La nuit est tellement longue qu'on s'abrutit de sommeil... je comprends pourquoi ceux qui boivent ne peuvent s'empêcher de se verser un verre, puis un autre... je comprends pourquoi ceux qui fument ne peuvent s'empêcher un joint puis un autre... Je comprends pourquoi ceux qui pleurent ne peuvent s'empêcher une larme puis une autre... je comprends pourquoi ceux qui comptent ne peuvent s'empêcher une addition puis une autre...
Moi qui ne bois pas (plus) et ne fume pas (plus), qui ne pleure plus et qui ne sais pas compter; je suis à plaindre car il est difficile, dans les insomnies des nuits trop longues, quand le silence est roi et que la tête vous pousse à chercher le pourquoi du comment des choses, de trouver la diversion à laquelle vous cramponner pour ne pas vous faire emporter...
D'aucuns ont leur échappatoire dans la religion et se persuadent qu'en lisant le texte sacré, ils peuvent bloquer leur imagination et donc leur peur d'aller trop loin... moi je n'ai pas cette chance... je n'aime pas les prières stéréotypées car elles ne m'apportent aucune évasion...
Je préfère l'écriture... Elle seule peut, en faisant tournoyer les mots dans ma tête puis en les agençant pour former des phrases, retenir et canaliser mon attention et brider mon imagination... Et c'est bien cela qu'on demande au vin, à la drogue, à l'argent, aux larmes et à la dévotion...
C'est comme ça que je suis devenu addict à l'écriture...
Voilà... et si je vous ennuie en croyant dire sans avoir rien dit, faites comme si ma goult walou !
12/12/2015
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