Au tout début des années 2000, une mode avait vu le jour: celle des chambres froides... De grosses subventions ont été accordées par l'état à tout spéculateur pour se construire ces aires de stockage...
J'étais membre de l'Assemblée Populaire de notre Wilaya et, j'ai opposé mon scepticisme à l'euphorie du Wali et de ses Directeurs de l'Exécutif qui trouvaient en ces chambres froides littéralement la solution à tous les problèmes de nutrition du pays...
J'avais dit à l'époque en plénière et à haute voix que ces infrastructures allaient constituer dans un proche avenir un effroyable moyen de spéculation...
Voyez où nous sommes arrivés, aujourd'hui que ces chambres froides sont toutes opérationnelles... une pomme de terre à 100 da, des oignons à 70 da et de la sardine à 600 DA...
Et, au lieu de dénoncer les spéculateurs, maquignons de leur état, dopés aux subventions généreuses de l'Etat, et qui régulent les denrées qu'ils achètent pour moins que rien et qu'ils vendent à prix d'or en les distillant au compte goutte sur le marché, ne voilà t'il pas que les bonnes âmes journalistiques s'en prennent plutôt aux opérations d'importation qui ont le mérite de réduire les appétits gargantuesques des adeptes de la rétention des stocks et du goutte à goutte, que semblent protéger les lourds appareils budgétivores des ministères du commerce et de l'agriculture...
Je trouve pour ma part que c'est une indignation très démagogique et surtout trop orientée que ce holà véhément qu'on lance devant les conteneurs chargés d'oignon, en provenance d'Espagne ou d'ailleurs... l'indignation aurait été plus noble, plus sincère et plus profitable pour le pays et surtout pour le peuple si on avait dénoncé les pratiques de la mafia des chambres froides qui fourgue l'oignon au consommateur à 70 DA plutôt que les importateurs qui le ramènent d'ailleurs avec tout ce que cela suppose comme charges et le proposent à la moitié de ce prix...
12/12/2014
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