Il n'y a pas de sujets "sans importance"...
Tout le monde a en effet remarqué que la mode de la bise s'est graduellement imposée même aux hommes après avoir été l'apanage des femmes.
Avant, quand les hommes cultivaient leurs moustaches, les retrouvailles, quelle que fût la durée de la séparation, se célébraient à poignées de mains énergiques et à coups de tapes sur l'épaule...
Je pense que l'abandon des couvre-chefs est pour beaucoup dans la descente de la bise, du sommet du crâne vers le plat des joues...
Les bises sur la joue avaient lieu deux fois l'an... à l'Aid El Fitr et à l'Aid El Adha peut être parce qu’en ces jours sacrés les hommes se rasaient, se parfumaient et pouvaient donc offrir des surfaces faciales moins rugueuses et plus agréables aux sens olfactifs...
Les bises d'aujourd'hui relèvent aussi, à mon sens, des nouvelles civilités que nous nous imposons comme pour expier les fautes commises depuis des temps immémoriaux du fait de notre culture et de nos traditions...
Parce qu'un exégète a ordonné le salamalec comme unique salut agrée, nous avons perdu nos succulents "s'bah el khir", "messelkhir", "bqaou bel 3afia" etc...
C'est vrai que la "Salam a3likoum !" et sa réplique "A3ikoum essalam ourah'mat'Allah" se disaient aussi mais c'était si naturel, si spontané, si sincère comparé au "Essalamou 3aleikoum" ou "Salamoun 3alaïkoumou" et leurs répliques: "Oua 3aleikoum ma q'oultoum" que caractérisent l'emphase, la préciosité et la bigoterie...
Je pense que les embrassades d'aujourd'hui sont une autre manifestation de l'"hypocrisie sociale" dont nous sommes devenus adeptes le jour où nous avons décidé de privilégier le "savoir-paraître" sur le "savoir-être"...
Et c'est un spectacle que je trouve franchement déplaisant que ces bises que se donnent les hommes, les mains enfoncées dans les poches de leurs paletots...
17/4/2008
17/4/2008
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