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lundi 22 février 2021

LES HONNEURS REVIENNENT A CEUX QUI S'ABAISSENT POUR LES RAMASSER

 22 février... C’est le jour du troène, bel arbuste à haies, qu’on peut tailler comme on veut pour réaliser les plus beaux décors de verdure et qui se présente sous une cinquantaine d’espèces…

Il est dit qu’une seule de ces espèces est indigène en France… les autres ont toutes été ramenées de chez les indigènes… C’est le troène commun… et comme tout ce qui est de souche, il est sans panache…

C’est une plante qui, malgré sa beauté est très toxique et ses baies noires qui ressemblent aux baies du myrte peuvent être mortelles… 

Mortelle a été l’incursion dans la chambre du futur roi Charles V, des émeutiers parisiens conduits par Etienne Marcel le 22 février 1358 et qui ont égorgé sous ses propres yeux deux de ses conseillers… c’est vous dire que le rituel de l’égorgement n’est pas exclusif aux races mal civilisées par le colonialisme…
Le colonialisme qui a connu en monsieur Jacques Paris de la Bollardière qui fut en son temps le plus jeune général de l’Armée Française, un mouton noir qui s’opposa à ses pratiques et les dénonça au détriment d’une carrière militaire qui fit de lui pourtant, l’officier le plus décoré de France…
On ne sait pas si c’est lui qui influença Jean Jacques Servan Schreiber qui devint par la suite patron de l’Express et qui servit sous ses ordres comme Lieutenant ou si c’est JJSS qui le retourna contre la torture mais ce n’est pas très important à retenir…
Ce qu’il faut retenir c’est que ces deux français de souche surent faire dire à leurs langues et faire écrire à leurs plumes ce que leur dictaient leurs consciences faces aux méthodes dont usaient les officiers français dans leur mission inhumaine de « civilisation » des indigènes…
Le Général de la Bollardière qui eut ces mots qu’aucun Fillon ou Macron ne pourra effacer du mémorial de cette sale guerre aussi disproportionnée, injuste que hargneuse : « Je pense avec un respect infini à ceux de mes frères, arabes ou français, qui sont morts comme le Christ, aux mains de leurs semblables, flagellés, torturés, défigurés par le mépris des hommes ».
Le nom de M. de la Bollardière est venu fortuitement s’imposer comme témoignage de l’ignominie coloniale en ces temps de révisionnisme et de manœuvres visant à ôter à l’oeuvre coloniale son caractère criminel…
Ce monsieur n’est cité que parce que le hasard du calendrier l’a fait mourir au mois de février, précisément le 22, en l’an 1986…
Et si je le cite, c’est pour montrer que s’il y’eut des Massu et des Ben M’Hidi d’un côté et de l’autre du canon, il y’eut aussi des Bengana et des Yveton… ce qui montre bien que l’honneur est une affaire d’homme et non de races… le déshonneur aussi !
On ne va pas sortir de cette date sans citer un autre français… mais Français d’Algérie, celui là… Emmanuel Roblès, né à Oran en 1914 et mort le 22 février 1995 après une vie consacrée à la littérature d’expression française en Algérie…



Roblès qui traduisit Garcia Lorca et qui créa la revue Forge durant les années de guerre où il publia Malek Ouary, Kateb Yacine, Mohamed Dib, Ahmed Sefrioui et Jean Sénac et qui obtint la publication du Journal de son ami Mouloud Feraoun, exécuté lâchement par les civilisateurs colonialistes dans leur folie sanguinaire de la vingt-cinquième heure…
Roblès qui était aussi l’ami de Camus… un autre Algérien qui dut, à choisir entre son pays et sa mère, opter pour la dernière, contrairement à certain plumitif qui exploite en ces temps révisionnistes, la notoriété découlant de la référence à une de ses œuvres phares pour faire le choix de la marâtre au détriment de la mère…
Je vous disais bien que l’honneur tout comme le déshonneur ne relèvent pas des gènes mais des individus…
Et je serais bien d’accord avec M. Abderrahmane Djellal de Sour El Ghozlane, un homme de toute sagesse, qui me disait un jour : « les honneurs appartiennent à celui qui s’abaisse pour les ramasser"...
22/2/2017

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