Quand il a eu son examen de fin de cycle primaire, mon cousin Rachid a fait un envieux en la personne de jeune voisin Rabah qu'on appelait "la Glotte" pour sa manière de donner de l'L au R... Ce dernier devant passer son examen l'année d'après lui a demandé le secret de sa réussite... Mon cousin Rachid l'a pris en aparté derrière le gros eucalyptus de la place et lui a avoué que c'était grâce à la chouwafa de derrière les collines...
Rabah la Glotte a comme de bien entendu demandé à sa mère d'aller voir la vieille sorcière et celle-ci a pris son balluchon et s'en est allée le lendemain au petit matin assurer l'avenir de son fils...
La Chouwafa a garanti le succès de Rabah la Glotte dans tout ce qu'il entreprendrait et surtout dans son examen de l'année prochaine...
Un jour, en classe, alors qu'il baillait aux corneilles comme à son habitude, rêvant de moineaux à dénicher ou d'escapades sylvestres, il fut admonesté sérieusement par Si Aissa, le maître d'Arabe: "N'ta ya Rabah la Gloute, ila r'bah't yerbah khayen essoug !" ...
Et Rabah la Glotte de répliquer du tac au tac: Slamett edderwcha ! ila fi yeddek ya echikh Allah la R'bah't ! convaincu qu'il était que la sorcière lui avait ouvert les portes du succès et que personne ne pouvait les refermer...
En réalité, la vieille dame de derrière les collines avait dit à la mère de Rabah la Glotte que son fils serait reçu s'il se donnait la peine d'être studieux... Mais Rabah La Glotte avait juste oublié la condition pour ne retenir que ce qui l'arrangeait dans la prédiction...
Ceci pour dire que Mme Benghebrit n'a rien inventé en proférant cette vérité déjà énoncée par notre sorcière et bien avant elle par Monsieur Jacques de Chabannes de Lapalice qui; comme son deuxième prénom l'indique est algérien...
2/6/2014
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