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dimanche 21 décembre 2014

CHARITE

 Il me plait aujourd’hui de vous raconter cette petite histoire…

J'ai un ami épicurien.
Il ne rechigne devant aucune jouissance et donne l’impression de vivre en ce monde dans le seul but de satisfaire ses fantasmes.
Coureur invétéré, il est capable pour une conquête d’être le matin à Ain Drahem et le soir à Zoudj Bghel…
Comme de bien entendu, il est riche comme Crésus quand il sort du village et pauvre comme Job quand il y revient.
Lui ne s’embarrasse ni de la santé de Bouteflika ni des bourdes de Sellal ; il ne comprend pas qu’on puisse gaspiller son temps à entendre vitupérer Benflis ou s’égosiller Louiza Hanoun et les rhétoriques de Sadi ne l’impressionnent pas pour le bonne et simple raison qu’il ne lui viendrait jamais à l’esprit d’occuper son esprit à les analyser puisqu’il ne peut concevoir même de les écouter…
Il lui arrive parfois, quand il est retenu dans les parages, parce qu’il lui faut bien assumer quelques élémentaires responsabilités familiales ou professionnelles, de m’inviter à l’accompagner pour me demander conseils, non pas en matière de donjuanisme car il n’a de leçons à recevoir de personne et il sait qu’en la matière je suis un piètre professeur mais pour d’autres questions moins vitales pour lui, ou tout simplement pour me raconter ses dernières conquêtes…
Un jour que nous nous dirigions vers Tizi Ouzou, midi nous surprit aux Issers et mon ami peut tout laisser passer mais pas son déjeuner !... il gara donc sa voiture devant une gargote et m’invita à partager une loubia et une cuisse de poulet…
Nous nous mîmes à table et entamâmes notre déjeuner et mon ami en profita pour me raconter les suites d’une de ses aventures qu’il avait commencé à me narrer dans la voiture…
Il fut interrompu par l’arrivée d’un homme en bleu de travail et casquette qui s’assit à notre table et commanda une « loubia blèche »…
Mon ami appela le garçon et demanda un grand selecto de Hamoud et 3 verres et quand le serveur nous les ramena, il lui dit à petite voix pour ne pas se faire entendre des autres clients : « djiblou morso poulet ! » en désignant du doigt l’assiette du monsieur en bleu de travail puis il prit la bouteille et remplit les trois verres en commençant par celui du monsieur qui remercia par un discret « yerham waldik ! »…
Quand nous sortîmes, je lui fis la remarque sur son accès de générosité que je ne lui connaissais pas beaucoup, hormis pour les dames qu’il hameçonnait.
Mon ami m’expliqua, l’air sérieux, que 70% des hôtes des cimetières sont des victimes de l’envie et du mauvais œil…
Est-il admissible me dit-il, de manger du poulet fumant devant une personne qui n’a le droit qu’a ses effluves ? Figure toi me dit-il que cette cuisse de poulet et ce verre de selecto nous ont peut être sauvés d’un chauffard qui nous aurait percutés à la sortie de la gargote, nous tuant sur le coup ou nous laissant handicapés à vie !
Vous qui me lisez, retenez cette leçon de mon ami.
Jouissez de la vie et de ses plaisirs autant que vous voulez, mais n’oubliez pas que vous avez souvent, fixés sur vous, des regards de gens qui vous envient car ils n’ont pas votre santé, votre fortune ou votre liberté…
22/12/2014

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