Nous sommes le 19 février et il était exactement 7h07 quand j'ai garé mon véhicule au parking de l'usine...
La route était libre et n'était le fin brouillard qui recouvrait les bas reliefs, on aurait pu rouler sans allumer les feux. Les beaux jours sont bientôt là et on en finira avec le "métro-boulot-dodo" car on aura du temps à perdre aussi bien le matin que le soir en dehors des horaires de travail.
En sortant ce matin de chez moi j'ai accompli le rituel immuable auquel je m'astreints depuis la nuit des temps... Toilette, prière, tisane... Ayant inclus d'autres gestes un peu plus précis dans ma mécanique : lunettes, casquette, comprimé de médicament , téléphone... Je me suis littéralement robotisé, comme vous tous.
Mais avec les trous de mémoire qu'on commence à voir se creuser à un certain âge, il nous arrive rarement de ne pas oublier quelque chose et très souvent on se retrouve obligé de revenir après avoir fait quelques centaines de mètres pour réparer son oubli...
Hier c'était le porte-monnaie, ce matin ce fut le téléphone... Demain ce sera la casquette, et après demain les clés des bureaux...
Ce vendredi nous eûmes avec mon ami Bacha à discuter de ce problème... Il ne savait pas s'il avait pris un ou deux comprimés qui lui sont prescrits contre son hypertension ...
J'ai demandé m'a t'il dit, à ma fille de me donner ma galette et mon plat d'huile d'olive pour ne pas prendre à jeun mon comprimé... Je mangeai et bus mon mektoub (mektoubi) puis je rejoignis mon jardin... Il était 6h... A 8h j'ai rejoint la maison pour m'habiller un peu plus décemment en attendant que tu viennes m'embarquer pour le souk et là, je fus pris d'un doute: avais-je pris mon comprimé ?...
Je me suis dit que je n'allais pas m'exposer comme ça, à un pic de tension, surtout qu'au jour d'aujourd'hui, statistiquement parlant, tous ceux qui ne meurent pas d'accidents de la route trépassent suite à des accidents vasculaires cérébraux...
J'ai donc décidé que le bénéfice du doute irait à la prise d'un comprimé... fût il en double pour la journée...
Et maintenant, je n'ai pas besoin de me remémorer mes gestes du matin pour comprendre qu'effectivement je me suis administré le double de mon traitement rien qu'à ressentir ma "faichlesse"...
La faichlesse, du verbe "fachala" est un état d'asthénie beaucoup plus fort que la faiblesse...
Fasse Dieu que nos trous de mémoire ne nous fassent oublier que l'accessoire et non l'essentiel et bonne journée à vous tous
19/2/2017
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