DON QUICHOTTISME LINGUISTIQUE

 COMMENT TAIRE ?

Je n'ai jamais été si mal compris et surtout autant insulté que depuis la décision de Bouteflika de reconnaître Shashnaq comme un pharaon digne de considération...

Et c’est un lynchage caractérisé que je supporte depuis la signature de la Loi de Finances, signature qui, comme vous le savez, a été ponctuée par l'officialisation du 12 janvier comme notre troisième jour de l'an...

Dans cette quête de recouvrement d'une identité et d'un parler qui n’ont été pourtant, ni perdus ni occultés, il y'a deux intervenants principaux et des spectateurs, intéressés, hésitants ou indifférents...

Les premiers sont des gens sages qui s'en tiennent à une logique et des faits: il y'a une partie du peuple qui a conservé des parlers anciens et des coutumes ancestrales et qui ne veut pas les lâcher comme les ont lâchés d'autres parties de ce peuple sous l'intervention parfois brutale, parfois douce, souvent souhaitée, des langues et cultures dominantes qui les ont pervertis, phagocytés, supplantés ou marginalisés par l’épée ; le déni, l’échange ou… l’adoption...

Ces premiers intervenants, sans trop focaliser sur les contingences historiques, veulent préserver et développer ces parlers et ces coutumes afin de les prémunir contre l'érosion qu'ils subissent...

Et c’est un vaste mais noble et juste programme mené par des gens nobles et justes...

Il y'a malheureusement d'autres intervenants qui font de cette question une cause chauvine et en usent comme monture pour aller à l'attaque donquichottesque des parlers et coutumes "coupables", et qui fixent à leur combat non pas la réhabilitation et le développement des langues et des traditions « martyrisées » mais plutôt une guerre vengeresse ouverte contre ceux qui ne les possèdent pas (ou plus) ou en ont été dépossédés et qu’ils rendent responsables ou complices du « crime perpétré » ou les assimilent à des renégats, leur déniant même le droit de possession de ces langues et coutumes, en les considérant comme « étrangers à la famille »...

Et par Dieu, s’il est des ennemis que cette noble cause doit craindre dans sa quête de son renouveau, ce ne sont pas ceux qu’on accuse de l’avoir bridée et brimée mais ceux qui en ont fait un faire-valoir à leur adversité à l’encontre de tout le monde, au lieu de consacrer leur temps, leur savoir, leur volonté et leur énergie à défendre sans idée de vengeance, sans arrogance, sans haine ni animosité ni violence cette simple, légitime et honorable question de bon sens…

Ce sont ces soldats de toutes les subversions, de toutes les divisions, de toutes les révisions, de toutes les ambitions, de toutes les illusions, qui ne permettent pas les approches sereines de cette question, empêchant la nation d’engager les méthodes les plus rationnelles et donc les plus efficaces, pour faire aboutir ces retrouvailles du peuple avec des parlers et coutumes qui font ses spécificités.

30 décembre 2017