Nous sommes le 29 décembre ...
L'angoisse semble avoir atteint son paroxysme... il a suffi que la météo prévoit deux gouttes de pluie sur je ne sais quel coin du territoire pour que tout le monde parle du déluge bienfaisant que nous devrions connaître dans les jours à venir...
Le ministre des eaux est venu rassurer le peuple hier à la télé en mentant effrontément. Les barrages sont, dit-il sans suer ni rougir, remplis à 70% de leur capacité et il n'y a pas lieu de parler de sécheresse ni de restrictions dans la distribution de l'eau potable...
C'est ce que nous disait Sellal quelques mois avant la Loi de Finances: " la crise ne nous touchera pas; nous avons pris les devants grâce à notre gouvernance éclairée"...
Mais peut-être en fin de compte que nos officiels ne mentent pas... leur "nous" voulant seulement dire "nous" et pas "vous"... et c'est vrai que "eux" ne souffriront pas des restrictions car ils ne boivent pas et ne se lavent pas à l'eau du robinet, ni des effets de l'augmentation des prix des carburants car ils se déplacent à l'œil, ni du prix du sucre car ils se sucrent autrement que nous autres...
Il en fut ainsi avec la fumeuse grippe aviaire quand l'un des grands commis de notre état si soucieux de notre sécurité sanitaire avait placé tout notre pays hors des circuits empruntés par ces satanés oiseaux migrateurs; mais celui là ne devait pas nous mentir... ils seraient fous ces oiseaux de traverser notre ciel à cette époque, avec toutes les fumées asphyxiantes qui montaient des pneus brûlés de toutes les routes coupées pour le plus futile des motifs et le plus saugrenu comme, et c'est arrivé, l'exigence par un village de l'ouverture d'une autre route coupée par un autre village...
Et c'est cette "combativité" citoyenne que l'on semble oublier quand on déplore le manque de réaction du peuple devant les abus en matière de gouvernance et l'arrogance avec laquelle le toisent les VIP volumineux qui lui font figures de représentants...
En vérité, il est une caractéristique que ce peuple que le système veut enfermer bla djeddou dans un moule unique et dont les oppositions veulent obstinément refaire des peuplades, a acquise par les effets de cette gouvernance éclairée et de ce "contestatisme" débridé, c'est celle que véhicule la bonne histoire de Djeha qui illustre le bon mot qui dit devant la tuile potentielle: 'takhti rassi !" (Pourvu qu'elle évite ma tête !"... ou cet autre bon mot démissionnaire ou égoïste qui dit: "après moi le déluge" ...
Vous avez dit déluge ?
Aya bonne pluie !
29/12/2015
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