Je continue ma lecture passionnante du livre d'un des pionniers du colonialisme... C'est très instructif... Pensant certainement que "les indigènes" ne liraient jamais ce "précis de vassalisation", l'auteur dit très haut ce que les politiques et militaires de la France coloniale appliquaient sans en donner l'air et que les théoriciens et tacticiens de la France post-coloniale (certains disent "néo") d'aujourd'hui prônent à ciel ouvert...
"Le fossé qui séparait les Kabyles des Arabes s'est donc un peu comblé. Mais, Dieu merci, il est encore assez large pour qu'une habile politique parvienne à le maintenir, au grand avantage de la domination française.
Sans éveiller le sentiment d'une nationalité kabyle, qui, heureusement, n'existe pas, il faut entretenir en Kabylie l'hostilité, tout au moins l'opposition à l'égard de l'Arabe.
Plusieurs moyens pourraient être employés à cet effet. En voici un, par exemple, auquel la question scolaire, actuellement à l'ordre du jour, pourrait faire songer:
Les Kabyles parlent une langue à eux propre, mais ils ne l'écrivent pas, ou du moins ne l'écrivent pas avec les anciens caractères berbères qu'ils ont aujourd'hui perdus. Quand par hasard ils ont besoin d'écrire, ils emploient les caractères arabes, et même recourent à la langue arabe.
Pourquoi, dans les écoles publiques, n'apprendrait-on pas aux jeunes Kabyles à employer les caractères français pour écrire leur langue ?
Pourquoi, dans les traductions des pièces officielles, la langue kabyle, écrite en caractères français, ne remplacerait-elle pas l'arabe?
Ne contribuerait-on pas, en établissant une différence dans les signes de la pensée, à maintenir l'antagonisme dans la pensée même ?
La sécurité de la France africaine dépend, dans une certaine mesure, du maintien de l'antipathie entre Arabes et Kabyles..."
Notez que ana ma goult walou... ceci est écrit en noir sur blanc dans un livre paru en 1889...
Commentaires
On voit un peu ou Ferhat Mheni a puisé ses idées en s'inquiétant pour l'Afrique que la France risque de perdre.
Il s'agit de quel livre Mr
Adjou
?
Diviser pour régner on en est tjrs là ...
Brillante suggestion, idée, ou même résolution! Wal fahem yafhem!
Merci de nous donner le titre de l'ouvrage, les noms de l' 'auteur et de la maison d'édition.
Auteur ; titre et disponibilité du livre si possible .
Ce texte me rappelle le Dahir Berbère du 11 septembre 1914 au Maroc.
celui qui ignore l'histoire est condamné à la revivre.... Cher Monsieur
Mohamed Adjou
un plaisir de vous lire toujours
Vous avez dit ( écris ) haut ce que beaucoup pensent bas.. à votre honneur.
C'est peut-être François Charvériat, dans «Huit jours en Kabylie. À travers la Kabylie et les questions kabyles», Plon, Paris, 1889... Un agrégé en droit, à Alger.
c.en effet ce qui est à l'ordre du jour...depuis le hirak
نعم سي عجو بارك الله فيك ونزيدك la Kabylie était notre maillon faible malheureusement + malice de la France coloniale
1889-2019=130 ans dont 57 ans d'indépendance, Pourquoi vous ne dites pas que cette même politique est entretenue par le régime et même encouragée. J'aurais aussi aimé vous lire sur certains sites surtout ces derniers temps où le thème est traité pas en tant que Kabyle mais plutôt les zouaves. Amicalement
Hocine Hadjout
je ne suis ni un homme politique ni un homme des médias... Je ne m astreints ni a une ligne éditoriale ni à un devoir de respect de "principes établis"... J’écris ce qui me semble pertinent et pas ce que les autres trouvent d'actualité... Le sujet dont vous parlez est fort bien développé sur des centaines pour ne pas dire des milliers de pages pour qu'une de mes publications puisse lui ajouter ou retrancher un iota de compréhension...
Je ne sais pas pourquoi vous ne citez pas le titre de l'ouvrage et le nom de son auteur.
je l'ai cité... je ne vais pas surcharger le débat en le citant à chaque fois...
Mohamed Adjou
je n'ai pas vu, peut être qu'il fallait le citer a la fin de votre écrit. Cordialement
je ne lis pas le nom de l'auteur
Mohamed Adjou
, c'est qui?? MERCI
Très belle contribution pour désamorcer la bombe à retardement la plus destructive que la France a laissé dans notre pays.....
57 ans d’indépendance et la France est toujours responsable de nos maux ! Quelle incapacité !
Voici le problème: c’est se responsabiliser et de cesser de jeter l’opprobre sur les autres!
je ne sais comment vous me lisez...
Mohamed Adjou
Remettre en cause de cette façon ( antagonisme arabe/ kabyle) la graphie latine du berbère, du moins c’est ce qu’est insinué, c’est remettre en cause la probité des gens qui s’y sont dévoués à la mission dont Mouloud Mammeri.
Amar Ä-m
Le monsieur qui a osé ce "sacrilège" est certainement mort bien avant que Mammeri ne vienne au monde... Je n'ai rien remis en cause... je n'ai fait que copier-coller un passage d'un livre écrit en 1889...
LEPOINT.FR
Kaoutar Harchi : "Il ne suffit pas d'écrire dans la langue de Molière pour être un écrivain français"
je n"ouvrirai pas ce lien... c'est votre avis qui m'intéresse et précisément sur le sujet débattu... pas sur autre chose.
Mohamed Adjou
ce n’est pas un hameçon que je te pose. C’est un entretien intéressant sur une étude sociologique traitant du rapport des écrivains francophones algériens à la langue française.
Mohamed Adjou
S’opposer à la réhabilitation du berbère avec ses variantes et de l’arabe algérien avec ses variantes participent d’une démarche de déni. Qui dit déni, dit colonialisme/ colonialité.
Mohamed Adjou
donc le recouvrement de l’être algérien et son épanouissement n’est pas encore atteint depuis 62. Je n’ai pas connu la France coloniale. J’ai connu l’Algérie des années 90 et de Boutef. Et le Hirak.
Amar Ä-m deux choses différentes entre incapacité et trahison
Moussa Bilal je ne voulais pas faire de procès. Sinon, il y a trahison des espoirs suscités par la libération territoriale nationale. Travaillons à nos libérer nous mêmes pour vivre libre et digne.
Amar Ä-m
contrairement au Hirak qui avait une revendication initiale (pas de 5e) et qui s'est découvert au fur et à mesure qu'il fut rejoint (ou parasité) par d'autres forces (ou tendances) d' autres causes et exigences et qui ne peut aujourd'hui se donner ni encadrement ni plate-forme (pour expliquer cet handicap, ses acteurs disparates disent que c'est son essence populaire qui lui impose de rester "vague" alors que c'est le risque d'identification de ses tiques et le risque d'implosion qui lui imposent cette situation inédite pour un mouvement révolutionnaire) ...contrairement au Hirak, la RÉVOLUTION LIBÉRATRICE avait les structures et les hommes qui la dirigeaient et lui théorisaient et une vision d'avenir qu'elle revendiquait... A la libération en 1962, elle n'a pas trahi les principes qu'elles avait couchés dans sa déclaration du 1er novembre... les revendications berbéristes, arabistes et islamistes et même "libéralistes" ne se sont manifestées (et c'était naturel) qu'après l"indépendance dans le sillage des courants qui traversaient le pays (et le monde)...
Mohamed Adjou
avant le Hirak, avec un H, y avait des petits mini hirak à travers tout le pays pour diverses revendications. L’outrecuidance du 5e mandat n’est que la goutte qui a fait déborder le verre. Ça a cristallisé ce mouvement populaire et s’il est infiltré par des algériens portant des projets différents tant mieux. Pour ma part je ne vois pas de parasites hormis Naïma salhi et Co.
Amar Ä-m
j'ai dit ce que j'avais à dire... le hirak est même traversé par des mouvements antagoniques et n'est aveugle et sourd que celui qui ne veut pas voir se croiser des carrés de barbus et d'endjilbabées criant "dawla islamiya" et d'imberbes et de "moutabarridjates" répliquant "djazair horra dimocratiya"...
Mohamed Adjou
c’est un fait. Je ne le renie pas. Les deux tendances existent au sein de la société algérienne. Le défi est là. Pourrions-nous faire émerger des processus de médiation politique pour ne pas retomber dans le clash sociétal et crier au secours au pouvoir tant décrié. C’est toute la complexité de la tâche.
Amar Ä-m
il n'y a pas que ces deux tendances dans le Hirak... il y'a les boumedienistes et leurs adversaires, les abanistes et leurs alter-ego, les socialistes et les libéraux, les francophiles et les arabophiles, les kabylistes et leurs adversaires et j'ai même vu des LGBT et des anti-LGBT et des gens crier "halte à la légitimité révolutionnaire" en arborant le portrait de Bourogaa... celui qui parviendra à décanter tout ça n'en fera rien sortir...
Aziz Benhelel
: je crois qu'on n'est pas du tout sur la même longueur d'onde.
La France est à l'origine de la création de la notion d'existence de peuple arabe en Algérie et ensuite en toute logique d'un peuple kabyle ( pourquoi ce n'est pas plutôt : peuple amazigh ?) en face.
Je comprendrai le fait que la France ait utilisé ce facteur d'ethnie pour diviser le peuple algérien afin de pérenniser sa colonisation dans ce pays .
Après 62, c'est une autre paire de manche.
Le pouvoir algérien a utilisé ce même facteur d'ethnie plus que le colonisateur français : et la comble et le paradoxe , les régions hors Kabylie sont soit complices soit indifférentes. Dans tous les , le doigt d'accusation est tout le temps dirigé contre la Kabylie.
Ce n'est pas de la fiction : les discours de Ben Bella, de Boumediene...... jusqu'à El Kaid en passant par Bouteflika sont là pour témoigner de leur politique de division.
Dans cette histoire, les algues jugent les effets néfastes obtenus mais jamais ceux qui y sont à l'origine.
Si les algériens hors Kabylie veulent contribuer à lutter contre ce problème , ils n'ont qu'à lutter contre les tentatives d'isolement de la Kabylie par d'abord le pouvoir en place avant de voir ailleurs.
Quand je vois un algérien pointer son doigt vers l'influence étrangère on dirait que ceux qui nous gouvernent sont des anges.
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