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samedi 27 février 2021

LES TRIBULATIONS D UN ALGERIEN EN ALGERIE...

 LES TRIBULATIONS D UN ALGERIEN EN ALGERIE...

Dois je me résoudre à aller jusqu'à Ouargla ?... J'pense pas !... j'aurais aimé y aller pour voir la ville que je n'ai vue que sur Google Earth et à la télé quand les chômeurs y soufflent le chaud ou quand le wali Bouguerra y fait son show... je pourrais y aller volontiers pour rendre visite à un(e) ami(e) qui m'y inviterait ou qui serait dans le besoin mais je n'ai pas le plaisir d'y compter des amies et encore moins des amis si on excepte le wali Bouguerra dont je me vante d'être l'ami mais qui doit m'avoir complètement oublié parce que je suis resté ce que j'étais quand on se connaissait alors que lui est devenu ce qu'il est...
Pourquoi alors aller à Ouargla ?
Je vous explique...
C'est ma benjamine, zaama licenciée en sciences de l'information qui m'a demandé de l'y emmener...
Elle est employée depuis quelques années dans le cadre du "dispositif" de "casement" des diplômés à l'école primaire où elle doit mettre en rang les élèves quand ils rentrent à la cantine et elle est payée pour ça.
Elle a dû accepter ce boulot depuis deux ou trois ans... c'est vrai que c'est moins pénible que le travail que fait sa collègue qui doit surveiller nos futurs bénéficiaires du DAIP (dispositif d'aide à l'insertion professionnelle) quand ils doivent honorer leurs plats de lentilles au soupçon de viande... mais elle ne trouve pas très emballant ce travail et puis, son contrat va bientôt se terminer et elle stresse beaucoup à la perspective qu'elle devra encore revenir à ses parents pour s'acheter ses nippes de chez le fripier du marché de Boumerdes...
Ma benjamine a donc pensé qu'elle avait tout intérêt à se trouver un boulot avant d'être remerciée car elle sait, c'est moi qui le lui ai appris, que les promesses de Sellal, comme toutes promesses pré-électorales ne doivent pas être prises au sérieux et qu'elle n'a pas à compter sur l'ANSEJ vu qu'elle doit subir le parcours du combattant avant d'avoir ses crédits qui sont d'ailleurs conditionnés par une participation que je ne peux lui assurer...
Je lui ai expliqué, preuves à l'appui, que l'ANSEJ ça donne des camions et des engins et autres matériels indirectement à des friqués qui financent la participation des jeunes pour pouvoir avoir du matériel sans passer par leurs banques, matériel sur lequel ils font travailler les jeunes que l'Etat qui doit être au parfum de ces pratiques, prétend avoir rendus "opérateurs économiques" en montrant à la télé les exceptions qui confirment la règle...
Ayant abandonné son projet ANSEJ qui l'a fait rêver durant 6 mois, ma benjamine a décidé de participer à tout concours qui pourrait s'offrir à elle et elle a constitué des dizaines de dossiers...
Il y'a un mois elle a passé un de ces concours ouverts par la Justice pour recruter des secrétaires greffiers... elle avait le numéro 2163... il y'avait certainement 2163 autres candidats derrière elle soit 2163 x 2 = 4326 postulants pour 20 postes offerts... outre la liasse de documents qu'elle a présentée, elle a payé 300 DA de frais d'examen... Comme les postes étaient certainement déjà attribués, c'est la Justice qui a ramassé le pactole de 4326 x 300 = 1 297 800.00 DA pour son "respect de la transparence" en matière de recrutement, quant aux candidats, ils attendent le résultat des joutes... ils pourront attendre !
Elle a ensuite constitué un dossier pour passer un concours d'accès à la douane... là ce fut désopilant !... il fallait d'abord constituer un dossier en béton avec certificats médicaux, diplômes etc... et aussi... une attestation de toise.
Je pensais que c'était simple... j'ai pris le ruban-mètre que ma femme garde toujours même si sa Singer a rendu l'âme et j'ai mesuré ma fille des pieds nus jusqu'aux cheveux enfoulardés... 1.68 m... elle dépassait l'exigence de taille de 13 cm... j'ai écrit l'attestation à l'ordinateur sur une feuille A4... " je soussigné certifie que ma fille a une taille de 1.68 m. Cette attestation est établie pour servir et valoir ce que de droit... date et signature". Comme il faut toujours faire certifier ses déclarations - même sur l'honneur - par l'élu de la coalition qui siège à la mairie, je m'y suis présenté muni de mon attestation... je fus accueilli par une moue dubitative et on m'expliqua que l'attestation de toise ne peut être faite que par la police... j'ai embarqué ma fille dans ma guimbarde et je suis descendu à la BMPJ de la commune d'à coté car la nôtre n'en est pas dotée... on m'a expliqué très gentiment que ça ne relevait pas des prérogative de cette structure mais de sa hiérarchie qui se trouve au chef lieu de Daira... j'y suis allé... on ne m'avait pas menti... le réceptionniste m'a toutefois informé que le responsable habilité à signer les toises était absent et qu'il fallait revenir le lendemain, ce que je fis... et ma fille put enfin passer son inutile concours d'accès (en oral et écrit SVP) à la douane pour rentrer chez nous et attendre ses résultats... Elle attend toujours...
Et c'est en attendant que son attention fut attirée par l'annonce d'un concours d'accès au corps enseignant... C'est ce jeudi qu'elle en a subi les épreuves après avoir, là aussi, constitué un dossier coûteux et payé comme de bien entendu les frais d'examen...
Pour ne pas rater la moindre opportunité de sortir de l'école et du devoir de mettre en rang les élèves devant la cantine, elle a lu quelque part que la mairie de Bouderbala, gros bourg de montagne situé à 50 km de chez nous, lançait un concours pour le recrutement de 4 agents... elle s'y inscrivit... et c'est hier qu'on l'informa que ce concours allait se dérouler à Ouargla... ville située à 509.14 km en ligne droite, 670 par route, de chez nous comme je viens de le confirmer en consultant le site dont je vous donne l'URL pour le cas où vous devriez vous aussi suivre les épreuves qu'on impose à nos enfants et qu'on ose qualifier de méritoire "politique de l'emploi"...
En conclusion, je n'irai pas à Ouargla...
28/2/2014

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