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lundi 4 janvier 2021

LA CRITIQUE EST AISEE

 LA CRITIQUE EST AISEE

Nous sommes le 5 janvier … il est 5h du matin… il ne fait pas un temps d’hiver sauf pour ceux qui passent leur nuit sous les cartons…
Les grosses poussées de reconnaissance des mérites de Monsieur Ait Ahmed s’estompent graduellement… On voulant tellement en dire, on en a trop dit… jusqu’à lui reconnaître je ne sais quel mérite d’avoir eu dans un vague auditoire un président américain qui a laissé pour sa postérité surtout l’idée que son éducation prêtait à caution…
Les hommages rendus à cet exilé volontaire ont frisé l’adulation et ses laudateurs post mortem n’ont épargné à ses adversaires politiques aucune insulte alors que depuis cinquante ans il s’était installé dans le zaimisme qu’il avait combattu et qu’il ne s’est jamais résolu à instaurer dans son propre parti le démocratisme dont il a fait son cheval de bataille…
On aurait pu, maintenant que le vieux leader a rejoint ses camarades, louer ses mérites en évitant d’écorcher les leurs. Tout le monde sait dans quelles conditions fut menée la lutte armée et tout le monde doit deviner que dans ses conditions comme dans d’autres, la conscience révolutionnaire ne peut jamais être pure au point d’occulter les ambitions de ses porteurs, les jalousies et les animosités personnelles, les jeux de clans, les alliances et les coups bas…
Et ce n’est pas très sain de cultiver la noblesse du combat d’un homme, non pas en fonction des ignominies qu’il combattait mais des seules perfidies présumées de ses pairs en le présentant comme le seul à ne pas en avoir eues ni usées…
Mais il faut reconnaître qu’en ce pays qui sait si bien se mordre la queue, les thuriféraires de Monsieur Ait Ahmed ne font pas exception…
Il ne meurt pas en effet un artiste sans qu’on ne vienne fustiger ses pairs et non louer son art, faisant de son martyrologe présumé son plus grand mérite… Il ne se trouve pas un sportif que la maladie happerait sans qu’on ne s’en prenne à ses coéquipiers qu’on accusera d’ingratitude car on a appris à redorer les blasons ternis non pas en ressuscitant les gloires passées mais en culpabilisant celles qui ont l’outrecuidance de continuer à briller… On n’honore pas la mémoire d’un commis de l’Etat en citant ses prouesses mais en étalant seulement ses déboires parfois purement symboliques…
Il est vrai que pour le cas de l’illustre défunt, il a sa décharge un des secrets du maintien en l’état de tout son prestige car le prestige d’un homme politique ne s’émousse gravement qu’au contact de la réalité de la gouvernance…. Son ninisme proverbial qui n’affamait pas le loup et en ne lésait pas le berger lui a été bien plus payant qu’un engagement résolu qui lui aurait imposé de prendre parti pour l’un des protagonistes de nos joutes politico-militaro-religieuses ou d’accepter de mettre la main à la pâte …
Et la remise en cause systématique de tout « système » de gouvernance est assurément plus facile et plus payante que l’implication directe dans cette gouvernance… on comprend en la matière toute la pertinence de la citation qui affirme que « La critique est aisée mais l’art est difficile » qu’on impute à un comédien, Monsieur Philippe Néricault qui n’aurait pas laissé derrière lui d’œuvres notoires mais seulement deux autres citations pour sa postérité : « les absents ont toujours tort » et « chassez le naturel, il revient au galop »…
Trois citations dont nous ne pouvons contester la justesse car elles sont ancrées dans nos moeurs…
5/1/2016

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