IMBROGLIO CONSTITUTIONNEL

Je vais encore causer quelques urticaires en disant que le défunt ou le mourant ou l'impotent président est plus conséquent dans l'affaire de sa candidature à l’élection présidentielle que ses opposants ou contradicteurs qui l’accusent de s’être dédit ou qu’on aurait décidé à sa place de sa candidature…

Un mandat comme défini par le Larousse et tout les autres dictionnaires; c'est la durée d'une mission élective... ça veut dire un quinquennat pour un président algérien...

En disant: "Il n’y aura pas de cinquième mandat et il n’en a jamais été question pour moi", le Président n'affirme pas qu'il n'a jamais été question pour lui de briguer la présidence pour se succéder à lui-même, et qu'on aurait déposé son dossier de candidature à la candidature à son insu ou contre son gré comme le disent avec un air de grosse consternation ceux qui n’arrêtent pas d’ accuser un « cabinet noir » de profiter de son « inconscience » pour lui faire dire, écrire et faire ce que bon leur semble…

Je disais au début de mon texte que le président était le plus conséquent dans l’affaire, particulièrement sur cette question puisqu’il a révoqué son clown de premier directeur de campagne (Sellal) qui n’a pas su communiquer son souci de ne pas briguer tout un mandat et a nommé à sa place un monsieur qui confirma lors de sa première déclaration qu’il n’avait nullement l’intention d’aller au bout de ce mandat s’il était élu mais que son souci, était de retaper le socle institutionnel puis de se retirer au bout d’un cinquième du mandat pour laisser la présidence à une autre personne…

C’était une réponse à tous ceux qui brandissaient la revendication du refus du 5e mandat et non…de la candidature à la candidature…

Parlant des acteurs de cette question pour ne pas l’appeler tragédie ni comédie, il faut reconnaître que la revendication qu'ils portaient ne revêtait pas, stricto-sensu le sens qu’on lui prêtait et que les animateurs auraient pu expliciter un peu mieux leur exigence en précisant : « pas de candidature » et non « pas de 5e mandat »… question de forme !

Sa première déclaration se voulait donc une réponse au refus « populaire » du 5e mandat, mais comme le « hirak » a hissé l’exigence à la contestation de sa candidature à la candidature en faisant monter les avocats au Conseil Constitutionnel pour exiger son retrait ou son annulation, le président a répondu favorablement en annulant les élections et par voie de conséquence sa candidature…

Surtout que les juges avaient eux aussi décidé de ne pas assumer leur mission de supervision du scrutin et que les marcheurs avaient chassé certains des candidats qui les avaient rejoints et les avaient appelés à se retirer, exigeant implicitement l’annulation du processus électoral…

Le vrai problème que soulève cette décision du président ne relève pas à mon sens de la lecture sensationnaliste ou complotiste qu’on en fait en cherchant derrière les actes du président la main d’un homme ou d’un cabinet qui lui supplée…

Le vrai problème se situe dans cette grave atteinte à la Constitution que s’est permis le président en annulant ce processus électoral…

Mais là aussi, il pourra (faire) dire ou (faire) écrire qu’il n’a fait qu’user de son droit constitutionnel à improviser une sortie à la crise découlant de la grave atteinte à la Constitution commise par des parties qui, dans le sillage du « hirak » ont imposé une situation de fait qui compromettait la tenue de ces élections…

Voilà… et que ceux qui voudraient comme d’habitude me dire des mots déplacés me les évitent en se disant que ma goult walou…

Et je souhaite qu’on évite aussi de chercher à découvrir ce qui motive mes prises de position et qu’on se contente de présenter des arguments à mes arguments si on a envie de les contredire ou de les rejeter…

12/3/2019

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Débat:

Saadi Smail :-  ...en annulant ce processus électoral…et en créant un poste de vice premier ministre non prévu par cette constitution .

Mohamed Adjou :-Saadi Smail le poste de vice premier ministre mérite à lui seul toute une analyse...

Saadi Smail:- Mohamed Adjou, oui c'est certain que ça mérite d’être passé au crible mais d'abord est ce que vous êtes d'accord sur le caractère anticonstitutionnel de ce poste ; si vous le permettez ?

Mohamed Adjou:- Saadi Smail La constitution ne descend pas jusqu'à l'organisation du gouvernement... elle cite le premier ministre mais précise uniquement ses attributions et obligations... il n'y'a donc pas lieu de parler de constitutionnalité ou pas du poste de vice premier ministre.

Aissa Lamri :-Mohamed Adjou, ton compte sera réglé par CCP !!!

Mohamed Adjou:- Aissa Lamri je préfère qu'on me vire mon dû à mon compte BDL...merci.

Mohamed Reda Khiar :-Bonsoir , il est tout aussi tentant de "lire" là non pas l'aveu d'une candidature à "l'insu de son plein gré" mais une adroite confession : cette cinquième candidature lui était dictée par autre chose que sa volonté.

la question reste entière, pour les "puristes" il n y a que les professionnels de la santé qui puissent évaluer sa "capacité" mais pour les "manifestations permanentes" cette question et sa réponse importent peu

Mohamed Adjou:- Mohamed Reda Khiar je pense qu'a ce niveau du discours officiel, la confusion ne peut être entretenue entre "mandat" et "candidature"...

Mohamed Reda Khiar :-Mohamed Adjou à ce niveau là c'est de l’auto-sabotage, apres tout il y a bien fuite de communication entre Sellal Directeur de campagne et Haddad Sponsor Platinum, la combine est usée jusqu'à la moelle, l'impression est catastrophique et j'ose à peine l'état d'esprit de la haute fonction publique ...

Mohamed Adjou :-Mohamed Reda Khiar le choix de Sellal comme directeur de campagne est inexplicable... ce monsieur n'a aucune qualité pour s'occuper de cette mission: discours décousu, improvisations catastrophiques, légèreté...

Mohamed Reda Khiar:- Mohamed Adjou vu avec le regard du citoyen averti qui n'ose imaginer que la logique est tout autre, pour eux si Sellal a survécu en 2014 il n y avait pas de raison pour que ça capote outre mesure cette fois ci ...c'est toute la classe qui n'en a pas foutu une pendant cinq ans : ils ont même pas bachoté rien walou

Najib Aloui :- " qu’il n’avait nullement l’intention d’aller au bout de ce mandat s’il était élu mais que son souci, était de retaper le socle institutionnel puis de se retirer au bout d’un cinquième du mandat pour laisser la présidence à une autre personne…" Tu veux dire "dans le courant du cinquième mandat pour laisser la présidence à une autre personne..." ou "au bout du cinquième mandat pour laisser la présidence à une autre personne "?

Mohamed Adjou:- Najib Aloui il a clairement affirmé qu'il ne voulait pas accomplir son mandat et d'appeler à des présidentielles anticipées dans lesquelles il ne se porterait pas candidat...

Abdel Beggou:- Zerhouni a été nommé vice-premier ministre avec ouyahia entre 2010-2012 ..

Mohamed Adjou:- Abdel Beggou c'etait juste une manière de l'évacuer "honorablement"...

Abdel Beggou:- Tout à fait d’accord

Abdel Beggou :-Même lamtatra ne fera rien il aux A.E

Benmehidi Sami :-Force est de constater qu'on a créée un imbroglio constitutionnel global, absolument inextricable ! Trop fort !

Benmehidi Sami:- En général, ça se règle, ça se résout, par un bon vieux coup d'Etat, avec sifflement de fin de récré par l'armée. Laquelle armée, en l'occurrence, bien consciente que l'Algérie n'est pas l'Egypte (l'histoire ne se répète pas, elle bégaye) (et avec les grandes puissances en guet-apens le doigt sur la gâchette), s'empressera de vite calmer le jeu en reprenant à son compte ces histoires de Conférence, Constituante, et au final, grande ouverture sur le Marché, avec comme première loi, l'abrogation du 49/51, puis fin des grandes subventions, ... etc. Et tout rentrera enfin dans l'ordre. Rabbi yesterna...

Benmehidi Sami:- Je dis bien "en général". Parce que force aussi de constater que nous sommes un pays bien singulier, bien étonnant...

Mohamed Adjou:- Le coup d'Etat a été commis... La transgression de la Constitution ne peut être qualifiée que de "coup d'Etat" particulièrement quand cette transgression impose un président non élu et une conférence que cette constitution ne prévoit pas et qui vise a...lui tordre le cou...

Benmehidi Sami:- on est bien d'accord. Je voulais dire un coup d'Etat à l'ancienne, avec quelques chars, quelques galonnés dans les couloirs, une proclamation télé en bonne et due forme, etc.

Benmehidi Sami:- Tu as bien résumé la situation pourtant hyper compliquée !

Lotfi Kari :-Le report a été demandé billati hya ahcene, mais certains dinosaures du système ont dit non, ils ont donc actionné la rue pour les obliger et les mettre devant le fait accompli qui n'est toujours pas totalement accompli d'ailleurs

Zahir Aguemoune :-Vous avez fait une lecture comme celle de Bouteflika pour les manifestations. Les lois ne devraient pas être confuses bien au contraire de même des actions sensées engagées l’avenir d’un pays. Boutef sur ce coup me rappelle l’histoire de DJUHA que j’ai lue quelques part il vole 2 pastèques avec deux acolytes. Au moment du partage il suggère de prendre une et les deux autres se partagent la deuxième, rechignant, mécontents, ils refusent la proposition c’est là qu’il a eu l’idée de génie : ok prenez chacun une pièce et vous me donnez chacun une moitié, ils repartent tout contents mais ils oublient que DJUHA a eu une pièce complète tout de même. Boutef a voulu faire pareil. Pour le reste de ce que je pense ce monsieur je me le garde car ce n’est pas le sujet de votre post. Amicalement

Mohamed Adjou:- et moi je ne commente pas votre commentaire parce qu'il est dépourvu de tout argument susceptible de commentaire...

Zahir Aguemoune:- Mohamed Adjou tout à fait. Je n’ai pas tenter d’argumenter non plus mais en ces moments on a plus besoin de nous éclairer les lanternes.

Dylan Sherif:- l’article 45 de la constitution stipule que le président est élu pour une durée de cinq ans......parler d une élection d une durée 1/5 de mandat ne tient pas la route. Comment ose t il proposer ça ?

Mohamed Adjou :-c'est l'article 88 qui parle du mandat électoral du président, si je ne m'abuse... et l'article 102 parle, lui, de la possible démission du président... on peut donc envisager l'écourtement volontaire de son mandat à 1/5 de sa durée... ça tient parfaitement la route !

Dylan Sherif:- une démission n est jamais programmée à l avance pour l éviter contrairement à ce préalable du président et je ne connais aucun conseil constitutionnel qui marcherait dans cette combine...les élections coûtent chers et le mandat présidentiel ne saurait être un menu a la carte..

Mohamed Adjou:- la démission n'est pas signée, datée et déposée dans le dossier de candidature... le conseil constitutionnel n'est pas obligé d'être informé de l'intention du candidat... le serait il qu'il n'a aucun droit de considérer cette décision comme un motif de rejet de la candidature... le CC n'a rien à cirer du coût des élections...

Dylan Sherif:- Mohamed Adjou si vraiment tu penses que le conseil constitutionnel validera la candidature d un candidat qui déclare partir au bout de quelques mois après son élection comme l a fait le président alors je ne vois plus rien a t ajouter.....bonne nuit.

Mohamed Adjou:- Dylan Sherif Le Conseil Constitutionnel n'a rien à faire des déclarations d'intention des candidats... son rôle consiste à examiner des dossiers et à les valider ou les invalider en fonction de critères définis par l'article 87 de la Constitution et de la loi organique qui régit les candidatures...

Dylan Sherif:- quel peuple pourrait accoucher d une constitution qui permette des elections présidentielles d une duree d une année ne serait ce qu’ en tenant uniquement compte de son impact économique. En Algérie ces élections coûtent pas loin de 500.000 euros ?

Mohamed Adjou:- Dylan Sherif Personne n'a dit ou sous-entendu que la Constitution ne prévoyait pas un mandat de 5 ans... mais aucune constitution au monde n'aurait la bêtise d'imposer à n'importe quel président de certifier que s'il est élu il termine bla djedd yemmat yemmah son mandat ... bien au contraire toutes les constitutions prévoient les vacances de pouvoir par décès, maladie... démissions etc et AUCUN TEXTE DE LOI AU MONDE n'a l'outrecuidance de s'ingérer dans les intentions des assujettis...

Dylan Sherif :-comment peut on élire un président dont l intention n est pas d aller au bout de son mandat et qui va même jusqu’ a révoquer son directeur de campagne pour ne pas avoir su diffuser cette information d 1/5 de mandat...quel pays ou constitution aurait accepte la candidature d un tel candidat dans un cas similaire ? je ne me rappelle pas avoir écrit qu’ il y a obligation pour un président d aller jusqu’ au bout de son mandat par force lorsqu’ il s agit pour lui de force majeure maladie démission déguisée etc. .

Mohamed Adjou :-Dylan Sherif personne ne force quiconque à élire quiconque... Vous avez parlé d'invalidation de candidature pour déclaration de faire 1/5 du mandat constitutionnel j'ai répondu en vous disant que ce n'était pas un motif à invalidation car le CC ne prend pas en considération les intentions mais les dossiers... C'est tout !

Dylan Sherif:- tout est parti du fait que vous affirmiez que le président a été plus conséquent que les autres qui scandaient pas de 5e mandat alors que le président lui parlait de 1/5 de mandat. Cette histoire de 1/5 de mandat n’existe pas......comment peut il être plus conséquent ? Quelle différence entre pas de 5e mandat et pas de candidature ? à partir de maintenant le mot d’ordre sera pas de 5e mandat et pas de 1/5 de mandat non plus..ok ?

Mohamed Adjou :-Dylan Sherif l'histoire du 1/5 de mandat existe.. Elle a ete racontée par le directeur de campagne de Bouteflika lors du dépôt de la candidature au CC puis reprise par la lettre imputée a Bouteflika et qui porte arrêt du processus électoral... La différence entre pas de 5e mandat et pas de candidature est évidente..' pas de candidature c'est pas de participation au vote... Pas de 5e mandat c'est participer mais ne pas se faire élire ou se faire élire et ne pas terminer son mandat de 5 ans.

Dylan Sherif:- tu sais tres bien que le président est gagnant pour peu qu il se présente.....ça a toujours était le cas ......pas de surprise de ce cote là.......... tu le sais aussi bien que tous les algériens....

Mohamed Adjou:- Dylan Sherif non... Je suis persuadé que le président ne peut en aucune manière avoir les voix qui lui permettent de passer dès le premier tour parce que personne ne s'avisera de frauder... Et s'il passe au 2e tour même avec 49, 99 % des suffrages exprimés, il sera allègrement balayé par son vis a vis quel qu'il soit. Et moi, toi et tous les algériens et le président et ses hommes savons que l'élection est fatale à l'homme car il sera perdant même s'il en sort gagnant... La faille entre lui et ses électeurs qui n'a pas cessé de s'élargir depuis son 3e mandat, a atteint aujourd'hui l'écart de la faille de San Andreas et parcourt le pays sur toutes ses dimensions... Une victoire même légitime sera sujette a rejet et une défaite même illégitime sera sujette à liesse populaire... C'est cette réalité qui, à mon sens, a fait évoluer sa position de candidat à part entière à candidat pour 1/5 e de mandat puis à son coup de force contre la Constitution pour pouvoir se retirer dans l'honneur sans passer par l'urne fatale... Et si vous êtes persuadé que vous et " tous les algériens" (moi je ne le suis pas du tout) qu'il sortira gagnant au 1er tour sans fraude et malgré la levée de boucliers qu'il subit, c'est qu'il faut...prendre très démocratiquement acte de sa victoire et ranger les banderoles pour se remettre au travail..

Dylan Sherif :-comme tu l as souligne, je crois que la seule chose qui l intéresse c est d être élu quitte à donne sa démission sitôt les résultats du scrutin connus... il ne veut pas partir, chassé par le peuple, il souhaite sortir par la grande porte...  on n a pas le droit de lui refuser la cigarette du condamné.

Mohamed Adjou:- Dylan Sherif C'est désormais un général sans armée... ses troupes se sont avérées composées de mercenaires et de faux soldats qui n'avaient revêtu les uniformes de la fidélité que parce qu'ils le croyaient capable de les défendre et non parce qu'ils étaient disposés à le défendre... Devant cette désillusion, il sait qu'il n'a aucune chance de revenir victorieux de sa prochaine bataille surtout qu'avec son impotence et son aphasie, il ne peut ni galvaniser ses hommes ni impressionner les troupes ennemies... il préfère donc ne pas mener cette bataille pour se retirer en pat et non en échec et mat...

El Mahdi Abrous:- Une autre piste probable, l'annulation anticonstitutionnelle du processus électoral fait suite à des conclusions de sondages défavorables à Bouteflika pour sa réélection le 18 avril 2019..

Mohamed Adjou:- c'est cette piste que j'ai privilégiée... la certitude de perdre était patente.