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vendredi 15 janvier 2021

LA RANÇON DU PROGRÈS

LA RANÇON DU PROGRÈS
Ezzoubia; hachakoum...



La décharge, sauf votre respect.
Il y a des années de ça, quand nous étions sauvages et habitions des maisons en toub et tuiles dont le toit touchait les têtes de nos parents et que la vache avait sa place dans le "daynine", chaque îlot de maisons avait sa "zoubia".
On y jetait le fumier, le papier a sucre, les boites de sardines et les poteries ébréchées... Très peu de restes d'aliments parce qu'on mangeait ce qui devait se manger et on donnait à nos animaux le reste: têtes de poissons, épluchures de pommes de terre, pelures de pastèques et de melons, noyaux de dattes...
La zoubia grossissait de plein de choses biodégradables qui venaient se mélanger au fumier.
C'était le lieu de prédilection des poules qui venaient se gaver des petits riens qu'elles pouvaient y trouver en remuant le sol de leurs pattes.
On n'y voyait pas de sachets en plastique, ni des bouteilles d'eau, ni des flacons de shampoing, ni des bidons. d'huile, ni des canettes de soda, ni des débris de polystyrène ni des sacs en polypropylène... Parce que nous ne connaissions rien à ces bienfaits du modernisme.
Quand notre zoubia prenait du volume, un tracteur y ramenait sa remorque et transportait le fumier qu'il répandait dans quelque champ d'alentours...
Aujourd'hui el hamdoullah ou ikathar khir el houkouma, nous nous sommes sifilizés.
Nous ne dormons plus avec les bêtes, nous n'utilisons plus de paniers en doum, nous habitons dans des maisons décentes et chaque matin nous sortons nos ordures, emballées dans des sacs poubelles, en plastique...
Nous avons reconstitué la zoubia d'antan, à la seule différence que ce ne sont plus les poules qui viennent y chercher pitance mais les chiens errants, les chats SDF, les rats d'égouts et toutes les bêtes et bestioles qui, sans nous, crèveraient de faim...

16/1/2014 

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