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lundi 5 avril 2021

C'EST EN SAIGNANT QU'ON DEVIENT ENSEIGNANT

 HUMEUR

Il y'a deux ans la pathétique marche des contractuels de l'éducation m'avait inspiré ce texte que je revendique encore...



Je n’ai rien dit jusqu’à maintenant sur la protestation aussi originale que pathétique des contractuels de l’éducation…
Mes ami(e)s pourraient interpréter mon silence comme une preuve d’indifférence… Et comme je peux tout admettre sauf qu’on me collât cette accusation que je juge très infamante, je vais vous dire ce que j’en pense… Libre à vous de m’approuver ou de vous dire : loukane ghir ma gal walou…
Laisser quelqu'un enseigner 4 ou 5 ou 10 ans puis le contraindre à passer un examen... c'est injuste, cruel, inutile, absurde… c’est Algérien !...
J'ai un jeune parent qui s'est sacrifié durant les années de plomb pour enseigner le français dans une école primaire... il l'a fait en risquant sa vie car les islamistes qui écumaient les maquis en voulaient à mort à tous les marchands d'alphabet latin... il a travaillé tout seul, avec sa seule conscience car aucun ministre, aucun wali, aucun chef de daïra, aucun maire, aucun directeur de l’éducation et aucun inspecteur ne pouvait s'aventurer dans la zone isolée où il enseignait... 4 ou 5 ans...
Il partait à l'aube pour revenir au crépuscule et ma mère, sa grand-mère, l'attendait toujours au coucher du soleil, assise; la main sur le menton, l’index sur le nez jusqu'à ce que son ombre paraisse au sommet de la colline... il fut ensuite appelé au SN et accomplit son devoir en réussissant à revenir entier...
Entretemps, Benbouzid qui vivait au Club des Pins et dont les enfants n’étaient certainement pas appelés sous les drapeaux car ils avaient la chance et les moyens de préparer leurs licences avait décidé que l'enseignant devrait avoir une licence pour aspirer à faire l'instituteur dans le primaire...
Il ne fut pas réintégré parce qu’il ne l'avait pas ...
Il fit une dépression car il aimait tellement son métier et avait fini par se faire à son travail ne pouvant imaginer de faire autre chose...
C'est le cas de tous ces jeunes diplômés qu'une gouvernance imprévoyante a utilisés comme "bouche-trous" de la république, pour calmer le front social, aidée en cela par la manne pétrolière...
Nous avons fait depuis Benbouzid un grand pas en avant… Ce n’est plus seulement la licence qu’on exige aujourd'hui de l’instituteur mais, comme pour montrer le peu de crédibilité de notre « mandhouma tarbawiya », on remet en cause implicitement la valeur de ce diplôme d’études supérieures et on impose un examen à ses détenteurs…
On veut nous faire admettre deux supercheries par ce moyen :
1- Qu'un examen délivre une attestation de qualification...
2- Que les postes de travail vont aux plus méritants…
C’est en réalité un examen qui n'a aucune crédibilité car il ne constituera comme d'habitude qu'un subterfuge de légalité pour faire admettre qui on veut... ma fille, DEUA puis licence puis Master en psychologie l'a subi, cet examen... un oral... Deux enseignantes l'ont questionnée, assises sur des tables et rigolant entre elles: "Pourquoi veux-tu enseigner ?"... "Pour travailler et avoir un salaire et me rendre utile à la société..." ... "Nous, nous aimerions bien sortir de ce merdier et toi, avec tes diplômes tu veux y rentrer ?"...
Recalée !...
La logique, la légalité, la justice, l’humanisme et tout ce que vous voulez dictent au ministère l’absolue nécessité de réintégrer ces enseignants sans cet examen… Il pourra par la suite mobiliser les cohortes d'inspecteurs pour assurer leur suivi et leur formation…
Et qu’on arrête ces mesurettes qu'on ose présenter comme "réformes" … et qu’on cesse aussi de prendre Mme Benghebrit, fille et façonneuse de l’institution, comme une Lacheraf au féminin pour ses deux seuls faire-valoir : son charme indéniable et sa… difficulté d’élocution en arabe (c’est un de ses points forts !!!!!!)
Je trouve pour ma part et je sais ce jugement sévère, qu’on réalité, toute notre administration ne semble poursuivre qu’un seul but, détruire en l'Algérien tout amour de son pays...
J’ose juste espérer, même si ce n'est pas excusable, que ce n’est pas… en connaissance de cause!
Ou ma goult walou…
6/4/2016

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