellectuelle) et c'est pour cette
raison que, de Zerhouni à Grine, de Medelci à Belkhalfa, de l'importateur de
bière au constructeur de routes, le pouvoir et ceux qui gravitent dans son
orbite, n'arrêtent pas de pervertir le mouvement associatif en lui opposant
leurs affidés sclérosés; de noyauter la presse et de la museler en y injectant
leur sale fric et de chasser les élites en les exilant et surtout en favorisant
le nivellement par le bas qu'ils appellent "justice sociale" qui fait
de l'indigence une vertu et du mérite un délit, créant une société de parasites
qui se sont professionnalisés dans l'art du profit sans effort...
Et ça va du faux entrepreneur qui bénéficie
du marché sans concurrence au trabendiste qu'on dote d'un appartement à l'oeil
en passant par toutes les formes de passe-droits intermédiaires et leur
inventaire est fastidieux...
Et pour faire perdurer l'état d'iniquité,
le pouvoir qui a pris l'état en otage, vous sort des clowns pour faire
diversion... ces clowns ont pour noms Ali Belhadj ou Ferhat Mehenni, Louiza
Hannoune ou Saidani...
C'est mon coup de gueule de ce matin...
prenez-le comme bon vous semble !
22/4/2016
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