Nous sommes le 9 mars
Si la veille de la fête c'est réellement le jour de la fête, le lendemain de la fête, lui, est toujours caractérisé par la mine défaite... gueule de bois pour certains, sensation de s'être fait flouer par les marchands de mode pour d'autres, retour à la case départ pour tout le monde.
Ce n'est pas Sellal qui a lu le message de notre président atone et aphone, aux belles à l'occasion de leur fête... C'est M. Boughazi qui sait mieux lire et qui n'a pas l'habitude d'aller plus loin que la voix de son maître.
Parce que, avec sa manie de dire toujours plus que ce qu'on lui demande de dire, le Sellal aurait encore suscité un autre éclat de rire pour une autre de ses sorties hasardeuses comme de créer un pluriel amer pour les femmes: m'ra... mararettes !... il en est capable !...
A sa dernière sortie, il a affirmé - encore une sellalerie - que le candidat président n'avait pas besoin de battre la campagne ni de faire campagne, voulant dire implicitement que ses "hautes œuvres" plaideront pour lui ou que ses compagnons sont suffisants pour lui attirer les suffrages des campagnards qui ont toujours constitué le gros de la troupe des votants...
Bouteflika ferait donc confiance à Ghoul, Benyounes, Saadani, Bensalah que devraient rejoindre Ouyahia et Belkhadem sans compter la cohorte de courtisans qui vont de Sidi Said à Alioui pour redorer son blason et faire oublier son aphasie...
Vu le crédit dont jouit cette armée auprès du peuple, notre candidat président gagnerait à se passer d'elle et à laisser les autres candidats lui faire campagne indirectement car à chaque fois que l'un d'eux ou « l'une d'elle » s'amuse à dire quelque chose, il fait s'écrouler une partie de son électorat pour l'indigence de son discours et la lassitude citoyenne face au sempiternel leitmotiv du "système" qu'appellent à changer ceux qui ont toujours bouffé à son râtelier...
Ce n'est pas en maudissant ceux qui n'aiment pas le président, sa clique et sa claque que Bouteflika engrangera les soutiens à sa cause... n'en déplaise à Amara Benyounes !
Bouteflika doit se dire que s'il fût élu après Zéroual, ce n'est point pour le vert de ses yeux, ni pour sa taille, ni pour son passé mais juste pour son verbe !... car tout le monde s'est souvenu de son oraison funèbre si poignante parce que si sincère quand il pleura son sort plutôt que Boumediène lorsque ce dernier dut rejoindre son Créateur...
Pour galvaniser les foules et se faire élire, on a juste besoin de savoir dire et quand on ne peut même plus dire, il faut savoir se résigner et partir...
C'est peut être parce qu'il savait dire que Khroutchev fut choisi pour succéder à Staline à sa mort en 1953... C’est le 9 mars 1935 qu'il fut élu secrétaire général du PCUS... une année, jour pour jour après la naissance de Gagarine, le 9 mars 1934... Gagarine qui qui vola tout de même bien plus haut...
Khroutchev sut approuver toutes les purges staliniennes et on dit qu'il fut directement impliqué dans le massacre de Katyn... Mais il se fit par la suite une gloire dans la déstalinisation et l'Histoire oublia ses méfaits pour ne se souvenir que de ce "mérite"... comme elle ne retiendra de son concitoyen et collaborateur Molotov, né le 9 mars 1890, que le nom donné par les finlandais à cette arme rudimentaire avec laquelle les foules luttent contre les mitrailleuses quand il leur arrive cycliquement d'exprimer leur ras le bol du "système": le cocktail Molotov...
Le 9 mars c'est aussi l'anniversaire de Jean Pierre Chevènement, né en 1939 et qui fut candidat à l'élection présidentielle française de 2002... C'est un digne monsieur qui sut toujours conserver ses principes sans déroger à son devoir de discipline et qui eut le courage rare pour un homme politique, de démissionner, quand il se sentit obligé de faire ce que sa conscience réprouvait, ce qui lui vaut, de son vivant, le respect qu'on doit aux hommes d'honneur.
C'est enfin en ce jour de 1931 qu'est né Gilles Perrault, journaliste et écrivain français, un des membres fondateurs, avec le chanteur Renaud, du Collectif "Ça suffat comme ci"... une autre façon de dire 'Barakat" qui lance en 1989 l'appel de la Bastille pour l'abolition de la dette du Tiers Monde...
Dette que Bouteflika a payée rubis sur l'ongle, comme pour montrer que nous sommes sortis de ce tiers-monde, se permettant même de prêter l'argent du peuple, sans le consulter, au FMI...
Gilles Perrault qui a écrit "Notre ami le roi" et qui devait être tenté peut-être de réécrire son livre: "l'homme au bout du rouleau" pour l'adapter cette fois ci à notre réalité...
9/3/2014
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