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vendredi 5 février 2021

MEMOIRE MUTILEE

 Mon village en 1957...

La photo m'a été transmise par un militaire français qui y a transité...
Nous sommes au mois de mars.
On y voit le clocher. Le village avait une église pour une dizaine de colons mais pas de mosquée pour des centaines d'"indigènes"...
La montre qui le surmonte s'est arrêtée d'indiquer un temps inutile un jour que Dieu seul connait.
Le clocher existe toujours. Il y'eut des velléités de destruction mais nous nous y sommes opposés.
Ce vestige doit être préservé car il constitue un pan de la mémoire du village et du pays.
Il doit, dans quelques dizaines d'années, quand tous les témoins se seront éteints, dire à lui seul aux adultes comme aux enfants que ce village fut, pour une longue période coloniale, un lieu où se disait la messe dominicale et ou tintait le glas...
13/10/2012
En rentrant ce soir, je n'ai pas reconnu mon village...
Le clocher n'était plus là... Des mains rédemptrices l'ont détruit...


C'est le village qui perd une partie de son âme... c'est la mémoire collective qui perd un de ses repères...
Ceux qui ont décidé d'abattre ce petit rien innocent et pacifique qui faisait toute l'esthétique du village n'ont pas voulu écouter la voix de la raison... Ils ont détruit le "clocher" malgré la décision de l'architecte qui voulait l'intégrer au plan d'ensemble de la mosquée qu'ils veulent reconstruire en ce lieu... Parce que l'église coloniale qui se trouvait en cet endroit a été transformée en mosquée au lendemain de l'indépendance mais sans que nul fidèle, de 1962 à 2020 n'ait eu l'idée de détruire ce témoin d'une période où le village vivait sous le joug de l'occupation...
En détruisant ce dernier vestige de la colonisation, ces "Aboumarto" croient avoir accompli une grande oeuvre de piété... Ils ont commis en réalité un crime mémoriel abject...
Il nous restera les photos pour prouver aux générations à venir que leur village eut un jour à entendre sonner l'angélus et que la guerre de libération n'est pas une légende...
Quant aux destructeurs de vestiges, il est certain qu'ils ne l'emporteront pas au paradis.
Je préfère rester poli et ne rien dire des élus du village, des autorités communales, de daira et de wilaya, des Moudjahidines et de leurs enfants, des enfants de Chouhada, des enseignants, de la Direction de la Culture etc qui ont vu faire et qui ont laissé faire ce crime contre l'Histoire...
5/2/2020

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