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mardi 15 décembre 2020

L'ASCENDANT DE LA VACHE (2)

 Dans les exemples de Gholb el bagra « l’ascendant de la vache » dont je vous ai parlé hier, cette autre histoire que m’a racontée mon ami Aissa Gounniche Allah yerahmou…




Un jour me dit-il que son grand père plantait des fèves sur ses terres en flanc de montagne, il vit au loin sous les oliviers une silhouette…
Les hommes de cette époque voyaient beaucoup plus loin que le bout de leur nez car ils n’avaient pas les yeux esquintés par les lumières des ampoules électriques et des néons, les écrans de télé, ordinateurs et mobiles…
Il reconnut en se mettant la main en visière, un homme armé d’un fusil et qui devait chercher à débusquer quelque lapin de garenne ou quelque perdrix… le doute n’était pas permis puisqu’il distingua une tâche rousse qui bougeait autour du monsieur…
Les terres de Dieu sont vastes se dit le vieux Gounniche… pourquoi cet homme s’est-il aventuré sur mes terres ?... Il mérite correction.
Il laissa tomber sa houe et prit sa canne et, se mettant la main ouverte sur la joue, il cria très fort à l’adresse de l’intrus : «yaou gabellni themma hani djay lik ! »
L’homme dut comprendre les mauvaises intentions du fellah ; il appela son chien et entreprit de quitter les lieux…
Sentant qu’il allait lui échapper, le propriétaire des dits lieux se mit à courir pour le rattraper et finit par arriver à une protubérance d’où il put le voir clairement et peut être même l’assommer d’un « zarouit » bien ajusté…
Le « zarouit » pour ceux qui l’ignorent, étant une des formes d’utilisation de la canne à distance…
Essoufflé par sa course ; il lui cria : «ila kount radjel gabelni!»… (si tu es un homme attends moi !)
L’homme s’arrêta et l’attendit, le fusil pointé vers le sol, le chien fermement tenu en laisse…
Quand le vieux Gounniche arriva à portée de coups de canne, le chasseur lui dit en souriant derrière ses moustaches…
- Ya radjel, khardjek el 3qal… nta 3andek 3ça wana kelb ou mokkohla… khezzi mebliss… (ô homme, tu as perdu la raison! tu n’as qu’une canne alors que j’ai un fusil et un chien… maudis donc satan !”
Aissa Gounniche m’a affirmé que ce n’est qu’à ce moment là que son grand-père réalisa l’absurdité de sa situation… il regarda sa canne dérisoire et les deux hommes partirent d’un grand rire…
Aissa Gounniche termina son histoire par ce voeu : « Rabbi yedj3al koull wahed ya3raf qadrou ! »
Et moi je vous reformule ce vœu : Fasse Dieu que chacun connaisse ses limites…
Çà nous permettra de désamorcer nos confrontations réelles et virtuelles par le rire plutôt que de les conclure par les coups ou le mauvais sang…
16/12/2014

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