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lundi 1 mars 2021

OCCASIONS RATEES

Nous sommes le 2 mars... il est 2h du matin et la pluie tombe, méthodique et drue. Son clapotis sur l'asphalte la rend seule maîtresse du silence nocturne qui nous repose du brouhaha du jour, amplifié par les cris des adversaires du 4eme mandat qui disent haut et fort non à Bouteflika mais qui ne précisent pas à qui ils offrent leur oui, préférant à les entendre vitupérer, que le pays n'ait personne au gouvernail plutôt qu'un capitaine inamovible...




C'est le 2 mars 1937 qu'est né Bouteflika quelque part au far West de l'Algérie ou à l'extrême orient du Maroc. Il célèbre aujourd'hui ses 77 bougies dans un état de santé qui ne lui permet pas d'avoir suffisamment de souffle pour les éteindre...
Qui dira de quelle manière sera traité ce handicap majeur par le Conseil Constitutionnel qui devra valider les candidatures des postulants à la présidence et quelle suite donnera le président sortant aux vœux de ceux à qui il donne de l'urticaire, aux journalistes d'El Watan et aux partisans de Benflis qui veulent qu'il sorte pour de bon et par la petite porte?...
Si le 2 mars 1585 c'est la Ligue Catholique, sorte de FLN de l'époque du Parti unique qui déclara inapte Henri IV à monter sur le trône de France, aujourd'hui c'est le FLN des caciques qui se fait défenseur de l'option du retour de Bouteflika au koursi de la présidence et les frères ennemis du vieux parti qui se sont toujours entendus pour ne jamais s'entendre se sont cette fois ci parfaitement entendus pour s'entendre sur cette option... comme quoi si la politique divise, l'opportunisme lui, il rassemble !
Il aurait pu, notre président, prendre exemple, s'il est toujours capable de gouverner comme on ose le dire, sur son ami Norodom Sihanouk qui abdiqua le 2 mars 1955 pour laisser le trône à son père et revenir s'impliquer dans la gestion directe des affaires du pays en tant que premier ministre... En guise de père, il aurait pu choisir son frère... mais il est certain que les forces qui le portent aujourd'hui à bras le corps le lâcheront parce que ces forces là ne croient qu'à ceux qui tiennent les clés de la décision suprême, pas à ceux qui vont au charbon car pour elles, il y'a une rente à partager, pas un pays à construire...
Une rente à partager comme en Libye où le 2 mars 1977, Kadhafi proclama la Jamahiriya dans laquelle le pouvoir devait revenir aux masses populaires qui s'assirent sous de grands arbres à palabres et entamèrent leurs discussions byzantines ponctuées de chants à la gloire du guide...
C'était en réalité un stratagème du Colonel pour asseoir à vie son pouvoir sans avoir à le mettre à l'épreuve de l'urne puisqu'il revint deux ans plus tard, le 2 mars 1979 pour annoncer sa décision de quitter son poste de SG du Congrès Général du Peuple pour exercer son pouvoir en dehors de tout cadre institutionnel, s'assurant ainsi une présidence à vie qui n'osait pas dire son nom...
On sait comment cela s'est terminé...
On sait comment cela s'est terminé aussi pour le dictateur chilien Pinochet qui échappa le 2 mars 2000 à la justice espagnole après que le ministre britannique Jack Straw eût refusé de l'extrader vers Madrid pour raison de santé, optant pour son renvoi vers son pays... comme quoi la mauvaise santé des grands de ce bas-monde peut aussi leur être parfois d'un secours certain...
Pinochet comme Kadhafi moururent sans gloire et ne furent nullement pleurés par leurs peuples... c'est ce qui arrive aux potentats en tous genres qui oublient la mesure...
L'Oncle Ho qui fut élu président de la république démocratique du Vietnam le 2 mars 1946 quand Bouteflika n'avait que 9 ans, et qui sut faire corps avec son peuple en marchant pieds nus, mourut dans le deuil et la consternation des vietnamiens et des autres peuples du monde qui savent distinguer l'engagement sincère de l'acharnement narcissique chez ceux qui les régentent...
Ce n'est pas par narcissisme que l'effacé Medvedev fut élu président de Russie le 2 mars 2008, mais juste pour permettre à Poutine de transcender la Constitution qui ne permet pas trois mandats successifs de président, lui qui a hérité du siège d'un Eltsine qui aurait pu, en dépit de sa maladie, continuer à faire le tsar si la Russie était un pays du Maghreb...
Eltsine, brutal et buveur comme tout russe qui se respecte et qui devait indirectement une ascension politique qu'il ne méritait pas, aux mérites si mérites il eût, de Gorbatchev, père de la perestroïka qui fête comme Bouteflika aujourd'hui sa 83eme bougie...
Des bougies, nous devrions en allumer 9 à la mémoire de ce grand poète et résistant que fut Djamal AMRANI qui est mort le 2 mars 2005... Djamal Amrani dont personne ne peut nier la sincérité de l'engagement ni affirmer qu'il eut un brin d'opportunisme ou de mégalomanie durant toute une vie de douleur, de simplicité et de modestie dédiée à sa patrie et à son peuple...
NOTA/ Prière tenir compte du fait que cette chronique date du 2 mars 2014 et ajouter un mandat à l'âge de monsieur notre 4/4 de Président.
2/3/2014

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