Rechercher dans ce blog

samedi 17 octobre 2020

LES SOLDATS ALGÉRIENS DES DEUX GRANDES GUERRES NE SONT PAS MORTS POUR LA FRANCE...

Nous sommes donc le 17 octobre et c'est la journée de l'aubergine mais je ne vais pas trop m'y étaler car je n'ai pas d'affinités particulières avec ce légume que je n'apprécie que pour son prix de pleine saison, sa faculté à remplir le panier à provisions et son gratin...

J'en dirai aussi que si chez nous il est généralement noir, j'ai vu à l'ouest du pays qu'il est tout blanc...et j'arrête d'en parler pour aborder un événement qui colle tragiquement à cette journée: les manifestations des Algériens en France en 1961 et leur féroce répression sous la férule du préfet Papon que personnellement j'ai considéré innocent car la culpabilisation de ce simple commis de la France coloniale innocenterait du coup l'hexagone de la vaste et indigne entreprise assumée sans regrets jusqu'à ce jour, en faisant de ses ignominies systémiques des actes isolés pour ne pas dire des bavures...
Mais le sujet va être comme d'habitude l'objet de beaucoup d'écrits plus documentés et mieux illustrés que tout ce que je pourrais en dire; je le laisse donc à ceux qui peuvent mieux le traiter...
Je préfère pour ma part susciter un autre sujet d'histoire qui concerne un algérien oublié du peuple et de l'Etat... un prince nommé Mohamed Gherainia, né comme Ali la Pointe à Khemis Miliana et mort et enterré avec les honneurs à Slobozia, en lointaine Roumanie...
Cet homme, pharmacien de son état dort dans un cimetière de cette ville sous le drapeau tricolore de la France coloniale qui affirme qu'il a combattu pour elle alors que sa lutte contre les nazis visait à libérer l'homme et non la France...
Il serait juste qu'au lieu de condamner encore un Papon, simple exécutant d'une politique d'Etat, nous réhabilitions la mémoire de ce héros issu de nos rangs en lui redonnant une algérianité qu'il n'a pas connue et en déniant à la France coloniale le droit d'en faire un héros de sa propre cause...
On devrait commencer par connaître son histoire et finir par lui réserver un mémorial digne de son combat et donner son nom à un village, une place, une cité, un bateau afin que la mémoire collective conserve son nom...
VOICI SON HISTOIRE TIRÉE COMME DE BIEN ENTENDU DE DIFFÉRENTS SITES...
Lors de la Première Guerre mondiale, le royaume de Roumanie, un des pays Alliés, est envahi par les troupes allemandes en fin d’année 1916. Très vite, les ressources du pays sont exploitées par l’occupant (agriculture et pétrole).
Afin d’assurer la production agricole, les Allemands y envoient de nombreux prisonniers de guerre français et plus particulièrement des troupes originaires d’Afrique du Nord
.
Durant les hivers rigoureux de Roumanie, les prisonniers ne reçoivent de l’occupant que de la soupe claire et pas de vêtements chauds leur permettant de résister au froid .
Malgré les réquisitions auxquelles ils sont eux-mêmes soumis, les Sloboziens tentent, par la Croix-Rouge locale, de nourrir et vêtir ces prisonniers affaiblis et frigorifiés, mais les soldats de garde prennent la moitié des dons, et la mortalité décime les prisonniers comme en témoignent les nombreux carrés militaires français de Roumanie, dans tous les lieux où les Allemands ont établi des camps de prisonniers.
Mohammed Ben Mohammed Ben Djilali Kerainiya est né le 5 juillet 1891 à Affreville, dans le département français d'Alger (aujourd'hui Khemis Miliana, en Algérie). Il s'agirait d'un descendant de deys ou de kadis, le fait n'étant pas certain, mais pour les Roumains, cela équivaut à un titre princier.
Il a obtenu, avant la guerre, une licence de pharmacie à Paris mais, étant algérien, c'est en tant que soldat de deuxième classe qu'il est incorporé le 14 octobre 1914 dans un régiment de Tirailleurs algériens. Il participe aux combats sur le front occidental et, en 1916, il est fait prisonnier puis envoyé en Roumanie.
En tant que pharmacien, les autorités allemandes le nomment médecin du camp de Slobozia, responsable de l’ensemble des prisonniers nord-africains et sénégalais. Il pratique également en ville, sous escorte, compensant le manque de moyens médicaux pour les civils. Il gagne alors, par son implication, son surnom de « prince Algérien » auprès des Roumains.
En septembre 1918, il apprend par un officier autrichien que les troupes françaises approchent. Mohamed monte alors, avec Drăgan, chef de la résistance roumaine, un plan le libération du camp et de la ville pour le cas où l’Armée d’Orient arriverait en Roumanie.
C’est dans ce cadre qu’intervient sa mort, dont les détails ne sont pas établis.
D’après Cultul eroilor noștri paru en 1924, c’est lors d’une sortie pour rencontrer la résistance, qu’il est surpris par une patrouille allemande, probablement en chasse après lui. Blessé par un tir, il crie alors « Roumains ! Nos frères s’approchent ! Roumains ! ». Il est alors abattu, ou bien capturé et fusillé peu après par un peloton d'exécution.
Slobozia et son camp seront libérés par l'armée roumaine moins d'un mois après la mort du « Prince »


.
Plusieurs monuments à la mémoire de Mohamed Gherainia sont visibles à Slobozia.
Sa tombe est située dans le cimetière des héros (aménagé en 1932), dans la rue Eternității (de l'Éternité) n° 2. Elle est surmontée d’un obélisque.
Un monument érigé en ville sur le lieu de son exécution est toujours visible. Celui-ci porte la mention suivante, en français et roumain :
« Ici a été fusillé par les Allemands le 14 octobre 1918, le prince arabe Mahomed Gherainia victime de son dévouement pour la France et la cause des alliés. »
17/10/2015

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

EL MOURADIA N'EST PAS SAMIRA TV

  CONSECRATIONS SANS MERITES... Je n'ai pas l'honneur de connaître tous les sénateurs, heureux élus du tiers présidentiels, ni les a...