LE PRESIDENT: CHARGE DE MISSION OU MESSIE ?
Nous avons tendance à nous extasier devant la fringance, l'emphase, l'éloquence, l'élégance, la culture etc... des présidents des pays occidentaux. Nous leur reconnaissons même leur liberté de ton, de manœuvre et nous applaudirions presque leurs frasques sexuelles...
En les comparant aux nôtres, par ce réflexe d'auto-flagellation qui nous colle à l'esprit comme une seconde nature, nous trouvons les nôtres gauches, grassouillets, mal habillés, peu ou pas lestes...
En réalité, en Occident, les présidents ne sont que des faire-valoir; ils ne sont élus que par la volonté des lobbys et des trusts et ne doivent leur notoriété qu'au choc des mots et aux poids des photos d'une presse qui vit de la culture récurrente du sensationnel...
Dans des pays où les institutions ont fini par s'imposer comme des carcans, ces présidents ne président qu'aux politiques déjà tracées par les intérêts économiques, sociaux ou géostratégiques qui dépassent les compétences, l'autorité ou le bon vouloir d'un seul homme...
En exigeant plus de compétence, plus d'initiatives, plus de poigne etc... de nos présidents, nous en faisons des Ubus sans le vouloir...
Dans notre situation, mieux nous vaudra un président aveugle, sourd, muet et cul de jatte.
Ça lui évitera de mettre sous le boisseau toutes ces assemblées que nous n' élisons que pour mieux lui servir de caisses de résonance, toutes ces institutions qui ne font que désapprouver le prédécesseur pour encenser le maître du moment, toutes ces associations qui le sacralisent, toute cette presse qui le glorifie...
Parce que si chez eux le président n'est qu'un chargé de mission, chez nous, nous ne le concevons encore qu'en messie sauveur.
D...8 Février 2008
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