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jeudi 26 novembre 2020

CASTRO EST MORT.

Castro est mort...




Il fallait bien qu'il meure un jour...
Il est tout de même mort sans se renier et sans être renié, conservant jusqu'à la fin ses principes, son prestige et son charisme...
Ce n'est pas moi qui passerais sa mort sous silence...
Cet homme est pour les gens de ma génération plus qu'un symbole... il représentait tout ce que nous aurions rêvé de faire ou d’être et que nous n'avons pu faire ni être...
Son influence sur nous était si forte et le reste encore que nous avons toujours refusé et refuserons encore de décorer notre poche fessière ou pectorale de l'Union Jack ou de la bannière étoilée...
Nous avons été si conditionnés par son anti-impérialisme qu'il nous est quasiment impossible de ne pas considérer les américains comme des bandits yankees et que nous nous en méfions quels que soient les bons sentiments qu'ils nous montrent.
Je me souviens de sa première venue en Algérie et de la Une d'El Moudjahid qui le montrait en équilibre instable sur la bosse d'un dromadaire avec ce gros titre: "MUY BIEN !" et un Boumediene habituellement taciturne et qui se fendait d'un grand rire...
Castro, Guevara, l'Oncle Ho, Giap, Mgr Makarios, Lumumba, Arafat, Tito, Nasser, Mao Tsé Toung et Chou En Lai (je préfère cette manière d'écrire leurs noms), Angela Davis, Allende et Mandela; tous les hommes et femmes de cette époque qui concevaient que la liberté consistait d'abord à s'émanciper de l'impérialisme nous étaient aussi familiers que les héros de notre guerre et nous nous y identifions par la barbe, la casquette, la chevelure, le bleu shangai...
Il est vrai que notre "pouvoir révolutionnaire" qui plaçait toute opposition sur le compte de "la réaction" assimilée au "khobth" le plus perfide nous conditionnait à consacrer notre sympathie à ces leaders en lesquels nous voyions la Révolution sous son seul aspect romantique...
Puis vint la fin des illusions et le temps des reniements...
Les barbudos laissèrent place aux barbus... le dollar et la religion firent jonction, le rouge se fit bleu et vert et les rois et émirs s'associèrent aux pires représentants de l'impérialisme pour forcer les peuples, quitte à les génocider, à adopter les "droits de l'homme" et la "démocratie" définis par Bush, Sarko, Cameron, BHL, Netanyahou, Berlusconi, et El Qardhaoui...
La page Castro allait être tournée dans le sang et les larmes.
Il nous est resté, pour entretenir le souvenir de notre romantisme révolutionnaire, "les guérilleros" de Ferrat, le portrait de Guevara d'Alberto Corda, les chants satiriques de Chikh Imam, une citation de Giap et l'éphémère illusion d'un Lumumba ressuscité en Sankara...
Et on en rirait si ce n’était aussi tragique, du survêtement Sonitex qu’a bien voulu porter le héros de la Moncada et de Playa Giron quand on sait que la Sonitex, tuée par ‘l’infitah et l’inbitah » n’est plus qu’un souvenir du passé dont se remémore le seul Bouzid de Slim et que l’équipe d’Algérie ne compte plus les Lalmas et Betrouni ni les Madjer et Belloumi mais des jeunes hommes aux cheveux drôlement coupés et qui se prosternent ostensiblement pour chaque but marqué dans leur tenue de grandes marques capitalistes…
Castro n'est pas mort hier... Sa fin remonte au jour où des peuples ont cru que ceux qui leur ont toujours fait porter le joug de la soumission pouvaient leur offrir le fusil de leur liberté.
26/11/2016

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