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mercredi 2 décembre 2020

PEINES ET ESPOIRS

 1961... La guerre fait rage.

La rudesse des hivers ne se mesure pas autant à leur froid qu'à notre misère...
Dans ces scènes figées pour l'éternité, on voit le sort qui nous était réservé et on comprend la dette que nous devrions avoir envers Ben M'Hidi... On comprend aussi la pertinence du slogan "un seul héros: le peuple" ...
La maison, c'était le nid, l'antre, la grotte... nous devions penser à la fonctionnalité, pas à l'esthétique car il fallait assurer un abri à "la portée" et une intimité à la vie...



On devine un peu le bonheur de ces pauvres hères quand il pouvaient enfin se retrouver avec un toit, des murs et une porte même si le toit et les murs résistaient mal aux bombes et les portes aux godillots de la hargne, de la brutalité et de la cruauté...
Mais il est un fait remarquable: celui du sourire.


En ces temps de misère et de privations, nous savions sourire et au plus profond de nos tourmentes nous savions garder notre jovialité, un peu comme si nous nous moquions de la vie, de ses douleurs et de l'ordre qui nous les imposait. Un peu comme si, on avait l'espoir de remonter car nous touchions le fond.
Et puis, des années de survie nous avaient appris à nous suffire de peu... Mon ami Abderrachid me racontait il y'a quelques jours que ses oncles qui se faisaient un devoir quasi religieux de faire le marché hebdomadaire de la ville, comme tous les campagnards de tout le pays, certainement pour se retrouver en foule et se donner au moins l'illusion du nombre, descendaient de leur lointaines demeures campagnardes pieds nus et ne se chaussaient qu'à l'entrée du marché pour se déchausser à la sortie...
Quand les simples mules en caoutchouc étaient un luxe, qu'est ce qui pouvait ne pas l'être ?

Dans ces deux scènes on voit deux de nos caractéristiques essentielles de l'époque et que nous gagnerions à retrouver très vite: le labeur et l'optimisme...
Des femmes sans coquetterie sont montrées... les unes à pied d'oeuvre pour aménager leur espace vital, les autres en mères poules surveillant leur progéniture... Ceux qui ont vécu cette période reconnaîtront leurs femmes, leurs mères, leurs sœurs, leurs filles...

Il n'y avait pas de place pour le voile... Les femmes ne se prêtaient pas aux artifices de la séduction pour venir ensuite se cacher des atours afin de mieux se faire désirer... et puis... il fallait rester libre de ses mouvements et ce n'est pas en s'engonçant dans des voilages qu'on aurait pu user de la pioche ou vaquer à ses autres besoins vitaux...
J'ose vous le dire, vous, gens du peuple: si ces images ne vous réconcilient pas avec votre algérianité et votre fierté d'appartenir à ce peuple, c'est que votre cas est désespéré...
Et j'ose le dire à tous les DOA et consorts qui nous narguent du haut de leur arrivisme en se targuant d'avoir des diplômes universitaires d'Allemagne ou d'ailleurs... c'est cette école qui vous aurait anoblis, et non pas vos prétendus mérites académiques et vos supposées fréquentations...
Et j'ose enfin dire à ceux qui se sont accaparé le pouvoir de régenter notre quotidien qu'il leur appartient de se faire très petits devant ce peuple qu'ils pensent pouvoir avilir...
2/12/2017

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