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lundi 1 mai 2017

LE DROIT A LA PARESSE

 Nous sommes le 1er mai.

C’est la journée du sainfoin, succulente plante qui décore nos champs de belles taches violettes… on l’appelle "sella" dans notre langage fleuri et son nom scientifique est Onobrychis du grec onos qui veut dire l’âne et bryko qui veut dire manger avec avidité…
J’aurais pour ma part juré que Onos signifie gloutonnerie (ou noss : et « une moitié en plus ! » et bryko ; « âne », car ça se rapproche de « bourricot ») mais ça ne tient pas à moi de donner leur signification aux mots grecs et je me le tiens pour dit…
Je reconnais toutefois la pertinence de ce nom… le sainfoin étant une plante dont je ne peux me rassasier, moi qui suis aussi, tout comme certains d’entre vous, un âne bâté par ma condition d’homme de somme...
C’est ce qui m’amène tout naturellement à parler de la fête des travailleurs que les travailleurs célèbrent en cette journée en bossant chez eux, n’étant pas astreints à rejoindre leurs postes de travail…
Parce que ce n’est pas certain que le gros de la troupe puisse consacrer la fête du travail à ne rien faire tant il est pénible et coûteux de ne pas s’occuper, même si le droit à la paresse a été arraché à ceux qui vivent du travail des autres par le sang…


«Le droit à la paresse» est, rappelons-le, un pamphlet écrit par un des hommes qui ont fait le 1er mai… Paul Lafargue, gendre de Karl Marx et qui fut l’un des organisateurs de la manifestation ouvrière qui déboucha sur les "fusillades de Fourmies" qui réprimèrent dans le sang les revendications pacifiques par lesquelles les travailleurs réclamaient des droits élémentaires…
Cela s’est passé le 1er mai 1891 dans la ville de Fourmies au nord de la France… une ville qui, en changeant légèrement son orthographe prendrait un nom bête mais qui symbolise le labeur littéralement stakhanoviste…
Stakhanov fut, pour rappel, un mineur soviétique qui constitua l’exemple du travailleur en réussissant à extraire 14 fois plus de minerais qu’un mineur devait extraire, ce qui en fit le symbole du bon travailleur mais qui n’allait pas de pair avec la symbolique du 1er mai qui vise bien plus les droits que les devoirs du travailleur, son repos plutôt que ses efforts…
On notera que malgré l’indignation qui suivit la tragédie des fusillades des Fourmies qui fit neuf morts parmi les manifestants, ce n’est pas les gendarmes tueurs qui furent condamnés pour meurtre mais les organisateurs de la manifestation dont M. Lafargue, qui furent emprisonnés pour « provocation au meurtre ».
Cette manifestation ouvrière fut organisée en souvenir de celle du 1er mai 1886 qui se déroula à Chicago pour demander la journée de 8h et qui dérapa pour se renouveler dans la tragédie le 4 mai…
Là aussi, ce ne sont pas les policiers qui avaient pourtant reçu l’ordre de « tirer pour tuer » qui furent condamnés mais les organisateurs de la manifestation qui furent condamnés à mort et dont quatre d’entre eux furent exécutés le « black Friday » du 11 novembre 1887, par pendaison à laquelle assistèrent les capitaines d’industrie qui y furent invités…
Cette injustice fit écrire à G.B.Shaw : « Si le monde doit absolument pendre huit de ses habitants, il serait bon qu'il s'agisse des huit juges de la Cour suprême de l'Illinois»…
Retour au 1er mai pour signaler que c’est en ce jour de l’année 1962 qu’eut lieu « l’accident de Béryl » que connut notre Sahara suite à l’essai nucléaire commis par la France et qui contamina une zone de plus de 300 km de diamètre en présence du chef des Armées M. Mesmer et du ministre de la recherche scientifique, M. Palewski… qui furent irradiés et moururent tous les deux de cancer à plus de 80 ans mais dont on n’est pas sûr de la relation de cause à effet entre leurs cancer et cet accident…
Comme de bien entendu, personne ne peut dire, jusqu'à aujourd'hui, les conséquences de cet accident sur les populations de la région pour la bonne et simple raison que ces populations comptaient pour du beurre…
Ce sera tout pour ce premier mai que nous allons encore fêter par un discours de notre président que nous lira laborieusement une présentatrice du JT et qui nous parlera des acquis des travailleurs mais ne touchera mot sur ceux des oligarques... et, comme il faut s'y attendre aussi, par une réception au palais du peuple d'où Monsieur Sidi Saïd n'hésitera pas à nous réciter ses litanies habituelles en terminant par une exhortation à aller voter...
1/5/2017

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